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Vivre en société, c’est chaque jour croiser une multitude d’inconnus, dans le bus, dans la rue, dans une boulangerie. Des vies croisées, rapidement, au hasard et qui pourtant parfois peuvent changer un destin sans même le savoir, par un simple regard ou un simple geste. C’est ce qui est d’ailleurs arrivé à Anne Cazaubon, la créatrice du compte instagram merciauninconnu il y a une dizaine d’années où, au plus mal moralement, elle regardait de trop près les rails d’un quai de gare. Un inconnu voyageur s’est simplement tenu auprès d’elle, longtemps, et quand leurs regards se sont croisés, elle a compris que la vie valait la peine d’être vécue. Si cet homme ne s’en souvient peut-être plus, Anne ne l’a jamais oublié et aurait voulu le remercier, et lui dire qu’aujourd’hui tout va bien, elle qui est devenue journaliste, auteure et conférencière. De cette envie de le remercier, lui est venue l’idée de créer ce compte Instagram où elle invite tous ceux qui ont un jour croisé un inconnu qui a changé leur vie.
Une idée sur le papier assez simple et pourtant un raz de marée d’histoires toutes plus touchantes les unes que les autres, et qui à leur lecture, redonne foi en l’être humain, tant on réalise combien de belles âmes se promènent autour de nous. Et pas forcément des super héros, mais cette maman qui s’occupe d’un enfant dans le métro, ce grand-père qui paye les quelques centimes manquant à un étudiant pour son pain, etc. Lancée en pleine pandémie, en mars 2020, le compte connaît vite un succès fulgurant, et cela fait du bien. Aujourd’hui près de 310.000 personnes y sont abonnées et peuvent lire chaque jour une nouvelle belle histoire, près de 300 déjà postées au total.
Grâce à la lecture de ces multiples remerciements, on peut ainsi réaliser que nombreux sont ceux qui aident leurs prochains, dans la simplicité de la vie courante, mais aussi à quel point cela fait du bien de lire ce genre d’histoires. Et le bien appelant le bien, cela rend à son tour plus attentif à ceux qui nous entourent, dans le bus, dans la rue, ou dans la boulangerie pour ne plus hésiter à être cet inconnu qui aura le bon geste ou le bon regard.
