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EctoLife, ou la procréation technologiquement assistée

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Gènéthique - Christine Pellen - publié le 25/12/22

Vous voulez un enfant, et la grossesse vous gêne ? Pratiquez l’utérus artificiel, une technique qui, demain, sera peut-être disponible, et sur laquelle travaillent de nombreux chercheurs. Un producteur de cinéma a même imaginé une "ferme à bébés", baptisée EctoLife, où l’on peut suivre la gestation de son embryon en direct. Dystopie ou anticipation ?

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« Producteur, cinéaste et communicateur scientifique », Hashem Al-Ghaili est à l’origine du concept de « ferme à bébés » EctoLife. « Extrapolé à partir de l’état actuel de la recherche sur la fertilité », rapporte le site d’information scientifique New Atlas, il a imaginé, des « nacelles de croissance » transparentes, disposées par centaines dans un environnement idéalisé. Autrement dit une batterie d’utérus artificiels. Pourquoi EctoLife ? Parce que la technique consistant à faire se développer un embryon puis un fœtus en dehors du ventre de la femme, dans un utérus artificiel, se nomme l’ectogenèse. Selon Hashem Al-Ghaili, ce « modèle de parentalité sera possible d’ici quelques années, et généralisé d’ici quelques décennies ».

Une grossesse déshumanisée et technologisée

Pour le producteur, l’argument est double : la grossesse n’est pas une partie de plaisir et elle peut être « sous-optimale » pour le bébé. Exit nausées et sevrage tabagique, EctoLife vise à créer « les conditions idéales de gestation dans un utérus avec vue, dont la température est contrôlée et à l’abri des infections ». Un cordon ombilical artificiel fournit de l’oxygène et de la nourriture tandis que l’enfant flotte dans un liquide amniotique artificiel, continuellement renouvelé et précisément adapté. Sous surveillance constante, les données en temps réel de votre progéniture pourront être envoyées sur l’application ad hoc de votre téléphone portable. Avec en prime la vidéo HD en direct.

La question n’est pas de savoir si l’on va arriver un jour à créer cet utérus artificiel mais plutôt quand nous allons y arriver

En manque de sentir les petits coups de pied déformer votre ventre arrondi ? Enfilez une combinaison haptique et voilà les sensations retrouvées. Seulement quand bon vous semble. Envie de découvrir le début de la vie depuis les yeux de votre fils ? Un casque de réalité virtuelle vous projettera à sa place. Et si le fait que votre petit se développe dans un entrepôt qui voit passer 30.000 bébés par an vous contrarie, la nacelle pourra être installée à votre domicile. 

Dystopie ou anticipation ?

Ce « Meilleur des mondes » ne sera peut-être pas inauguré tout de suite à grande échelle. Mais pour le professeur de médecine François Vialard, directeur de l’équipe Reproduction humaine et modèles animaux (RHuMA) à l’université Simone Veil-Santé de Montigny le-Bretonneux, « la question n’est pas de savoir si l’on va arriver un jour à créer cet utérus artificiel mais plutôt quand nous allons y arriver« . Car on sait déjà initier une vie in vitro, et prendre en charge de très grands prématurés. 

Restent « seulement » les étapes intermédiaires. Pour le Pr Vialard, l’horizon est de vingt ans : « Personne dans les années 1950 n’imaginait la fécondation in vitro, et pourtant elle a bien eu lieu pour la première fois en 1978. » On sait que l’équipe du Pr Jacob Hanna de l’Institut Weizmann des Sciences, de Rehovot (Israël) est parvenue à faire se développer des embryons de souris quelques jours dans un utérus artificiel. Une équipe de recherche de l’Institut de zoologie de Pékin a quant à elle amené un embryon de singe jusqu’au stade de la formation des organes dans un utérus artificiel. À l’autre bout de la gestation, des chercheurs de l’hôpital pour enfants de Philadelphie dirigés par Alan Flake, ont mis au point un placenta artificiel dans lequel des fœtus d’agneaux s’étaient développés « apparemment sans séquelles », pendant un mois. 

Sauver des prématurés ou remplacer la grossesse ?

Bien sûr, un système de placenta artificiel pourrait permettre de prendre en charge de très grands prématurés, encore plus tôt. Mais l’ectogenèse est déjà envisagée comme une « alternative » à la gestation par autrui, comme l’évoque aux Échos Olivier Sandra, directeur de recherche à l’Inrae. Ou même, d’après Hashem Al-Ghaili, comme « une option pour tous les parents potentiels, s’associant facilement à la FIV, au dépistage génétique, à la sélection d’embryons, à la modélisation du potentiel génétique et au génie génétique ». Depuis l’année dernière, la fécondation in vitro est autorisée en France pour toutes les femmes, en dehors de toute considération médicale.

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BébéBioéthiqueEnfantsgrossesse
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