La journée se déroule normalement, quand un petit malheur vous tombe dessus : une contravention dans la boîte aux lettres, un projet stimulant confié à un collègue plutôt qu’à vous, un conjoint qui vous a dit quelque chose de désagréable. Votre moral chute d’un coup et des pensées négatives vous envahissent. Que faire ? Si on ne peut pas contrôler cette émotion, on peut agir sur sa durée et sur l’interprétation de la situation.
Vivre une contrariété, c’est subir un déplaisir causé par une opposition qui attriste. Son synonyme est agacement, mécontentement, insatisfaction, et son contraire, insouciance, réjouissement, satisfaction. Les raisons peuvent être très diverses : personnes, objets, situation, soi-même. Elle provoque irritation, frustration et colère, intérieure ou extériorisée, et souvent nous désarçonne et nous fait perdre notre maîtrise de nous-même, fruit de l’Esprit Saint.
Parce que la contrariété nous trouve souvent non préparé, elle surprend, et peut conduire sans la patience à des interprétations trop rapides et fausses. Le remède consiste à changer d’interprétation en quittant l’émotion pour se concentrer sur des faits, dans le réel, et passer à autre chose, en recherchant une attitude positive , à changer un mal en un bien, à en tirer une expérience constructive, à chercher une gratitude à noter dans l’événement. Là commence le chemin de la vertu de patience, parce que la raison, plus lente que l’émotion, doit faire son chemin de discernement.
Parce que la contrariété est une forme atténuée de la colère, voire son antichambre, elle peut entraîner au péché capital de colère et souvent par ses effets elle va nous établir contre la charité. Le combat consiste à fuir l’objet de la contrariété, à remettre à plus tard ce qui ne peut se faire tout de suite, à combattre sans présomption, dans l’acceptation, voire la soumission, et surtout dans la patience qui réveille la vertu de force. Les contrariétés participent alors à renforcer notre détermination vers le bien.