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Fin de vie : François Bayrou se prononce pour une application de la loi actuelle

FRANCOIS BAYROU

AFP PHOTO / FRANCOIS GUILLOT

Cécile Séveirac - publié le 18/04/23

Interrogé sur France Info lundi 17 avril, François Bayrou, maire de Pau et président du MoDem, a appelé à "appliquer la loi", déjà existante sur la fin de vie, c'est-à-dire la loi Claeys-Leonetti qui devait renforcer le droit à l'accès aux soins palliatifs.

Ce sont des propos qui ne manqueront pas de faire réagir. Alors qu’il intervenait sur le plateau de France Info lundi 17 avril, François Bayrou a réaffirmé la nécessité de développer des unités de soins palliatifs dans tous les départements français plutôt que de changer la loi sur la fin de vie. Le maire de Pau et président du MoDem avait tenu des propos équivalents il y a près d’un an, expliquant qu’un changement de la loi n’était pas souhaitable et appelant à appliquer avant tout la loi Claeys-Léonetti du 2 février 2016.

Permettre un véritable accès aux soins palliatifs

La loi évoquée par François Bayrou, votée en 2016, vise à renforcer le droit d’accès aux soins palliatifs instauré par la loi du 9 juin 1999. “Ma réponse n’a pas changé à ce sujet”, a ainsi martelé le maire de Pau. “J’ai passé des dizaines d’heures ces derniers mois avec les soignants qui s’occupent des malades en fin de vie. Tous, médecins, infirmiers, aides-soignants, disent : “Si on nous obligeait à donner la mort, on partirait””, affirme-t-il encore, avant de rendre hommage à ces diverses professions dont la vocation “est admirable”.

Les propos tenus par François Bayrou s’inscrivent ici en contradiction avec le vaste projet de réforme sur la fin de vie entrepris par Emmanuel Macron. Le 2 avril 2023, une “Convention citoyenne” constituée d’environ 200 Français tirés au sort s’est prononcée quasi unanimement pour un renforcement de l’accès à ces soins, tout en prônant une modification de la loi Claeys-Leonnetti pour “l’aide active à mourir”.

Pour François Bayrou, aucune nouvelle loi ne doit donc être votée dans la mesure où la législation précédemment mise en place n’est elle-même pas respectée. Plusieurs départements sont en effet privés de soins palliatifs, ce qui empêche beaucoup de patients de pouvoir y recourir lorsque leur état de santé devrait le leur permettre. Priorité donc à la construction massive de ces services que Bayrou décrit lui-même comme “profondément humanistes”, pour une fin de vie apaisée. Pour rappel, seul un tiers des patients susceptibles de bénéficier des soins palliatifs y ont effectivement accès, soit 100.000 personnes pour 300.000 en fin de vie. En France, 26 départements ne possèdent aucune unité de soins palliatifs.

Tags:
ethiqueEuthanasieFin de vieSanté
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