Rien n’est jamais laissé au hasard dans l’architecture d’une église. Chaque espace répond à une exigence bien précise. Il en est ainsi du parvis, cet espace ouvert devant un sanctuaire. L’acception est ancienne : on parle déjà des parvis du temple à Jérusalem. Le mot provient d’un terme grec signifiant paradis. Devant une église, on se rapproche du ciel… Au Moyen Âge, le parvis était délimité par une barrière. Il n’a pas toujours été aussi vaste que maintenant.
Cette place pouvait être occupée par des maisons, adossées à l’église, et par des marchés. Cette utilisation commerciale existe toujours, même si elle est la plupart du temps ponctuelle, et nous rappelle que l’urbanisme a longtemps conjugué sans aucun problème vie quotidienne et vie spirituelle. Des mystères, pièces de théâtre au sujet religieux, y ont été représentés. À partir du XIXe siècle, les parvis se sont élargis, et permettent désormais d’avoir plus de recul pour regarder les façades des églises. Le parvis est aussi un lieu de rencontre de la communauté chrétienne, avant ou après les célébrations.
Le portail désignait d’abord un panneau de bois servant de porte. Au XVIIe siècle, le sens en est restreint et désigne l’entrée principale d’une église. Le portail intègre la porte, son encadrement, et les ornements qui encadrent l’entrée de l’édifice. On utilise généralement ce terme pour parler d’une porte monumentale.
Le porche vient en saillie, à l’avant d’une construction. Il accompagne le portail, devant lequel il se situe. Certains porches peuvent faire pleinement partie de la structure architecturale de l’église, d’autres sont de simples auvents de bois. Il peut être comparé à un vestibule. Contrairement au narthex, le porche est situé avant les portes d’entrée dans l’église.
S’il est à l’extérieur, cela ne signifie pas qu’il ne sert à rien : lieu de passage, il se veut aussi lieu d’accueil. Pour une église comme pour en architecture civile, pénétrer sous le porche n’est pas encore être dans le bâtiment. Il pouvait servir d’abri aux passants, aux mendiants. Quand la justice était rendue sur le parvis des églises, les juges pouvaient aussi s’y protéger des intempéries. Les marchands pouvaient y faire leurs affaires, certains porches étant de vastes galeries, tandis que des informations publiques pouvaient y être proclamées.
Dans de nombreuses cathédrales romanes ou gothiques, le porche, orné de sculptures, vient, par l’art, montrer l’enseignement de l’Eglise et la beauté du Ciel. Le fidèle n’est pas encore dans l’église, mais il est déjà émerveillé de tout ce qu’il voit.