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[HOMÉLIE] Sur le mont de la Transfiguration, le secours de la lumière

TRANSFIGURATION

Brooklyn Museum

La Transfiguration, détail d'une aquarelle de James Tissot.

Jacques de Longeaux - publié le 05/08/23

Le père Jacques de Longeaux, curé de la paroisse Saint-Pierre-du-Gros-Caillou à Paris, commente l’évangile de la Transfiguration (Mt 17, 1-9). Pendant ces heures sombres où le démon du doute croit emporter définitivement la victoire, souvenons-nous des heures lumineuses où Dieu nous a fait sentir sa présence.

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Pierre, Jacques et Jean sont conduits par Jésus sur une « haute montagne » (Mt 17, 1). Le mont de la Transfiguration n’est pas autrement nommé. Il n’est pas précisément situé. L’évangéliste nous invite ainsi à faire le rapprochement avec la montagne du Sinaï, le mont Horeb, où Dieu s’est manifesté à Moïse. C’est là que Dieu donna la Loi qui devait faire d’Israël un peuple sage et libre (Ex 19). Le prophète Élie, fuyant la vengeance de la reine Jézabel, a fait le pèlerinage du mont Horeb (1 R 19). Dieu l’y attendait, non dans l’ouragan, le tremblement de terre ou le feu, mais dans le murmure d’une brise légère (1 R 19, 12). Dans la Bible, la montagne est le lieu de la rencontre de Dieu. 

Un bref aperçu des réalités célestes

Gravir une haute montagne, c’est s’éloigner, pour un temps, de l ‘agitation du monde et des préoccupations de la vie quotidienne, pour être seul avec Dieu. Sur les hauteurs, l’esprit s’élève. Le mouvement du corps symbolise celui de l’âme. Nous pouvons faire cette expérience si nous avons la chance de passer des vacances à la montagne et le courage de gravir un sommet peu fréquenté. Cependant, il n’y a heureusement pas besoin d’être montagnard ou alpiniste pour rencontrer Dieu. Déjà les auteurs bibliques faisaient remarquer que le lieu choisi par le Dieu unique pour qu’Israël vienne écouter sa Parole et lui rendre un culte n’est pas une haute montagne mais le mont du Temple à Jérusalem. C’est une modeste hauteur entourée de collines plus hautes qu’elle (en particulier le mont des Oliviers) : « Jérusalem, des montagnes l’entourent », dit un psaume (Ps 124). 

Lorsque nous faisons une retraite spirituelle, nous partons à l’écart, comme Pierre, Jacques et Jean.

Il faut avant tout comprendre dans un sens spirituel la montagne que Dieu nous appelle à gravir par sa grâce. Saint Jean de la Croix a intitulé l’une de ses œuvres de vie spirituelle et mystique, la Montée du Carmel. Lorsque nous faisons une retraite spirituelle, nous partons à l’écart, comme Pierre, Jacques et Jean. Il arrive que nous vivions une expérience spirituelle forte. Par la grâce de Dieu, il nous est donné un bref aperçu des réalités célestes. Nous n’en comprenons pas immédiatement la signification. Nous aimerions rester sur place, arrêter le temps, garder pour nous ce que nous vivons, comme Pierre qui suggère de construire trois tentes. Mais il faut quitter la montagne, redescendre dans la plaine, revenir à notre vie quotidienne. Nous y retournons différents, à jamais marqués par ce que nous avons vécu.   

Une anticipation de la Résurrection

Sur le mont de la Transfiguration, Jésus apparaît aux trois disciples avec un visage resplendissant comme le soleil et des vêtements blancs comme la lumière. Ils voient ce qui est habituellement caché : la gloire de Jésus qu’il reçoit du Père. Le voile qui couvre habituellement sa divinité est un instant levé. Moïse et Élie apparaissent à ses côtés. Ils représentent la Loi et les Prophètes, c’est-à-dire l’Ancien Testament. Le contexte du récit de la Transfiguration permet de deviner de quoi ils s’entretiennent avec Jésus. En effet, six jours plus tôt, Jésus a, pour la première fois, annoncé à ses disciples qu’il devait souffrir, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Il s’apprête à monter à Jérusalem pour y vivre sa Passion. Cet événement est le point culminant de toute l’histoire du salut. La Loi et les prophètes, l’enseignement des sages et la liturgie du Temple, tout l’Ancien Testament est orienté vers cet accomplissement. Jésus, Moïse et Élie s’entretiennent de cet acte d’offrande par lequel le monde sera sauvé.

La voix du Père retentit dans la nuée lumineuse. Elle désigne Jésus comme son Fils bien-aimé, celui que nous devons écouter. Cette parole du Père est nécessaire pour soutenir les disciples. Ils n’ont rien compris lorsque Jésus leur a annoncé sa Passion. Pierre, le prenant à part, s’était mis à lui faire des reproches, devenant ainsi, sans le vouloir, un obstacle sur son chemin. Pendant la Passion, après l’obscurité de Gethsémani, les disciples abandonneront le maître, Judas le livrera, Pierre le reniera. Ils seront saisis de doute : comment se fait-il que Jésus se soit laissé prendre ? Pourquoi Dieu n’est-il pas intervenu pour le sauver ? Le souvenir de la lumière de la Transfiguration et de la voix du Père continuera à les éclairer pendant ces heures sombres où le démon croira emporter définitivement la victoire. La Transfiguration est comme une anticipation de la résurrection. Elle est un gage d’espérance.    

Quand nous sommes pris de doute

Il peut nous arriver aussi, à notre niveau, d’être dans l’obscurité. Une souffrance trop vive, incompréhensible, excessive. Des prières qui semblent rester sans réponse. Nous sommes pris de doutes. Nous nous demandons si Dieu est là. Nous pouvons alors faire mémoire de tel ou tel moment lumineux où Dieu nous a fait sentir sa présence. Écartons fermement la tentation de nous dire qu’il ne s’agissait que d’une illusion. La lumière est ce qu’il y a de plus réel dans la réalité. Ayons foi en Dieu qui, à travers les joies et les peines de l’existence, veut nous élever jusqu’à Lui, jusque dans sa Lumière, au sommet de l’Amour. 

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