Une de plus … Le 18 mai, les médias nicaraguayens ont rapporté la fermeture de l’université catholique Immaculée Conception du diocèse de Managua (Ucicam), après celles de 17 autres universités ces derniers mois, dont l’université Jean Paul II et l’Université chrétienne autonome du Nicaragua (UCAN). A chaque fois, la même procédure, une décision de “dissolution volontaire”prise par le ministère de l’Intérieur, le gouvernement du président Daniel Ortega invoquant le “non-respect” de la législation, entraînant également la nationalisation de leurs biens.
Inaugurée en 2011, l’Université de Managua servait notamment de centre de formation pour les séminaristes de diverses églises locales d’Amérique centrale, offrant une formation en philosophie et en théologie. Elle était située dans les mêmes locaux que le Grand Séminaire de La Purísima à Managua.
Les tensions entre l’État et l’Église catholique sont à leur comble. L’évêque nicaraguayen Mgr Rolando Álvarez est emprisonné depuis février dernier, déchu de sa nationalité et condamné à 26 ans de prison et le Saint-Siège n’y a plus de représentation diplomatique. Son chargé d’affaires, Mgr Marcel Diouf, a quitté le pays le 17 mars dernier, à la demande du gouvernement, après que le pape François eut qualifié le gouvernement de M. Ortega de “dictature grossière”.
Pour rappel, le gouvernement de M. Ortega accuse l’Église catholique d’avoir soutenu les manifestants qui réclamaient en 2018 sa démission ainsi que celle de son épouse et vice-présidente Rosario Murillo. Les manifestations du printemps 2018 étaient une tentative de coup d’État fomenté par Washington, selon le gouvernement, et leur répression a fait plus de 300 morts selon l’ONU. Depuis, le président Ortega, un ancien guérillero au pouvoir depuis 2007, a été réélu en novembre 2021 lors d’un scrutin controversé d’où étaient absents tous ses adversaires potentiels de poids, ceux-ci ayant été placés en état d’arrestation ou contraints à l’exil.