Aleteia logoAleteia logoAleteia
Samedi 27 avril |
Aleteia logo
Tribunes
separateurCreated with Sketch.

Tables de Noël, tables pour tous

Article réservé aux membres Aleteia Premium
shutterstock_1720912087.jpg

Shutterstock

Véronique Fayet - publié le 12/12/21

Dans sa chronique bimensuelle, Véronique Fayet, ancienne présidente du Secours catholique, ouvre nos cœurs à de belles initiatives peu connues. À la veille de Noël, elle rend hommage au développement de groupements d'achats qui mobilisent les habitants eux-mêmes pour favoriser l’accès à une alimentation de qualité.

Il y a deux semaines, j’évoquais la précarité alimentaire et les files qui s’allongent devant les lieux de distribution. Tout cela serait bien désespérant s’il n’y avait pas des associations et des collectifs qui se battent pour inventer autre chose que ces distributions indignes, un autre choix que celui proposé par les supermarchés low cost, et osent proposer un peu de rêve pour les tables de fête !

L’association V.R.A.C. (Vers un réseau d’achats en commun) est une de ces belles initiatives qui redonnent confiance et espérance. Créée en banlieue lyonnaise par Boris Tavernier, génial entrepreneur social qui aime la « bonne bouffe », mais surtout qui aime les gens, le partage, les rencontres ! L’idée est simple : rendre accessible une alimentation de qualité, si possible bio et locale, aux habitants des cités. Meilleur et moins cher que le supermarché voisin, c’est possible, notamment en s’appuyant sur les habitants de ces quartiers qui ne sont plus considérés comme des problèmes, mais comme des ressources pour le projet. Et voilà que les habitants se rassemblent, s’organisent, se forment, réfléchissent aux produits les plus indispensables et les plus désirables, contactent les producteurs, passent les commandes, organisent la distribution-vente au centre social, etc.

Ce sont ainsi une quinzaine de groupements d’achat qui ont déjà vu le jour dans les quartiers lyonnais ou sur le campus, mais aussi à Bordeaux, Toulouse, Paris, Nantes, Bruxelles, Lausanne… et ce n’est pas près de s’arrêter car le principe est simple et efficace. Par exemple, un délicieux fromage de chèvre bio acheté à 0,97 € est revendu au même prix dans le quartier alors qu’il sera vendu 2 €, ou plus, chez le fromager du centre-ville… où les gens des quartiers ne vont pas ! Le producteur est content car il a un débouché assuré et régulier pour une partie de sa production : c’est moins de marchés à faire dans la semaine ! 

Le goût des autres

Mais sans marge, comment cela marche ? Beaucoup de bénévoles bien sûr, bien qu’il faille rémunérer quelques salariés, des hangars de stockage, des véhicules. Alors comme une évidence, mais non sans difficultés, les frais de fonctionnement sont financés par ceux qui voient un intérêt plus qu’alimentaire à ces groupements locaux, tous ceux qui comprennent qu’au-delà du goût des bons produits, c’est le goût des autres qui revient dans ces quartiers. Des femmes qui choisissent ensemble la meilleure huile d’olive, les plus jolis fruits, les produits ménagers efficaces et non polluants etc., qui passent les commandes, organisent la chaîne logistique du producteur au consommateur, ce sont des talents qui se révèlent, des énergies qui deviennent créatives, des liens forts qui se créent. Autour du groupement d’acheteurs-adhérents, autour de repas partagés ou de concours de cuisine, le quartier retrouve le goût de la convivialité et de la fête. 

Alors, oui, des bailleurs sociaux, des municipalités, des entreprises et des fondations s’engagent pour V.R.A.C. Des particuliers aussi car ce projet rejoint chacun de nous, surtout en ce temps de Noël. Du Banquet de Platon à celui de Gargantua, en passant par les Noces de cana ou la sainte Cène, l’essentiel de nos vies se passe autour d’une table et de mets savoureux. La table est le lieu du partage et des retrouvailles, de la convivialité et de l’amitié, des rires et des larmes, des querelles et des réconciliations. La table est un art, une esthétique et une éthique et la belle tradition de « la part du pauvre » est toujours d’actualité, surtout dans les familles les moins aisées.

En préparant nos tables de Noël, réjouissons-nous que grâce à V.R.A.C et à mille autres belles initiatives, grâce aux talents partagés et au dynamisme des habitants des quartiers populaires, beaucoup de familles se retrouveront, malgré les difficultés, autour d’une table de fête !

Lisez cet article
gratuitement
En créant votre compte gratuitement vous pourrez accéder à l'ensemble des articles d’Aleteia, sans aucune limitation, ainsi que rédiger des commentaires.
Lire gratuitement en s'inscrivant
Déjà membre ?

Tags:
LyonNoëlSolidarité
Soutenez l’aventure missionnaire qu’est Aleteia !

Vous n’avez jamais fait un don à Aleteia ?  De grâce, faites-le, maintenant.
Aleteia se doit d’être gratuit : les missionnaires ne font pas payer l’évangélisation qu’ils apportent. Grâce à cette gratuité, chaque mois 10 à 20 millions d’hommes et de femmes - majoritairement des jeunes -, visitent la cathédrale virtuelle qu’est Aleteia. Mais vous le savez, si l’entrée de nos églises n’est pas payante, c’est parce que les fidèles y donnent à la quête.

Vous aimez Aleteia ? Vous voulez être de l’aventure missionnaire qu’est Aleteia ?

Alors, sans attendre, aujourd’hui même, donnez !

*avec déduction fiscale
FR_Donation_banner.gif
Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement