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Jamais on ne le vit grognon, Joseph Cassant, un bienheureux toujours content

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Archives de la postulation du bienheureux M.J. Cassant

Isabelle du Ché - publié le 08/01/21

Nul en latin, démuni face à sa mémoire défaillante, fragile et dépendant. Comment le frère Marie-Joseph Cassant a-t-il pu faire ses études pour devenir prêtre, remplir de multiples carnets de profondes réflexions spirituelles et être béatifié cent ans après sa mort en 1903 ?

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Il nous fait penser à sainte Bernadette, qualifiée par ses contemporains « d’inintéressant ». Comme elle, le frère Marie-Joseph Cassant considérait qu’il n’avait rien à proposer. Pourtant, son exemple de discrétion, d’abandon et de confiance nous invite à le suivre, comme il a lui-même voulu mettre ses pas dans ceux du Christ : « Je m’engage à rester toujours uni à Jésus et à faire tout par amour. C’est si beau de tout faire par amour ! » Le bienheureux avait justement choisi comme devise le jour de son ordination « Tout pour Jésus ».

Il était simple comme une colombe. Ce n’était pas un raisonneur, ni un grognon. Il était toujours content, c’est ce qui faisait la beauté de sa physionomie. Tout le monde l’aimait et l’estimait. Il souriait toujours.

Ses parents, exploitants agricoles dans le Lot-et-Garonne, sont très croyants. Baptisé le lendemain de sa naissance, le 7 mars 1878, Joseph Cassant a très tôt le désir de devenir prêtre. Ses résultats scolaires sont insuffisants et lui ferment la porte du petit séminaire. Qu’à cela ne tienne, les Frères des Ecoles Chrétiennes puis son curé lui prodiguent l’instruction requise en français et en latin. Malgré ses efforts, devenir prêtre diocésain demeure inenvisageable. Reste la vie monastique. Il entre à 16 ans au monastère Sainte-Marie-du-Désert, près de Toulouse. « Malgré ses difficultés scolaires, le moine trappiste a persévéré et accepté ses limites », s’émerveille aujourd’hui sœur Marie-Benoit, vice-postulatrice de la cause de canonisation du bienheureux père Cassant.

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Archives de la postulation du bienheureux M.J. Cassant

Une joie constante et un éveil spirituel précoce

Quel moine trappiste était-il ? « Il était simple comme une colombe. Ce n’était pas un raisonneur, ni un grognon. Il était toujours content, c’est ce qui faisait la beauté de sa physionomie. Tout le monde l’aimait et l’estimait. Il souriait toujours », rapportait un de ses frères. Cette joie constante serait-elle la marque de sa sainteté ? Pas seulement. À la lecture de sa correspondance et de ses carnets, les moines découvrent des phrases toutes simples « qui révèlent un éveil spirituel précoce ». Il fait tout pour aimer Jésus et s’attacher à lui seul. « Tout ce que je ferai, étude ou travail, sera pour augmenter mon amour pour Jésus. Si je coupe de l’herbe, je le ferai bien, pour plaire à Jésus. »

Consciencieux, il recopie tout ce qu’il lit pour pallier sa mémoire défaillante et intercale ses réflexions et ses prières entre les lignes.

Le bienheureux Marie-Joseph a su rester fidèle. Il prend d’énergiques résolutions, tant spirituelles – marcher toujours en présence de Dieu, demander l’humilité, ne jamais être jaloux avec la grâce de Dieu — que concrètes — être joyeux pour mes frères, remercier Dieu pour les grâces reçues. Consciencieux, il recopie tout ce qu’il lit pour pallier sa mémoire défaillante et intercale ses réflexions et ses prières entre les lignes. Cette assiduité traduit « son désir de rester dans l’obéissance, conscient qu’il était de ses limites », développe sœur Marie-Benoit. Atteint par la tuberculose peu de temps après son ordination, il ne se plaint pas. « Je suis heureux de souffrir pour Jésus et pour l’Église », confie t-il au père André, son père spirituel. 


Matteo Farina; Chiara Badano, Carlo Acutis

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Sa dévotion au Sacré Cœur, très répandue à l’époque, n’en demeure pas moins édifiante. « Le cœur de Jésus est un trône de miséricorde où les misérables sont les mieux reçus. »Frère Robert, premier postulateur de sa cause en béatification, y décèle « des affinités d’âme avec sainte Thérèse au Carmel(elle meurt l’année où Joseph fait sa profession simple). Le langage du Sacré Cœur est un langage d’amour qui parle à ceux qui sont démunis intellectuellement. Il les rapproche de la source. »

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Saint Jean Paul II l’a béatifié le 3 octobre 2004. Pour cela, un premier miracle a été reconnu. Pour un enfant qui allait mourir, son médecin invoqua le père Cassant. Le lendemain, le malade était guéri. Aujourd’hui, pourquoi l’invoquer ? Pour frère Robert, « il est vraiment proche de nous par ses fragilités. Il nous appelle, à travers sa pauvreté, à porter un autre regard sur les gens : est-ce la rentabilité, les diplômes qui doivent compter ? Il nous dit qu’il y a une intelligence autre, une intelligence du cœur qui permet d’aller à Dieu grâce à l’amour de Jésus. »

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