Nichée au cœur du village de Neuvizy dans les Ardennes, la basilique Notre-Dame-du-Bon-Secours ne passe pas inaperçue. Sa taille imposante a de quoi surprendre dans ce petit village qui ne comporte que 120 habitants. À cela s’ajoute son allure générale qui n’est pas sans rappeler une cathédrale célèbre de France : celle de Notre-Dame de Paris !
Pourquoi une copie de Notre-Dame de Paris dans les Ardennes ?
En 1752, huit enfants du village de Neuvizy découvrent une statuette de la sainte Vierge auréolée de lumière dans une forêt à proximité. Pour les enfants, nul doute, il s’agit d’un miracle ! Devant les conversions et les guérisons qui se multiplient, l’abbé du village comprend très rapidement la nécessité d’offrir un sanctuaire plus grand pour accueillir les pèlerins. La petite chapelle du village est détruite et la première pierre d’un nouvel édifice, incroyablement plus grand, est posé officiellement le 4 mai 1865 en présence de milliers de pèlerins. L’église est alors baptisée Notre-Dame-du-Bon-Secours, du nom donné par les pèlerins à la statuette que l’on s’empresse d’installer à l’intérieur. Au cœur de la forêt, une croix vient marquer le lieu de l’apparition.
Pour construire cet édifice qui doit être digne de la Vierge Marie, on fait appel à l’architecte Jean-Baptiste Couty. Prenant le partie de construire dans le style gothique, très à la mode à l’époque, l’architecte ne va pas hésiter à s’inspirer largement de la cathédrale la plus célèbre de France : Notre-Dame de Paris. Avec ses trois grands portails, sa rose centrale et ses deux tours sans flèches, la basilique Notre-Dame-du-Bon-Secours apparaît, sans conteste, comme une copie plus modeste de la cathédrale. À l’intérieur, pas de reliques du Christ comme sa grande sœur parisienne mais la petite statuette miraculeuse de la Vierge précieusement abritée dans une chasse.
Élevée en 2002 au rang de basilique par le pape Jean Paul II, Notre-Dame-du-Bon-Secours est encore aujourd’hui un haut lieu de pèlerinage du diocèse de Reims. Chaque 1er mai, une grande procession annuelle, instaurée en 1836, rappelle le miracle auquel sont si attachés les Ardennais. En témoignent les nombreux ex-voto qui ornent encore les murs de la basilique.