Vendredi 18 novembre 2022
2 – Italie : 600 dossiers d’abus sexuels envoyés au Vatican
3 – Devant les évêques allemands, pas de grand discours du pape
4 – L’archevêque latin de Lviv, en Ukraine, remercie le pape pour sa proximité
5 – USA : le bilan mitigé de Nancy Pelosi avec les catholiques
1L’anglais au Vatican, une bonne nouvelle ?
Le média Crux revient sur la proposition du jésuite irlandais Oliver Rafferty de faire monter en puissance la langue anglaise au Vatican et de diminuer le poids de l’italien. Pour lui, cette évolution permettrait à l’Église d’être plus missionnaire et de voir sa bureaucratie centralisée se fluidifier. Une thèse qui s’entend mais qui n’est pas sans défaut. D’abord, Crux rappelle que le gouvernement central de l’Église a pris chair dans la culture italienne, et que dans les rares cas où la papauté s’est déplacée hors de la Botte, l’expérience ne fut pas positive.
Ensuite, sur l’usage de l’anglais, le média rappelle que cette langue n’est parlée que par 30% des 1,3 milliard de fidèles catholiques, et que les anglophones ont tendance à être un peu autoréférentiels. Autre argument de taille : alors que peuvent s’affronter dans l’Église catholique des blocs – Américains / Allemands par exemple – dotés de fonds importants, le fait de les faire rivaliser sur un terrain italien peut permettre de garantir une règle de jeu plus équitable et de favoriser un équilibre universel. Cela conduit l’auteur de l’article à penser que le Saint-Siège doit aussi pouvoir rester un acteur indépendant et extérieur aux rivalités propres aux super-puissances. En clair, cette culture singulière renforcerait l’indépendance de la diplomatie vaticane. Faire de l’anglais la langue officielle du Vatican n’est donc pas forcément la meilleure des idées.
Crux, anglais
2Italie : 600 dossiers d’abus sexuels envoyés au Vatican
Jeudi, les évêques catholiques italiens ont fourni leur premier rapport sur les abus sexuels commis par des membres du clergé et ont révélé que plus de 600 dossiers concernant des cas survenus en Italie ont été transmis au Vatican au XXIe siècle. Le rapport de la Conférence épiscopale italienne (CEI), qui ne couvre que les plaintes que les autorités ecclésiastiques italiennes locales ont reçues au cours des deux dernières années, identifie officiellement 89 victimes présumées et quelque 68 personnes accusées, parmi un tiers de collaborateurs laïcs de l’Église et deux tiers de clercs.
Mais en réponse à une question d’un journaliste lors d’une conférence de presse sur le rapport, Mgr Giuseppe Baturi, le secrétaire général de la CEI, a révélé que 613 dossiers ont été transmis au dicastère pour la Doctrine de la foi du Vatican depuis qu’en 2001, le Vatican a demandé aux diocèses du monde entier d’envoyer tous leurs rapports crédibles d’abus à ce ce dicastère pour en centraliser le traitement. L’agence Associated Press remarque que “cette révélation presque désordonnée souligne que le rapport initial de la conférence épiscopale n’avait pas pour but de fournir un regard précis ou historique sur le problème des abus du clergé en Italie”. Alors que d’autres pays, parmi lesquels la France, l’Espagne et le Portugal, ont cherché à fournir une “comptabilité complète” de ces phénomènes, le rapport de l’épiscopat italien se limite à l’évaluation du travail des “centres d’écoute” qui ont été mis en place dans certains diocèses depuis 2019 pour recevoir les plaintes des victimes.
Les chiffres sont donc dérisoires par rapport au décompte des cas connus tenu par le principal groupe de victimes d’Italie, “Rete L’Abuso”, qui estime à environ un million le nombre d’Italiens en vie ayant été victimes dans ce pays majoritairement catholique. Le groupe a identifié quelque 178 prêtres accusés. Pour sa part, lorsqu’il a annoncé le projet de rapport en mai peu après son élection à la présidence de la Conférence épiscopale italienne, le cardinal Matteo Zuppi, avait insisté sur le fait que la portée de l’étude et le délai de six mois pour sa publication permettraient aux chercheurs de fournir un compte rendu plus “précis et responsable”. Mais cette approche limitée inquiète les associations de victimes, qui reprochent à l’épiscopat italien de vouloir “minimiser” le problème.
Associated Press, anglais
3ET AUSSI DANS LA PRESSE INTERNATIONALE…
Devant les évêques allemands, pas de grand discours du pape
Dans l’audience accordée jeudi matin aux évêques allemands en visite ad limina à Rome, le pape François a préféré la forme d’une conversation avec des questions et des réponses, rapporte Die Tagespost. La réunion de deux heures s’est déroulée “comme une discussion ouverte où les évêques pouvaient soulever leurs questions et sujets et le pape y répondait individuellement”. Une conférence de presse est prévue samedi matin.
Die Tagespost, allemand
L’archevêque latin de Lviv, en Ukraine, remercie le pape pour sa proximité
Mgr Mieczyslaw Mokrzycki, l’archevêque de Lviv des Latins, s’est entretenu jeudi matin avec le pape François, en présence de l’évêque auxiliaire de Kharkiv et Zaporijia, un diocèse particulièrement frappé par la guerre. Ils ont remercié le pape pour sa proximité “spirituelle et matérielle” avec la population ukrainienne. L’Ukraine compte environ un million de catholiques latins et cinq millions de gréco-catholiques.
Vatican News, italien
USA : le bilan mitigé de Nancy Pelosi avec les catholiques
La présidente de la Chambre des Représentants a annoncé ne pas briguer le poste à la tête des Démocrates au prochain Congrès. Au cours de son parcours, celle qui se déclare catholique s’est heurtée à des évêques américains au sujet de son soutient au droit à l’avortement et au mariage homosexuel.
America Magazine, anglais