La sainte Vierge s’appelait Marie, un nom dont la forme hébraïque est miryam (aimée). Mais certains biblistes y ont vu les mots hébreux mar (amer) et yam (mer). Ce qui ferait référence aux souffrances amères de la Vierge Marie au pied de la croix de son fils Jésus et à ses nombreuses larmes de douleur. Mais pour saint Bonaventure, cela faisait plutôt référence au rôle de Marie dans le combat spirituel contre les démons, comme il l’explique dans son ouvrage Miroir de la Bienheureuse Vierge :
Ce nom très-saint, ce nom très-doux, ce nom très-digne, c’est avec justice qu’il fut donné à une vierge aussi sainte, aussi douce et aussi digne. Marie veut dire mer d’amertume, étoile de la mer ; il veut dire illuminée ou illuminatrice : il veut dire enfin reine souveraine. Marie, dis-je, est spirituellement une mer d’amertume pour les démons, officieusement l’étoile de la mer pour les hommes, éternellement illuminatrice pour les anges, universellement reine souveraine pour toutes les créatures.
Il continue ensuite à développer ce point, expliquant en précision la signification du nom de Marie :
Marie signifie mer d’amertume, et cela lui convient parfaitement vis-à-vis du démon. Mais remarquez comment elle est une mer, comment elle est dans l’amertume, et comment en elle est en même temps une mer d’amertume. Marie est une mer par l’affluence de la grâce en elle; elle est dans l’amertume par la compassion qu’elle porte à son fils ; et elle est une mer d’amertume par la submersion du démon.
Cette réflexion de saint Bonaventure, rappelant le pouvoir de Marie sur les démons, a été ratifiée par de nombreux exorcistes. Le père Gabriele Amorth a confirmé cette réalité dans ses dialogues avec le diable, quand le diable lui a dit : “J’ai plus peur quand tu dis le nom de la Madone parce que je suis plus humilié d’être battu par une simple créature, que par Lui”.