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Ancien coloc de l’association Lazare, Paolo a « réappris à faire confiance »

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Aymeric Bodin

Domitille Farret d'Astiès - publié le 29/11/20

Après quatre années de rue, Paolo, 43 ans, a été accueilli dans la maison Lazare de Toulouse (Haute-Garonne), Là, il a pu se reconstruire et réapprendre à faire confiance.

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« Au début, c’était difficile. Après quatre années de rue, on est relativement méfiant avec tout le monde ». Paolo, 43 ans, habite Toulouse. Le parcours de ce gaillard à la longue chevelure brune qui pratique le foot et la boxe anglaise n’est pas des plus linéaires. Il est passé par l’association Lazare, qui propose des colocations entre des personnes qui ont vécu à la rue et de jeunes actifs bénévoles. Auparavant, il habitait sur la côte d’Azur, mais la perte de son emploi, ainsi qu’une procédure d’expulsion, l’ont conduit dans la rue durant quatre ans. Un monde qu’il décrit comme dur et sans pitié. Il évoque la violence quotidienne, les vols, la dépendance aux drogues, à l’alcool et aux médicaments… « Les gens n’hésitent pas à se braquer les uns les autres. On se renferme sur soi-même, on a un réflexe d’auto-défense », note-t-il.

En 2016, Paolo rejoint la maison Lazare de Toulouse, située dans le quartier de la Côte Pavée, dans laquelle cohabitent dix hommes. Les débuts sont exigeants. Difficile en effet pour lui d’accueillir la bienveillance à laquelle il ne croyait plus. Blessé, il faut parfois du temps pour se laisser approcher à nouveau. « On a du mal à croire qu’il y a des gens qui viennent comme cela vivre avec vous. Faire confiance aux gens tout de suite, c’est difficile. On y vient petit à petit », lâche-t-il. Après quatre ans de solitude, la colocation qu’il décrit comme « une espèce de petit foyer » l’aide à retrouver foi en l’humanité et en lui-même. « J’avais besoin de remettre tout à plat et cela prend un peu de temps ».

J’ai réappris à faire confiance. Je suis beaucoup moins méfiant, moins agressif, moins sur la défensive.

Il apprécie « l’écoute » et « la bienveillance naturelle des jeunes colocs » et découvre à nouveau les petites joies de la vie en société, comme le fait de préparer les repas et de les partager. « Cuisiner pour moi, je déteste, mais j’aime le faire quand il y a du monde. Je peux préparer des spaghettis carbonara, du ragoût. Ce n’est pas de la grande cuisine, mais cela fait plaisir à tout le monde. C’est une colocation traditionnelle, avec ses bons et ses mauvais moments. C’est quand même sympa quand on rentre et qu’un des colocs a préparé le dîner ».

Après presque trois ans, Paolo a senti qu’il était temps pour lui de partir car « trop longtemps à la coloc nuit à la coloc. Lazare, c’est très bien, mais cela doit être un temps. C’est un point de passage pour remonter une pente ». Ce qui ne l’empêche pas de s’arrêter de temps en temps dans son ancienne maison pour le plaisir d’y boire un café en bonne compagnie. D’ailleurs, il l’affirme volontiers : ses meilleurs amis sont ses anciens colocs. Aujourd’hui, Paolo habite seul dans un studio à Toulouse et il travaille pour une entreprise de BTP où il exerce diverses missions : chargement et déchargement de marchandises, préparation de commandes, accueil de clients. « Le travail se passe très bien, j’ai de très bonnes relations avec les autres », se réjouit-il. Un changement qu’il doit en partie à son passage à Lazare. « J’ai réappris à faire confiance. Je suis beaucoup moins méfiant, moins agressif, moins sur la défensive ».




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Tags:
colocationLazarePauvretéSolidarité
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