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« Elle accepta les périodes difficiles de l’occupation nazie comme une occasion de se consacrer totalement aux personnes dans le besoin, en considérant sa vocation religieuse comme un don de la Divine Miséricorde » soulignait Jean Paul II le jour de la béatification de sœur Sancja Szymkowiak, le 18 août 2002, au Parc Blonia de Cracovie. En l’évoquant, le pape a sans doute pensé aux témoignages des prisonniers de guerre français et anglais retenus en captivité à Poznan, ville de l’ouest de la Pologne, occupée pendant la Seconde guerre mondiale par l’Allemagne. Ce sont ces prisonniers, qui, les premiers, ont vu dans cette jeune religieuse franciscaine polonaise une vraie sainte, leur « ange de bonté ». Et c’est avec émotion qu’ils vont la proclamer « sainte » le jour de sa mort, le 29 août 1942, en répétant : « Sainte Sancja, sainte Sancja »…
Petite Thérèse polonaise
Appelée par ses compatriotes la « petite Thérèse polonaise », sœur Sancja, Sancie en français, ne souhaitait qu’une seule chose : devenir sainte. Mais pour cela, elle le savait, il fallait se donner entièrement à Dieu. Car, comme elle le répétait souvent « tout est possible par amour pour Dieu ». Sa vie pourrait se résumer à ce message.
Au matin du 1er septembre 1939, un étrange silence règne dans les rues de Poznan. La ville est déserte. Midi, à l’heure de l’Angélus, la première bombe tombe sur la ville. Au couvent, c’est la terreur.
Née en 1910 dans un village près de Poznan, cadette d’une fratrie de cinq enfants, Janina Szymkowiak vit une enfance heureuse et paisible. Après une scolarité exemplaire, elle commence des études de lettres françaises à l’université de Poznan. En même temps, elle s’engage dans plusieurs associations en faveur des déshérités.
Lors d’un long voyage en France, elle se rend à Lourdes. C’est là, devant la grotte de la Vierge, que la jeune étudiante entend dans son cœur l’appel à la vocation religieuse. En suivant cette voie, elle décide alors d’entrer chez les Oblates du Sacré Cœur à Montluçon. Mais très rapidement, ses parents l’obligent à revenir en Pologne. Elle l’accepte et finit par entrer dans son pays chez les Filles de Notre Dame des Douleurs à l’âge de 26 ans. Sœur Sancja, son nouveau nom, vit alors une vie monastique ordinaire en prenant part aux diverses tâches physiques, en s’occupant des enfants dans une garderie de paroisse tout en suivant à l’université des cours en pharmacie.
Face à la guerre, unissons-nous à Dieu
Au matin du 1er septembre 1939, un étrange silence règne dans les rues de Poznan. La ville est déserte. Le midi, à l’heure de l’Angélus, la première bombe tombe sur la ville. Au couvent, c’est la terreur. Sœur Sancja reste calme et se console avec ces mots : « Que la volonté de Dieu soit faite. Unissons-nous à Lui à jamais ». L’armée polonaise résiste héroïquement mais bientôt, le 27 septembre, Varsovie capitule. Les Allemands s’installent à Poznan comme dans tout le pays.
En septembre 1940 la Wehrmacht investit le couvent et le transforme en maison pour les employés de l’armée. Les sœurs sont mises à leur service.
Les occupants arrêtent beaucoup de prêtres et ferment pratiquement toutes les églises. Sur 1.900 prêtres présents dans la ville, il n’en reste que 79. Quant aux religieuses, elles sont en majorité envoyées dans un camp de travail non loin de Poznan. Les nouvelles deviennent de plus en plus dramatiques. Sancja apprend la mort de son frère prêtre sous une bombe à Varsovie. La pénurie alimentaire et l’hiver avec le froid jusqu’à moins 40°C provoquent chez elle le début de la tuberculose.