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Ces grands saints qui ont fait la Hongrie

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Saint Étienne de Hongrie.

Camille Dalmas - publié le 28/04/23

Du 28 au 30 avril prochain, le pape François se rendra en voyage apostolique en Hongrie, nation chrétienne dans laquelle foi et racines sont intimement liées. Bâti au Xe et XIe siècle par une impressionnante "sainte dynastie" de martyrs, rois, princesses et évêques, ce pays entretient avec une ferveur particulière la glorieuse mémoire des ses grands saints nationaux. 

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1Les saints hongrois avant la Hongrie

Saint Quirin de Siscia (inconnue-309) : le premier martyr

Natif de Sabarie – aujourd’hui Szombathely – au début du IVe siècle, Quirin est un martyr chrétien qui refuse d’abjurer sa foi pendant les persécutions de Dioclétien en 309. Torturé par le gouverneur de Pannonie (province hongroise de l’Empire), il est jeté dans la rivière Sibaris, une pierre de moulin attachée aux pieds. Son corps est recueilli et conservé par les chrétiens locaux. Il sera ensuite transféré à Rome afin de le préserver des actes de vandalisme pendant les grandes invasions. Sa dépouille repose aujourd’hui dans la basilique Saint-Sébastien sur la Via Appia.

Saint Martin de Tours (316-397) : l’évangélisateur de la Gaule

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Saint Martin de Tours.

Originaire de Sabarie en Pannonie (actuelle Hongrie) au début du IVe siècle, ce fils de magistrat militaire de l’Empire romain devient légionnaire et est affecté en Gaule. Attiré par le christianisme malgré une éducation païenne, Martin connaît une conversion mystique célèbre, un jour sur une route. Croisant un pauvre, il décide de découper sa cape de légionnaire pour lui en donner la moitié. Le Christ lui apparaît ensuite revêtu du pan de manteau qu’il a offert. Brusquement converti, il continue néanmoins à se battre dans l’armée pendant deux ans puis se fait baptiser et commence à mener une vie d’ermite. Réputé pour sa sainteté de son vivant, il est élu évêque de Tours en 371. Grand évangélisateur, il est vénéré en France, mais aussi dans son pays d’origine, particulièrement dans sa ville de naissance, Szombathely .

2Les saints fondateurs de la Hongrie

Saint Étienne : le premier roi

Fils d’un prince païen de Hongrie du Xe siècle, Vajk rencontre l’évêque Adalbert de Prague qui le baptise et le renomme Étienne. En 996, Étienne épouse Gisèle, sœur de l’empereur Henri II. Après la mort de son père, Étienne prend sa suite et fonde, en l’an mil, le royaume de Hongrie. Il est pour cela sacré avec une couronne envoyée par le pape Sylvestre II, qui lui accorde le titre de « roi apostolique ». Pendant quarante ans, il organise son royaume et l’évangélisera en faisant venir des missionnaires et en bâtissant de nombreuses églises. Considéré comme un modèle de suzerain catholique, il est le saint patron de la Hongrie. Il est enterré dans la basilique d’Albe Royale – aujourd’hui Székesfehérvar.

Bienheureuse Gisèle de Hongrie : une pieuse reine

Soeur de l’empereur Henri II, Gisèle reçoit une éducation catholique très poussée dans la cour ducale de Bavière. Alors que leurs parents se sont longtemps affrontés, Gisèle est mariée à Étienne, prince hongrois, qui fonde le royaume de Hongrie en l’an mil, avec la bénédiction du pape et de l’empereur. Cette union est possible du fait de la conversion d’Étienne. Elle aurait donné de nombreux enfants à son mari, notamment saint Émeric de Hongrie. Veuve en 1038, le successeur d’Étienne, Pierre, se comporte en tyran, et la pousse à l’exil en Bavière, où elle se retire dans l’abbaye bénédictine de Passau.

Saint Émeric (1007-1031) : prince-moine de Hongrie

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Émeric de Hongrie.

Fils cadet du roi Étienne et de la reine Gisèle, Émeric a pour précepteur saint Gérard, alors moine bénédictin et futur évêque de Csanad. Son frère aîné étant mort en bas âge, Émeric est préparé à la royauté avec soin, et mène une existence particulièrement pieuse, voire ascétique, au sein de l’abbaye de Pannonhalma, se liant d’amitié avec saint Maur. Cependant, son avenir royal le force à être marié à une princesse byzantine, et son père tente de le faire succéder à l’empereur Henri II en Bavière à la mort de ce dernier en 1024. Bien que plus proche parent, sa cause ne triomphe pas et c’est Conrad II qui récupère le trône et entre en guerre contre la Hongrie : Émeric participe au combat et son armée l’emporte, mais le prince renonce à ses prétentions à la couronne bavaroise. Il ne régnera jamais : en 1301, il meurt tué par un sanglier lors d’une chasse. Il est enterré dans la basilique d’Albe Royale – aujourd’hui Székesfehérvar – à côté de son père.

Saint Astrik, Saint Aldebert et Saint Maur : les premiers évêques bénédictins

Originaires de Bohème, Astrik et Adalbert visitent la Hongrie dans le but de l’évangéliser. Adalbert fonde le monastère de Bresnov, à Prague, et Astrik l’abbaye de Pannonhalma, première institution ecclésiale de Hongrie dont il devient le premier abbé. Devenu évêque de Prague, Aldebert baptiste Étienne de Hongrie, puis part en missionnaire en Prusse orientale, où il est assassiné par une foule païenne. Nommé évêque d’Esztergom – et donc premier évêque du pays. Moine de l’abbaye de Pannonhalma, Maur est un des soutiens spirituels les plus importants du roi Étienne. Devenu abbé de Pannonhalma, il est nommé évêque de Pécs, où il fait construire la première cathédrale, en 1036. Cet intellectuel et grand spirituel se distingue par son action pour la paix dans son pays, traversé alors par de très violents conflits.

