Bâtie au XIIe siècle, la basilique Saint-Sauveur de Rocamadour accueille depuis des siècles les pèlerins du monde entier. Chaque année, ils sont des milliers à venir se recueillir auprès de la célèbre Vierge noire en quête d’espérance et de protection.
La Vierge de Rocamadour, une histoire millénaire
Cette basilique, considérée comme l’un des lieux de pèlerinage les plus importants de France possédait un orgue modeste. Le sanctuaire décide donc, en 2009, avec l’aide de l’association Cantica Sacra d’engager la construction d’un nouvel orgue flambant neuf et confie le projet au facteur d’orgue Jean Daldosso.
Soucieux de respecter ce lieu chargé d’histoire, le facteur d’orgue réfléchit à la fois à la forme qu’il va donner à son instrument, mais aussi à son emplacement. Car Jean Daldasso se trouve face à une difficulté de taille. La basilique Saint-Sauveur est construite selon un plan carré et non en croix latine. Où donc intégrer un instrument aussi imposant qu’un orgue ? Après réflexion, le choix apparaît évident. L’orgue sera construit en suspension entre la tribune et le deuxième pilier.
La forme, en proue de bateau, s’est vite imposée comme une évidence. Avec sa multitude de bateaux suspendus, témoignage de la confiance des marins envers la Vierge noire, la basilique de Rocamadour est évidemment liée au monde maritime. La coque en bois, qui fait indéniablement penser à celles des navires, contient toute la soufflerie nécessaire pour alimenter l’orgue en air. Les lignes du buffet, parfois ondulantes, rappellent les voiles tandis que les entrelacs font directement référence aux algues de la mer. Avec sa double façade, l’orgue de Rocamadour est indéniablement unique au monde.
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Entièrement financé par des dons privés, l’orgue, d’esthétique baroque allemande, a été inauguré en 2013 et fait désormais la joie des fidèles mais aussi des amateurs de musique sacrée qui se déplacent chaque année pour assister au grand festival de musique de Rocamadour. L’organiste Emmeran Rollin confie sa joie d’animer cet instrument unique depuis sept ans : “C’est assez spécial de jouer sur un orgue comme celui-ci, avec sa double façade. La sensation sonore est inhabituelle.” Pour partager son attachement à cet orgue si particulier, il vient d’ailleurs d’enregistrer un premier opus de la collection Festival de Rocamadour, autour des œuvres de Jean-Sébastien Bach afin d’offrir un aperçu complet des possibilités de l’instrument.