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Ces saints qui ont vu le purgatoire, au secours des âmes en peine

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PURGATORY

Renata Sedmakova | Shutterstock

Anne Bernet - publié le 04/11/22

Tout au long du mois de novembre, consacré aux âmes du Purgatoire, l’Église prie pour les âmes en souffrance qui attendent la joie du Paradis. Bien des saints ont vu ainsi des âmes tourmentées par leurs péchés leur demander, depuis le Purgatoire, de prier pour elles.

Séminaristes, Giovanni Bosco et son meilleur ami, Luigi Romollo, se promettent que le premier des deux à mourir reviendra informer l’autre de son sort éternel. Serment solennel un peu sot car ils savent que l’Église condamne les tentatives de communications avec les défunts, mais motivé par le désir de soulager les éventuelles souffrances expiatoires de l’être cher. En cette première moitié du XIXe siècle, les décès prématurés n’ont rien d’exceptionnel, que des jeunes gens de vingt-quatre ans y songent non plus ; la mort est omniprésente et, dans les milieux catholiques, la pensée des fins dernières constante.

La messe de don Bosco

Le premier à mourir, ce sera Luigi, en 1839, à quelques mois de son ordination. Le chagrin de Giovanni est immense mais il n’a pas oublié le serment échangé avec le défunt. Or, voilà que, la nuit suivant le décès de l’abbé Romollo, alors que les séminaristes dorment, une voix éclatante se fait entendre à travers le dortoir, réveillant tout le monde ; elle crie : « Bosco ! Bosco ! Je suis sauvé ! » Tous reconnaîtront la voix de leur camarade disparu et en éprouveront, y compris Giovanni, une peur salutaire, à vous couper l’envie de demander des nouvelles de l’Au-delà.

Au demeurant, Don Bosco ne tardera pas à comprendre qu’il ne lui est pas nécessaire d’en réclamer pour en recevoir, que ce soit sous forme de rêve, comme la nuit où le petit Dominique Savio se montre à lui dans un jardin splendide et lui explique la nécessité d’en passer par ce genre d’images pour donner aux vivants une idée de la splendeur de l’éternité bienheureuse, ou de communication verbale. Devenu prêtre, en effet, un de ses confrères meurt brusquement.

Les deux hommes se sont promis qu’aussitôt informé du décès de son ami, le survivant célèbrera la messe pour le repos de son âme. Le jour de cette disparition, Don Bosco a déjà dit la sienne et remet donc cette célébration au lendemain. Or, voilà que, dans la nuit, le défunt lui apparaît, prostré, en larmes, en proie à de terribles souffrances et lui reproche amèrement d’avoir oublié sa promesse puisqu’il l’a « depuis si longtemps » abandonné dans les tourments du Purgatoire.

Lorsque Giovanni lui répond qu’il fait au mieux mais qu’il n’y a pas douze heures que son visiteur a expiré, celui-ci paraît stupéfait. Petit détail que nous avons tendance à oublier : dans l’éternité, il n’y a plus de temps et une heure dans le Purgatoire risque fort de ressembler à dix ans de notre côté de la réalité… Inutile de dire que, dès l’aube, Giovanni célèbre la messe promise, avec la ferveur du saint qu’il est, et délivre son malheureux ami.

Une mission expiatrice : soulager les âmes souffrantes

En effet, ce genre d’apparitions d’âmes en peine, que Dieu permet afin de nous rappeler la réalité du monde invisible, de l’éternité heureuse ou malheureuse, permet aussi de soulager ceux qui « languissent en Purgatoire », comme le chante une hymne latine des défunts. Il est fort peu probable que nos morts reviennent nous réclamer ainsi notre aide, même si c’est un devoir de prier pour eux et d’offrir des messes pour hâter leur entrée au Ciel, secours qu’ils nous rendront au centuple et qui, de surcroît, permettra d’adoucir et raccourcir notre propre purgatoire, mais il n’en est pas moins vrai que des âmes en peine se sont, dans l’histoire de l’Église, manifestées à des saints et des mystiques capables d’assumer librement, par amour du Christ et de leurs frères, une mission expiatrice extrêmement douloureuse.

Pour ouvrir les portes du Ciel à son petit frère, païen, mort à sept ans d’un cancer de la face, sainte Perpétue, en 204, ayant eu la vision de l’enfant mourant de soif, de tristesse et d’angoisse dans les ténèbres, offre les multiples avanies subies dans les cachots puants et étouffants de la prison de Carthage, le chagrin qu’elle éprouve d’être séparée de son bébé, l’attente de son martyre. À la veille d’affronter les fauves, elle a la consolation de voir son cadet rayonnant s’abreuver « à grands traits à la source de Vie ». C’est son frère également qui vient demander à la carmélite Marie-Madeleine de Pazzi de prier afin de l’arracher aux tourments que lui a valu sa vie dissolue d’aristocrate florentin. Si la sainte accepte, elle ne manque cependant pas de lui conseiller de rendre grâces d’avoir échappé à l’enfer au lieu de se plaindre d’une expiation qu’il a bien méritée…

Marguerite-Marie et Padre Pio

Marguerite-Marie Alacoque fait une expérience plus terrifiante lorsque lui apparaît un religieux dévoré par les flammes qui la supplie, pour l’arracher à l’un des plus bas étages du Purgatoire, de prendre sur elle tout ou partie de ses tourments. Après en avoir demandé la permission à sa supérieure, la visitandine accepte. Pendant trois mois, dont elle dira qu’ils ont été les pires de sa vie, alors qu’elle a déjà une rude habitude de la pénitence et des souffrances, physiques, morales et spirituelles, Marguerite-Marie prie, offre, expie pour ce bénédictin qui n’a pas été fidèle à ses vœux et aux exigences de son sacerdoce.

Après un trimestre effrayant, au cours duquel il l’a suivie pas à pas, elle a le soulagement de le voir, arraché à sa prison de feu, s’élancer, resplendissant, vers ce Paradis que la messagère du Sacré Cœur lui a enfin ouvert. Padre Pio a pareillement offert et souffert pour délivrer des âmes prisonnières du Purgatoire.

Rassurez-vous ! Il n’est pas nécessaire d’en passer par ces extrêmes, qui nous dépassent, pour soulager les défunts. Tout au long de ce mois de novembre, le reste de l’année aussi d’ailleurs, il nous suffit de porter dans nos prières ceux que nous avons aimés et pour lesquels nous pouvons encore faire beaucoup, et ces millions d’inconnus que nous rencontrerons, reconnaissants, un jour, pour lesquels personne n’implore jamais la miséricorde divine.

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