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Les peuples de la Bible : les Hébreux, un peuple méconnu

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mountainpix / Shutterstock

Abraham s'apprêtant à sacrifier Isaac, basilique Saint-Vital, Ravenne.

Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 14/03/23

Les Hébreux représentent bien entendu le premier des peuples lorsque l’on évoque les temps bibliques. Mais derrière ce vocable familier se cache une complexité géographique, culturelle et historique dont les Écritures se font aussi l’écho…

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La tradition biblique rapporte que le terme même d’hébreu proviendrait d’un « petit-fils » de Sem nommé Eber : « De Sem, le frère aîné de Japhet, naquit aussi le père de tous les fils d’Éber » (Gn 10, 21). L’étymologie nous permet également de mieux comprendre ce que sont les Hébreux ou du moins où ils se situaient puisque ce terme ayant pour racine ‘éber signifie « au-delà de », « de l’autre côté d’une rivière, vallée ou mer » ; ce que rappelle le dernier chapitre de la Genèse lors de la mort du père de Joseph qui souhaitait être enterré en pays de Canaan d’où il était originaire, précisément « au-delà du Jourdain » (Gn 50, 10-11) :

« Ils arrivèrent à l’Aire-de-l’Épine, au-delà du Jourdain, et là, ils célébrèrent des funérailles solennelles et imposantes. Joseph observa pour son père un deuil de sept jours. À la vue du deuil à l’Aire-de-l’Épine, les habitants du pays, les Cananéens, s’écrièrent : “C’est un deuil important pour l’Égypte !” C’est pourquoi on appela cet endroit au-delà du Jourdain “Deuil-de-l’Égypte.” » 

Bien qu’installés au temps de Joseph « au-delà du Jourdain », les Hébreux ou ‘ibrî seront cependant très tôt associés à l’idée d’émigration, ce qui sera l’un de leurs traits caractéristiques tout au long du long chemin biblique les menant vers la Terre promise. Cette longue et éprouvante marche sera souvent faite de services auprès de maîtres, notamment les Égyptiens qui les désigneront également par le terme « ibrî » ou « Hébreu » ; une dénomination qui désignait plus une condition sociale, celle d’asservis, qu’un réel peuple ainsi que le souligne le livre de l’Exode  (Ex 13, 3) : 

« Moïse dit au peuple : “Souvenez-vous de ce jour, le jour de votre sortie du pays d’Égypte, la maison d’esclavage, car c’est par la force de sa main que le Seigneur vous en a fait sortir. On ne mangera pas de pain levé, ce jour-là.” »

Une conscience propre

Mais, c’est surtout la figure même d’ « Abram l’Hébreu » tel que le nomme le livre de la Genèse, mais désigné par la suite sous le nom plus connu d’Abraham, qui allait donner toute sa force évocatrice au nom du peuple phare de la Bible. L’idée d’appel divin et d’alliance entre Dieu et le patriarche Abraham confère en effet une conscience propre au peuple élu de Dieu donnant naissance à la première religion monothéiste de l’humanité. 

C’est en ce sens que l’emploi du mot hébreu renverra ultérieurement à une tradition solennelle, celle d’une lignée choisie ou d’élus les distinguant des autres peuples de la Bible. Ainsi les élites juives de Jérusalem après leur exil à Babylone sous le roi Nabuchodonosor II au VIe siècle av. J.-C. ne seront plus indistinctement considérées comme des émigrés, mais bien comme un peuple précis, les Hébreux ; un peuple désigné installé en Palestine, en Transeuphratène précisément, région incluant la Palestine, la Syrie, Israël, la Jordanie et une partie du Liban, au-delà du fleuve Euphrate, à l’ouest, du point de vue des Babyloniens. 

Hébreux, Juifs et Israélites…

C’est à ce long et noble héritage auquel Paul de Tarse fait référence lorsqu’il se revendique comme un Hébreu dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, condamnant ainsi par là même les nombreux autres Juifs ayant oublié ce legs (2 Cor 11, 22)

« Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi. Ils sont de la descendance d’Abraham ? Moi aussi »

Paul par cette affirmation péremptoire proclame sans équivoque ce legs des premiers temps, celui du Peuple élu, même si l’action de l’avorton de Dieu tel qu’il se surnomme se portera plus volontiers sur les non-Juifs, les « Gentils » ainsi que les désigne la Bible.

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Le Proche-Orient au moment des Lettres d’Amarna, dans la première moitié du XIVe siècle av. J.-C.

De nos jours, à la différence de Paul, nous avons coutume de nommer Hébreux, le peuple élu de Dieu avant leur conquête de la Terre promise, et de les désigner, seulement après leur installation,  par les termes d’Israélites et Juifs. Même si aujourd’hui, ces dénominations recouvrent des réalités géographiques et politiques plus complexes depuis la création de l’État d’Israël en 1948.

Tags:
Ancien TestamentBibleTerre sainte
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