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Suicide assisté : triomphe de la volonté ou appel au secours ?

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AFP

Elisabeth de Courrèges - publié le 27/03/23

Elisabeth de Courrèges, ergothérapeute actuellement en mission avec l'Œuvre d'Orient dans une unité de soins palliatifs en Arménie, s’inquiète de la réponse que la société s’apprête à donner lorsqu’une personne exprime le désir de mettre fin à ses jours. Elle invite à faire un choix, celui de la fraternité.

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Concernée par les débats sur la fin de vie, je saisis fréquemment dans ma barre de recherche internet des mots en lien avec cette difficile actualité. Et les premières lignes de certains articles viennent régulièrement m’interpeller. 

« Les trois quarts des participants de la convention citoyenne se sont dit favorables à l’ouverture d’une aide active à mourir. Une majorité, 72%, s’est prononcée en faveur du suicide assisté. »

« Les citoyens partagés sur les modalités de l’aide active à mourir »

« Suicide assisté : les religions s’en inquiètent, avec des nuances »

« L’Oregon, laboratoire de l’aide médicale à mourir aux États-Unis »

Ces articles traitent de  l’euthanasie, mais également du suicide assisté, cette dernière expression étant devenue dramatiquement banalisée. Car on parle quand même de suicide.

Le suicide, c’est le désespoir au stade ultime, la solitude à son paroxysme,  le plongeon dans l’abîme. 

Qu’il soit mûri, réfléchi, consenti, on parle quand même de suicide.
Qu’il soit assisté, accompagné, aidé, on parle quand même de suicide. 
Qu’il soit encadré, contrôlé, protocolisé, on parle quand même de suicide. 
Et ce mot en lui-même n’admet  aucune « modalité » embellissante, aucune « nuance » déresponsabilisante, aucune adjonction « médicale » rassurante. 

Le suicide, c’est le désespoir au stade ultime, la solitude à son paroxysme,  le plongeon dans l’abîme. 

On l’érige en triomphe de la volonté, quand il est un appel au secours que l’on n’a pas su ou pas pu écouter. Que, parfois, l’on n’a pas pu empêcher. 
On le présente en suprême liberté alors qu’il est la résultante d’un douloureux sentiment d’incapacité. 
On le présente en solution de paix et de facilité, et l’on s’empêche de chercher des alternatives avec audace, moyens et créativité.  
Le suicide est un drame que l’on aurait voulu à tout prix éviter, causant une souffrance abyssale dont l’entourage se serait bien passé.

Pas d’entre-deux

Ses causes sont douloureuses, nombreuses et variables. Mais nous en sommes en partie coupables s’il résulte d’un défaut de notre fraternité, nous en sommes en partie responsables si nous prenons part à son déroulé…Et nous en subissons les répercussions durables car le suicide d’un seul nous blesse tous dans notre commune humanité. 

Ne cherchons pas un entre-deux justifiant notre indécision, il n’y en n’a aucun. 

Face aux changements législatifs considérables qui auront peut-être lieu demain, choisissons dès maintenant comment nous voulons réagir face à la demande de suicide d’un voisin, d’un ami, d’un patient dont on tient la main. Soit on lui témoigne que sa vie a encore du sens, soit on relâche cette main. Car le suicide, on le prévient ou on le soutient. On tente de l’éviter ou de le précipiter. On le pleure ou l’on ferme ses yeux et son cœur. Ne cherchons pas un entre-deux justifiant notre indécision, il n’y en n’a aucun. 

Heureusement aujourd’hui (mais pour combien de temps encore?), quand on tape sur une barre de recherche internet « suicide assisté »,  le premier site internet référencé, le premier encart affiché, la première réponse que décide de donner notre société à cette question desespérée s’appelle: « SOS amitié. » 

Tags:
Fin de vieSuicide
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