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Après Emmaüs, quand Jésus nous invite à sa Table

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Philippe Lissac I Godong | Ref:556

Le Souper à Emmaüs (Le Caravage, Milan).

Jean-Michel Castaing - publié le 17/04/21

Le récit des pèlerins d'Emmaüs se poursuit tout au long du temps pascal. Il nous avertit que le Royaume peut surgir à l'improviste dans nos existences. Le Ressuscité, affranchi des lois contraignantes de l'espace-temps, n'est jamais loin de nous.

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Saint Luc utilise souvent le verbe « s’approcher » dans son Évangile. Ce verbe désigne chez lui une proximité physique ou spirituelle. Ce qui est proche, ou qui s’approche, est aussi bien un lieu géographique, une personne que le Règne de Dieu. Dans le récit des disciples d’Emmaüs, ce verbe est employé à deux reprises. La première fois, c’est Jésus qui « s’approche » des deux pèlerins en marche pour venir se mêler à leur discussion. 

L’irruption de l’éternité dans le temps 

La seconde fois, l’évangéliste emploie le verbe pour signifier que les trois marcheurs arrivent à Emmaüs : « Ils s’approchèrent du village où ils se rendaient » (Lc 24, 28). Plus haut dans son évangile, Luc l’avait utilisé pour marquer la proximité de Jésus par rapport à Jérusalem (Lc 19, 41), ainsi que pour signaler les signes de l’arrivée du Royaume (Lc 21, 31). Que conclure des emplois répétés du verbe « s’approcher » ? En incluant Emmaüs dans la liste des réalités qui sont les sujets ou les compléments de ce verbe (Jésus ressuscité, Jérusalem et le Royaume), Luc désire nous faire comprendre que le village vers lequel se dirigent les trois voyageurs du soir du jour de Pâques représente une destination qui marque l’irruption de l’éternité dans le temps. Le village d’Emmaüs va devenir la capitale d’un soir du Royaume ! Jésus s’est approché des deux disciples comme le Royaume s’approche des chrétiens. De même, tous les trois s’approchent maintenant d’Emmaüs comme les Douze et leur maître s’étaient approchés quelques jours plus tôt de Jérusalem avant la Passion (Lc 19, 37). 

Un avant-goût du Royaume

Le Jour de Pâques, la ville de David cède la place au village d’Emmaüs comme destination décisive où Jésus va de nouveau se révéler. En effet, dans la modeste auberge du village, du statut d’invité (« Reste avec nous, car le soir tombe et le jour déjà touche à son terme »), Jésus passe soudain à celui de puissance invitante en prenant, bénissant, rompant et donnant le pain, comme il le fit le Jeudi saint dans la ville sainte (Lc 24, 30). 

Le repas dans l’Évangile de Luc est autant partage fraternel que commensalité à portée plus verticale en tant que mémorial de l’Alliance.

Les archéologues n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la localisation précise d’Emmaüs. Ce village de nulle part est un peu le symbole de la grandeur non-localisable du Royaume. À l’intérieur de l’auberge, le monde divin a surgi en la personne de Jésus et du don qu’il fait du pain. Car le Royaume, c’est cela : Dieu qui nous invite à Sa table ! C’est à ce signe que les deux disciples reconnurent le Ressuscité. Le repas dans l’Évangile de Luc est autant partage fraternel que commensalité à portée plus verticale en tant que mémorial de l’Alliance. Le Royaume consiste à partager la compagnie de Jésus, ainsi qu’il l’avait promis au bon larron sur la Croix : « Aujourd’hui, tu seras avec moi en paradis. » C’est cette compagnie que les deux pèlerins eurent le privilège de goûter en cette fin de journée dans l’auberge d’Emmaüs, devenue l’espace d’une soirée l’épicentre du Royaume ! Les deux pèlerins furent décidément bien inspirés de retenir leur mystérieux compagnon de route pour partager le repas du soir ! Et gardons-nous bien de les envier : chaque Eucharistie nous permet de goûter ce qu’ils expérimentèrent le Jour de Pâques. 

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