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La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre bientôt inscrite aux monuments historiques

BAZYLIKA SACRE-COEUR

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La basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.

Caroline Becker - publié le 14/10/20

Un siècle après la consécration de la basilique, la Drac Île-de-France engage le processus pour classer le Sacré-Cœur au titre des monuments historiques.

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C’est l’un des monuments les plus emblématiques de la capitale, visité chaque année par près de 11 millions de visiteurs, et pourtant il n’est toujours pas protégé au titre des monuments historiques. « Le Sacré-Cœur est l’un des symboles de Paris. Il est l’édifice le plus visité de la capitale depuis que Notre-Dame est convalescente. Mais aussi étonnant que cela soit, il n’est pas protégé », explique Laurent Roturier, directeur régional des affaires culturelles d’Île-de-France. Face à ce constat, la DRAC d’Île-de-France, en partenariat avec la Ville de Paris, a décidé d’engager une inscription de la basilique.

Un projet voté à l’unanimité

La procédure a été lancée officiellement ce mardi 13 octobre après examen du projet par la commission régionale du patrimoine et de l’architecture (CNPA) d’Île-de-France qui a voté favorablement, et à l’unanimité, l’inscription au titre des monuments historiques. Si cette inscription aboutie, la basilique pourra ensuite être proposée au classement après consultation du CNPA puis par arrêté de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, actuellement favorable à ce classement.


Sainte Marguerite-Marie Alacoque

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« L’inscription » au titre des monuments historiques diffère quelque peu du « classement », qui concerne davantage les édifices dont la conservation présente un intérêt public d’un point de vue historique et artistique. Si le classement est une procédure qui doit obligatoirement être validée par le Ministère de la Culture, l’inscription se fait quant à elle au niveau régional. Une fois classé, le monument ne peut plus être détruit sans l’accord du ministère de la Culture et toute modification doit être validée par l’État et menée par un architecte en chef des monuments historiques ou d’un architecte du patrimoine. Depuis 2012, 18 églises parisiennes ont été protégées au titre des monuments historiques : six inscrites, douze classées. Un gros travail mené conjointement par la DRAC et la ville de Paris pour harmoniser la protection des églises de la capitale.

Associée à tort à la Commune de Paris

Si beaucoup se réjouissent de cette nouvelle, notamment le recteur de la basilique, le père Stéphane Esclef qui a déclaré tout son attachement à ce haut lieu spirituel de Paris « havre de paix et de consolation pour tous ceux qui en ont besoin », d’autres, comme Philippe Foussier, ancien grand maître du Grand Orient de France, s’insurgent de cette décision, associant à tort la construction de la basilique à la Commune de Paris (1871) : « Une provocation et une insulte à la mémoire des 30.000 morts de la Commune. Érigé pour faire payer aux Parisiens leur résistance aux Prussiens puis aux Versaillais, ce monument mériterait au contraire un « déboulonnage, déclare-t-il avec véhémence sur son compte Twitter.




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Comme de nombreux guides touristiques, beaucoup voient dans la construction de la basilique une réaction aux exactions commises pendant la Commune de Paris. Il n’en est pourtant rien. Le vœu de sa construction avait été formulé en 1870 par deux catholiques, Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury, soit plusieurs mois avant la Commune de Paris qui a eu lieu de mars à mai 1871. Ces deux catholiques, qui appartenaient à la mouvance de Frédéric Ozanam, le fondateur de la Société de Saint-Vincent-de-Paul, souhaitaient faire « cesser les malheurs de la France » et redonner un ordre spirituel à la France en construisant à Paris un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur.

Ce vœu au Cœur de Jésus, plus connu sous le nom de « Vœu national », s’inspirait directement du Vœu des Lyonnais qui avait décidé de construire la basilique Notre-Dame de Fourvière pour remercier la Vierge Marie d’avoir protégé la ville pendant le conflit franco-prussien. Faisant part de leur désir que soit inscrit dans la pierre le signe de la miséricorde de Dieu pour tous, Alexandre Legentil et Hubert Rohault de Fleury voient leur vœu exaucé en janvier 1872, lorsque le cardinal Joseph Hippolyte Guibert, archevêque de Paris, approuve le projet et choisit Montmartre. L’Assemblée nationale soutient le vœu et décrète le projet d’utilité publique le 24 juillet 1873.

Haut lieu spirituel de la capitale, le Sacré-Cœur accueille aujourd’hui dix prêtres qui y exercent leur ministère et seize sœurs bénédictines. Tous les jours, les fidèles peuvent venir adorer l’eucharistie sans interruption. Chaque soir, après la fermeture des portes de la basilique au public à 22h30, le relais de prière se poursuit, assuré par les personnes inscrites pour la nuit d’adoration et qui sont hébergées à la Maison d’accueil de la basilique. Une adoration qui perdure depuis 1985, sans interruption. Comme un écho au Vœu de 1870, l’archevêque de Paris Mgr Aupetit a consacré, le 15 août dernier, jour de la fête de l’Assomption, la capitale « aux saints Cœurs unis de Jésus et Marie » depuis la basilique. « Nous consacrons et confions à vos Cœurs unis nos vies, nos familles, nos vivants et nos morts, et notre ville de Paris », a-t-il déclaré lors de la célébration. Un message « d’espérance » qu’il a souhaité transmettre en cette période d’épidémie.




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