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Tolkien a peut-être été le premier à le remarquer. « Les contes se font écho de l’Évangile dans le monde réel », disait le célèbre écrivain britannique. Mais l’auteur du Seigneur des anneaux n’a pas été le seul à le souligner. Bruno Bettelheim, pédagogue et psychothérapeute américain, auteur du célèbre ouvrage Psychanalyse des contes de fées, reconnaissait que ces histoires pour enfants avaient été créées à une époque où la foi était la chose la plus importante dans la vie des gens et donc, « toutes traitent, directement ou indirectement, avec des thèmes religieux ».
Mais personne n’avait probablement développé jusqu’ici ce lien avec autant de détails que l’écrivain espagnol Diego Blanco Albarova. « Certains contes sont des histoires explicatives des évangiles ou de certains aspects de la foi », explique-t-il dans son récent essai Il était une fois l’évangile en contes. Et d’avancer une théorie bien farfelue mais pas inintéressante selon laquelle l’histoire des Trois Petits Cochons provient directement… de la première lettre de saint Paul aux Corinthiens.
Construire une vie solide et avoir une foi capable de résister au péché
« Que chacun prenne garde à la façon dont il contribue à la construction. La pierre de fondation, personne ne peut en poser d’autre que celle qui s’y trouve : Jésus Christ. Que l’on construise sur la pierre de fondation avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses, ou avec du bois, du foin ou du chaume, l’ouvrage de chacun sera mis en pleine lumière. En effet, le jour du jugement le manifestera, car cette révélation se fera par le feu, et c’est le feu qui permettra d’apprécier la qualité de l’ouvrage de chacun », dit saint Paul (1Co 3, 10).
Dans le monde chrétien, le conte des Trois Petits Cochons pourrait, selon Diego Blanco Albarova, être le meilleur exemple de cette prédication de saint Paul qui, s’appuyant sur la métaphore de la maison et de l’architecte, encourage à construire une vie solide et développer une foi capable de résister au péché. Une idée similaire semble, selon l’auteur, transparaître dans le conte adressé aux enfants dans lequel ils sont encouragés à avoir dans leur « maison » des bases solides, capables de résister à la tentation représentée par le loup.
