On dit notre société très agressive, et combien cela peut déteindre sur nos comportements. L’agressivité est un mélange de colère et d’anticipation. Mus par la colère, nous envisageons le pire. Une énergie mal employée se libère dans une conduite adaptative et parfois nécessaire. Cela commence par de l’irritation, puis du mécontentement, jusqu’à l’exaspération. Lorsque nous ne pouvons pas contrôler une situation donnée, lorsque nous n’acceptons pas certains faits ou que nous sommes dérangés par le comportement des autres, autrement dit quand nous nous estimons menacés, l’agressivité extériorise un sentiment intérieur, mêlé de peur, de frustration et de colère. C’est l’émotion des combattants ! Il faut l’attraper avant qu’elle ne fasse passer à l’acte : violences, insultes, coups, etc…
On pense à la maîtrise de soi comme vertu antidote contre l’irascible, surtout que c’est un fruit de l’Esprit Saint. Il s’agit de cette vertu intérieure à travailler si utilement. Mais quand l’agressivité a pris le dessus, le réalisme veut que l’on puisse penser à autre chose dans le cognitif, car la maîtrise de soi semble alors dépassée.
Le respect qui est un sentiment qui porte à accorder à quelqu’un de la considération, en raison de la valeur qu’on lui reconnaît, devient une barrière à l’agressivité. L’intelligence qui pousse au respect de son adversaire prend le dessus sur les émotions agressives. Le respect de la dignité de toute personne humaine, un enfant dans l’éducation, un conjoint dans une dispute de couple, un frère malade ou affaibli, une autorité dont on dépend dans un différend, sont autant de garde-fous à notre impulsivité. Le respect s’enseigne et se développe à la mesure de ce qu’on l’on désire un « vivre ensemble », car il s’agit d’une vertu très basique pour la vie sociale. Le respect de son ennemi fait le lit tout doucement d’une réconciliation possible. Respectons les institutions légitimes et les personnes et notre vie sociale deviendra de moins en moins agressive.