Saint Gérard de Csanád, saint Bőd et saint Bystrík de Nitra : premiers martyrs de Hongrie

Né à Venise à la fin du Xe siècle, Gérard Sagredo devient moine bénédictin et pour aller en Terre Sainte passe par la Hongrie où le roi Étienne lui ordonne de devenir le précepteur de son fils Émeric. D’abord ermite, il est nommé évêque du diocèse de Csanád, fondé par le roi, et se voit confier la tâche d’évangéliser une population intégralement païenne. Avec trois autres évêques, Bőd, Bystrik et Beneta, il est attaqué par une foule païenne.  Bőd et Gérard meurent en martyrs, lynchés à coups de lance et de pierres sur la colline de Buda alors qu’ils se rendent au couronnement du roi André en 1046. Bystrik et Beneta réussissent à fuir en traversant le Danube. Sur l’autre rive, à Pest, Bystrik est tué d’un coup d’épée, et seul Beneta s’en sort, sauvé par les armées du roi André

3Une sainte dynastie

Saint Ladislas, pieux chevalier

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Saint Ladislas.

Ladislas Ier est roi de Hongrie de 1077 à 1095. Consolidant le royaume et élargissant ses frontières, il est un modèle de chevalerie, et impose une législation très stricte contre toutes les infractions contre la foi chrétienne. On lui doit la création du diocèse de Zagreb en actuelle Croatie, qu’il conquiert, Très apprécié par son peuple, dont il s’était voulu le juste protecteur, il meurt auréolé d’un grand prestige. Trois ans de deuil sont respectés en Hongrie.

Vénérable Irène de Hongrie : impératrice à Byzance

Fille du roi Ladislas, la jeune Piroska est mariée très jeune à Jean II Comnène, fils de l’empereur byzantin Alexis pour des raisons politiques. Forcée de se convertir à l’Église orthodoxe et est rebaptisée Irène. Elle devient impératrice après l’accession au trône de son époux, mais ne s’occupe pas de politique. Très pieuse, comme son mari, elle fonde beaucoup de monastères. Cette mère de huit enfants meurt en 1134. Elle est reconnue comme sainte par les orthodoxes et comme vénérable par les catholiques.

Sainte Elisabeth de Hongrie : suzeraine franciscaine

Fille du roi André II de Hongrie, suzerain du début du XIIIe siècle, Elisabeth est fiancée dès ses quatre ans au landgrave de Thuringe, Louis IV, qu’elle épouse à 14 ans. Ce couple très uni, malgré la nature politique de leur union, a trois enfants, et vit dans un grand dénuement, ayant embrassé les principes de la vie franciscaine. La légende raconte qu’en apportant du pain aux pauvres en le cachant sous son manteau, elle est arrêtée par son mari. Elle lui déclare qu’elle cache sous son manteau des roses, et, ouvrant le pan de son vêtement, laisse miraculeusement apparaître une pluie de pétales de fleurs. Son attitude ascétique scandalise ses proches, mais elle tient bon, malgré le décès de son époux de la peste qui en fait une veuve à seulement vingt ans. Refusant de se remarier, elle est chassée par sa belle-famille et est recueillie par un oncle évêque. Elle consacre alors toute sa vie aux pauvres, s’inspirant du Tiers-Ordre franciscain, et entraînant autour d’elle d’autres femmes, et meurt à 24 ans.

Marguerite de Hongrie : princesse dominicaine

Nièce d’Elisabeth de Hongrie, la princesse Marguerite est la fille du roi Béla IV, suzerain hongrois qui doit affronter les invasions mongoles au moment de sa naissance. Ses parents font alors vœu de la consacrer à Dieu pour sauver leur pays, et elle est éduquée dans un monastère dominicain à Veszprem. Développant une profonde foi, elle refuse alors tout mariage que lui propose ses parents et embrasse contre leur avis la pauvreté de la vie des Dominicains, distribuant toutes les richesses qu’on lui donne. Elle s’illustre comme une ascèse sévère et comme une mystique. Pie XII la canonise en 1943.

Sainte Kinga de Pologne : patronne de la Pologne

Aussi appelée Cunégonde, Kinga est la sœur de Marguerite de Hongrie. Contre son gré, elle est mariée au roi de Pologne Boleslas V. Elle qui rêve, comme Marguerite, de rejoindre les ordres, refuse de consommer son mariage : son mari accepte, et décide de vivre avec elle une vie pauvre et chaste. Très aimée du peuple Polonais, elle vend tout ce qu’elle possède à la mort de son époux et rejoint le monastère des Clarisses qu’elle a fondé à Stary Sacz. Jean-Paul II la canonise en 1999.

4Un saint des Guerres de religion

Saint Étienne Pongracz : martyr de Košice

Né à la fin du XVIe siècle en Roumanie dans une famille hongroise, Étienne Pongracz entre dans la Compagnie de Jésus et est formé à Prague, Ljubljana puis en Autriche, où il est ordonné. Envoyé pour enseigner à proximité de Košice, en actuelle Slovaquie, il est arrêté avec deux autres compagnons, le jésuite Melchior Grodziecki, et un prêtre croate, Marko Krizin par l’armée calviniste de Bethlen, prince de Transylvanie. Privés de nourriture pendant plusieurs jours, ils sont ensuite très brutalement torturés, et meurent tous de leurs blessures. Le scandale est immense au sein de la population qui appréciait les trois prêtres et le prince Bethlen se retrouve forcé de les enterrer dignement. Jean-Paul II les a canonisés à Košice en 1995.

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