Apporter une réponse aux questions les plus brûlantes sur la vie après la mort. C’est l’ambition du documentaire “Entre Ciel et Terre”, en salles ce 2 novembre. On doit à son réalisateur, Michal Kondrat, plusieurs films d’inspiration chrétienne dont Matteo, sur la vie d’un moine exorciste, Faustine, Apôtre de la Miséricorde, un biopic sur sainte Faustine Kowalska, ou Les Deux Couronnes, sur saint Maximilien Kolbe. Dans ce nouveau film, il explore les quatre “choses dernières” définies par l’Église – la mort, le jugement, l’enfer et le paradis – et celle, moins connue, du purgatoire.
Le réalisateur, qui a notamment tourné au sein de la basilique de Notre Dame de Montligeon (Normandie) – centre international dédié à la prière des morts qui lui a laissé une vive impression – a déclaré à l’issue du tournage avoir “pris conscience de l’importance de prier pour les morts eux-mêmes. (…) Je pense que les révélations privées des mystiques et les messages qui leur sont donnés par les âmes du purgatoire viennent considérablement enrichir la doctrine.”
Le film s’ouvre sur un épisode de la vie de Fulla Hornak (1909-1993), une mystique ukrainienne autrefois athée qui, au cours d’une fête, fut frappée par l’ardeur de la foi de l’une des invitées et par sa dévotion pour Notre-Dame de Czestochowa. L’intercession des défunts est la plus forte qui soit, car ils sont plus proches de Dieu lui confiera-t-elle. La jeune femme se demande peu à peu si la mort, ainsi qu’elle le pensait autrefois, est bien la finalité de toutes choses, jusqu’à ce qu’un soir lui apparaissent sainte Madeleine-Sophie Barat, fondatrice de la Société du Sacré-Cœur de Jésus qui lui demande de prier pour une âme du purgatoire.
Une mise en scène soignée
Ce dernier, auquel le documentaire fait une grande place, est bien, comme le rappelle le film, une vérité de la foi. Ce lieu de la purification des âmes est d’abord “une école de l’amour” pour ceux qui ont aimé Dieu imparfaitement, mais qui en ont malgré tout le désir, comme l’indique le père Dominik Chmielewski. Bien souvent mal compris, il n’a été proprement défini qu’à la fin du XVe siècle au concile de Florence, bien que sa réalité fut acceptée dès les premiers temps du christianisme. Le documentaire rappelle ainsi l’épisode de Juda Maccabée, chef de la révolte des Juifs contre les Séleucides qui fait offrir des sacrifices pour le pardon de ceux des soldats morts au combat en état de péché (2 M, 12, 46) : Voilà pourquoi il fit ce sacrifice d’expiation, afin que les morts soient délivrés de leurs péchés.
Le film alterne entre la mise en scène soignée de la vie de diverses figures – sainte Faustine Kowalska, saint Padre Pio ou Stanislas Papczyński – et la contributions d’un médecin spécialiste en neurologie, d’un théologien, d’u un capucin ami de saint Padre Pio ou encore, témoignage particulièrement intéressant, le recteur d’un étrange petit musée romain consacré au purgatoire : celui-ci a ouvert en 1897, après l’apparition de l’image d’un homme triste dessiné par les flammes de l’incendie qui s’était déclaré dans la chapelle d’une église – une âme vouée au purgatoire selon le prêtre. Il abrite de nombreux “signes” – l’empreinte d’une main laissée sur un livre, une taie d’oreiller brûlée, des billets de banque consumés – qui attesteraient du passage de condamnés à être purifiées avant d’entrer au paradis et demandant la prière des vivants.
Avec pédagogie, “Entre Ciel et Terre” expose les différents états de notre connaissance de la mort telle que connue par les scientifiques et l’Église, mais aussi grâce aux témoignages des mystiques et contribue ainsi à enrichir cette grande question chrétienne tout en rappelant, ainsi que le rappelle dans le documentaire Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire de Notre-Dame de Montligeon qu’au moment de notre mort, “le seul critère du jugement est l’amour”.
Pratique