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« Downton Abbey II » : Une nouvelle ère et un nouveau souffle

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Allen Leech, Harry Hadden-Paton, Tuppence Middleton, Laura Carmichael.

Louise Alméras - publié le 26/04/22

Depuis la sortie du film "Downton Abbey" à l’automne 2019, la suite était très attendue des passionnées de la série anglaise. Changement de réalisateur et changement de ton, l’intrigue nous emballe tout autant dans ce deuxième opus, en salles le 26 avril.

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Qu’arrivera-t-il une fois la vie de la famille Crawley épuisée à l’écran ? La finesse de leurs joutes oratoires couplée à leur éducation anglaise ne se compliquera jamais de la modernité. C’est ainsi qu’ils s’en accommodent : avancer dans le temps, oui, mais toujours fidèles à eux-mêmes. La série, diffusée de 2010 à 2016, a depuis fait des émules telle La Chronique des Bridgerton produite par la plateforme Netflix, et diffusée pour la première fois au Noël 2020, la seconde saison étant sortie récemment. Mais les dialogues ne valent pas ceux du scénariste Julian Fellowes — à qui l’on doit tout —, ni les personnages, d’ailleurs, très américanisés.

Downton Abbey, dans ce deuxième volet, répond donc de son éternelle suprématie sur ses disciples américains. Échappant par là même aux nouvelles normes inclusives, où le cocktail ethnique et la mise en valeur des singularités prévalent désormais sur l’histoire. Une fois cela établi, bienvenue, à nouveau, au domaine de la famille Crawley. Pour l’occasion, Simon Curtis (My week with Marilyn) est cette fois aux commandes, remplaçant le réalisateur Michael Engler. 

Nous sommes l’année suivante, en 1928, de celle contée dans le premier volet porté au cinéma. Contrairement à celui-ci, l’intrigue s’établit davantage à travers des scènes imbriquées pour poser tous les nœuds nécessaires à l’histoire. Et il faut parfois suivre. Deux mariages se profilent à l’horizon, dont celui de Tom Branson avec Lucy Smith, ancienne femme de chambre. Ces derniers partent sur la Côte d’Azur, en compagnie d’autres membres de la famille Crawley et du bon majordome Charles Carson, alors que Lady Violet les enjoint d’aller visiter la villa dont elle vient d’hériter, assez mystérieusement. Ils y découvriront un secret que la comtesse douairière aurait bien enterré avec elle. Une histoire d’amour — et d’un grand amour — est derrière. 

Le cinéma, le cœur, la vérité : le brelan gagnant du domaine

Pendant ce temps, un tournage se prépare à Downton Abbey. Argent oblige pour entretenir les vieilles pierres et les toits. Jack Barber, cinéaste américain de films muets, arrive avec ses deux acteurs, Guy Dexter et la fantasque Myrna Dagleish, lesquels les domestiques admirent pour leur talent et leur notoriété. Aussi pour leur beauté. Émotions et rêveries sont donc au rendez-vous, mettant en ébullition cuisines et coulisses. Lady Violet est seule à pester contre ce cinéma auquel elle n’entend rien, toujours piquée de ses croustillantes répliques, que seule Maggie Smith sait bien dire. Même ses sursauts au son du cri : “Action!” nous font immédiatement rire. Elle ira donc maintenir le monde qu’elle aime recluse dans sa chambre, alors que le nouveau monde surgit sous ses yeux. Lady Mary s’entend à merveille avec Guy, auquel elle prodigue ses conseils quand celui-ci apprend que la production met fin au tournage. Le cinéma muet est en déclin. Et elle de lui asséner qu’il suffit d’ajouter des dialogues parlés. Mais cela sonnerait la fin de la carrière des vedettes. Surtout pour la belle Myrna et son affreux accent criard et irrévérencieux. 

Sous les multiples intrigues, parfois trop nombreuses, de l’entremise de l’assistante cuisinière Daisy pour faire chavirer le coeur de Beryl Patmore, la cuisinière, en passant par le jeu de séduction du comédien à l’encontre de Thomas Barrow, l’homosexuel caché — dont le sujet est toutefois traité finement — on en oublie que Lady Violet vit peut-être ses dernières heures. Les scènes de tournage sont parfois très drôles, l’enjeu de la villa très romantique et le drame de la comédienne source d’une grande bienveillance de la part du personnel. C’est à celle-ci que revient sans doute la palme du film. Désespérée d’être doublée à la voix par une autre, Myrna Dagleish peut compter sur les conseils de bon ton des domestiques, dont elle est familière du fait de ses origines modestes. Le tact des femmes et leur bienveillance lui permettent de remonter la pente, d’agir en vérité. 

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Maggie Smith et Penelope Wilton

On le devine, beaucoup d’intrigues débutées dans le premier volet trouvent ici leur résolution. Et le monde moderne, loin de dicter ses lois à la famille Crawley, prend plutôt des leçons d’humanisme et d’entraide. Le passé croule, Lady Violet révèle son cœur avant de passer la main, et les liens de respect tissés entre tous forment ce solide ferment qui rend Downton Abbey pérenne. Et, voyant ces valeurs hautes se transmettre coûte que coûte, l’on pense à l’idée que Saint-John Perse se faisait de la poésie, elle est « la gardienne la plus sûre de l’héritage des morts ». 

Ce deuxième film n’est pas du grand art, comme le premier. Mais il a gagné en bonnes répliques par rapport à ce dernier et a su, brillamment, déjouer l’ennui que l’on craint parfois dans la répétition des films. Nouvelle ère, donc, et nouveaux sentiments à l’œuvre dans cette suite réussie, qui nous fait définitivement aimer Downton Abbey.

Downton Abbey II : nouvelle ère, de Simon Curtis, écrit par Julian Fellowes, avec Maggie Smith, Hugh Bonneville, Michelle Dockery, Jim Carter, Hugh Dancy et Laura Haddock, 2h05 minutes, en salles le 26 avril

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Cinéma
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