La tradition de retracer le chemin parcouru par Jésus le jour du Vendredi saint est d’origine byzantine. Ce sont les franciscains de Jérusalem qui ont été les premiers à développer cette démarche de procession, de station en station, tout en méditant sur la passion et la mort du Christ. Cette dévotion n’existe pas dans l’orthodoxie. L’équivalent du chemin de croix avec les 14 stations méditées est chez les orthodoxes la procession avec l’épitaphion, cercueil qui symbolise l’enterrement du Christ.
L’ensevelissement de Jésus
Chaque année, le soir du Jeudi saint ou le Vendredi saint, dans l’après-midi, l’office des “Douze évangiles” est célébré dans les églises orthodoxes. Douze passages des évangiles relatent en effet les derniers jours de Jésus sur terre. Les orthodoxes font ainsi mémoire de la Passion du Christ.
Les passages des évangiles lus lors de l’office des “12 évangiles”
L’arrestation du Christ dans le jardin de Gethsémani (Jn 18, 1-28).
Jésus chez le grand prêtre Caïphe et le reniement de Pierre (Mt 25, 57-75).
Le procès devant Ponce Pilate (Jn. 18, 28-40 ; 19, 1-16).
Le Christ est condamné à mourir sur la croix (Mt. 27, 3-32).
Jésus porte sa croix jusqu’au Golgotha (Mc. 15, 16-32).
Jésus est crucifié (Mt. 27, 34-54).
La prière du Christ sur la croix et la repentance du Bon Larron (Lc. 23, 32-49).
Jésus confie sa mère, la Vierge Marie, à l’apôtre Jean. Le Christ meurt sur la croix (Jn. 19, 25-37).
Le corps du Christ est enlevé de la croix (Mc. 15, 43-47).
Joseph d’Arimathie et Nicodème aident à ensevelir le corps de Jésus (Jn. 19, 38-42).
Les prêtres placent un garde devant le tombeau du Christ (Mt. 27, 62-66).
Cet office est suivi de la procession avec l’épitaphion. En fonction du jour où sont lus les passages des évangiles, il peut avoir lieu le Vendredi saint ou bien le Samedi saint au matin. Lors de cette cérémonie, les orthodoxes “rejouent” la scène de l’ensevelissement du Christ. Les fidèles, tenant des bougies allumées dans les mains, suivent les prêtres qui portent l’épitaphion et font le tour de l’église. Puis, tout le monde revient dans l’église et l’épitaphion est posé au centre de l’édifice à la vénération de tous les fidèles. Il est enlevé le Samedi saint pendant la Veillée pascale en signe de résurrection du Seigneur.