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Il y a 70 ans, l’ambassade de France près le Saint-Siège s’installait Villa Bonaparte

VILLA BONAPARTE

Lafranceauvatican

Villa Bonaparte - Rome

Christophe Dickès - publié le 05/04/21

Habituée aux changements de propriétaires, la Villa Bonaparte est française depuis 70 ans. Sans nul doute, une des plus belles ambassades au monde !

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Après avoir célébré le centenaire du rétablissement des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et la France en 2020, l’ambassade de France fête le 70e anniversaire de son installation à la Villa Bonaparte. Ce monument peu connu des Français constitue pourtant l’un des joyaux du patrimoine de la République.  

La seconde gloire de Rome

Située au nord de la Ville, la villa Bonaparte appelée Villa Paulina par les Romains, a été construite par le cardinal Silvio Valento Gonzaga, secrétaire d’État du pape Benoît XIV au milieu du XVIIIe siècle. Tout comme le pape, notre cardinal est un homme éclairé. À l’époque, tous les amoureux des beaux-arts avaient les yeux tournés vers Rome. Or Benoît XIV accompagne littéralement cette floraison artistique qui prolonge les plus belles heures de la Renaissance. Ce que l’historien Jean Delumeau a appelé la seconde gloire de Rome. Originaire de Mantoue, le cardinal Gonzaga n’échappe pas à ce mouvement et devient l’un des plus grands collectionneurs de tableaux de son temps. Une toile du maître G. P. Panini datée de 1749, le représente même au milieu de ses œuvres rassemblées dans une galerie au style baroque. Homme d’une grande curiosité, Gonzaga s’intéresse aussi aux sciences, aux mathématiques ou encore à l’architecture. À travers cette figure, nous voyons que l’Église, tout en gardant une distance avec les philosophes des Lumières, participe elle-même aux évolutions de son temps.

Vendue à la Prusse

En 1743, le cardinal achète le terrain situé près de la Porta Pia, dessinée par un certain Michel Ange. La villa sort de terre : son style extérieur est sobre et ses lignes épurées. En revanche, à l’intérieur, le cardinal l’aménage à son goût, c’est-à-dire comme un petit palais à la chinoise reflétant là encore la passion de l’exotisme de ses contemporains. Après la mort du cardinal, elle passe de main en main jusqu’à ce que la sœur de Napoléon en fasse l’acquisition en 1817. Pauline revoit l’ensemble de la décoration intérieure : elle réaménage complètement le grand étage et crée un cabinet égyptien au rez-de-chaussée. Depuis la campagne de Bonaparte en 1798, l’Égypte fascine et séduit. Une fois les travaux achevés, la sœur de l’empereur exilé tient un salon et invite l’élite romaine et internationale dans la villa entourée d’un parc arboré. Bien des années plus tard, en 1870, les troupes italiennes s’emparent de la Rome des papes en créant une brèche à quelques mètres de la villa, si bien que Napoléon-Charles Bonaparte demande une indemnisation pour les dommages subis au roi d’Italie. Finalement, en 1906, elle sera vendue par la famille à la Prusse qui en fera son ambassade en 1908.

Le rôle de Maritain

Ce n’est qu’en 1947, après-guerre, que le philosophe Jacques Maritain, ambassadeur de France près le Saint-Siège, entreprend les premières démarches pour que la France acquiert le bâtiment. En effet, les accords de Postdam de 1945 stipulaient que les États-Unis, l’Angleterre et donc la France pouvaient disposer des biens allemands sur le territoire italien. Il faut attendre le 22 janvier 1951 pour qu’elle soit inaugurée par le successeur de Maritain, Wladimir d’Ormesson, oncle de l’écrivain Jean d’Ormesson. Depuis ce dernier, pas moins de dix-neuf ambassadeurs s’y sont succédé. Depuis 2019, Madame l’ambassadrice Élisabeth Beton-Delègue habite les lieux. Elle est la première femme à occuper ce poste, le plus ancien de la diplomatie française.

Pour en savoir plus sur l’histoire de l’ambassade et le rôle de la diplomatie française près le Saint-Siège : Élisabeth Beton-Delègue au micro de Christophe Dickès sur Storiavoce.

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