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Papillomavirus : faut-il faire vacciner ses enfants ?

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VOISIN / Phanie / Phanie via AFP

Pierre d'Ussel - publié le 04/09/23

À l'origine d'infections fréquentes, parfois cancérigènes, chez les femmes mais aussi chez les hommes, les papillomavirus seront au centre d'une prochaine campagne de vaccination en France centrée sur les collégiens de 5ème. Pourtant, des voix s’élèvent pour contester l’innocuité de ce vaccin. Éléments de réponses à partir de huit questions que tous les parents sont en droit de se poser.

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À entendre les autorités de santé, faire vacciner ses jeunes adolescent(e)s pour les immuniser contre les papillomavirus virus est faire montre de responsabilité à leur égard. Bientôt des campagnes de vaccination systématique s’adressant à toutes les filles et tous les garçons âgés de 11 à 14 ans, avec possibilité de rattrapage jusqu’à 19 ans, seront mises en place. Pourquoi entre 11 et 14 ans ? Parce que les vaccins doivent être administrés à des personnes saines. S’ils sont injectés à des personnes déjà infectées par les souches visées, des études cliniques ont montré qu’ils risquent d’augmenter le risque de lésions précancéreuses. La vaccination est donc recommandée à des âges précoces, avant tout rapport sexuel pouvant exposer aux infections. 

Depuis l’annonce de cette campagne, des voix divergentes, mettant en garde contre cette vaccination, ont reçu un certain écho dans les médias. Essayons d’établir l’état de la question afin que chaque parent puisse se construire une intime conviction sur la question de savoir s’il doit, ou accepter de faire vacciner son enfant, ou refuser son autorisation, notamment dans le cadre de campagnes scolaires.

1Les papillomavirus constituent-t-il un danger grave ?

Les papillomavirus humains (HPV) appartiennent à une famille de virus comptant plus de cent variants. Il s’agit de l’infection sexuellement transmissible (IST) la plus répandue. Très fréquentes, on estime que 80% des femmes et des hommes y seront exposés au cours de leur vie, ces infections sont, la plupart du temps, bénignes. Pour plus de 90% des personnes l’ayant contracté, elles ne provoquent aucune maladie : le système immunitaire élimine le virus en 6 à 18 mois. Cependant, parmi les quelque 200 variants de papillomavirus, une quarantaine sont à risque cancérigène. Le principal cancer lié à une exposition à ces variants est le cancer du col de l’utérus : quasi 100% des cancers du col de l’utérus sont provoqués par une infection par papillomavirus, les type 16 et 18 étant en cause dans la plupart des cas. 

Les papillomavirus à risque cancérigène peuvent aussi provoquer d’autres cancers, chez l’homme comme chez la femme, affectant les zones intimes (vulve, vagin, anus et pénis) ainsi que les voies aérodigestives supérieures (bouche et gorge). Les cancers des voies aérodigestives induits par les papillomavirus (1.200 cas par an) sont trois fois plus nombreux chez les hommes que chez les femmes, notamment en raison des relations homosexuelles. Au total, chaque année en France, plus de 6.000 cas de cancer sont induits par les papillomavirus, dont 25 % chez les hommes.

Donc, oui, certains papillomavirus cancérigènes constituent un danger relativement grave. « Relativement » parce que le principal cancer induit, celui du col de l’utérus, est devenu plutôt rare grâce au dépistage par frottis (3.000 cas par an en France contre plus de 50.000 pour le cancer du sein) et de bon pronostic. Il cause relativement peu de morts (1.000 par an) si on compare ce chiffre au 12.000 morts du cancer du sein.

2Quel est le pronostic des cancers du col de l’utérus ?

Ils font partie des cancers à bon pronostic, c’est-à-dire de ceux dont les chances de survie à cinq ans sont statistiquement égales ou supérieures à 80%. Les chances de survie atteignent près de 100% quand le cancer est dépisté précocement, à l’occasion d’un frottis régulier. Dans la majorité des cas, la survie a lieu sans séquelles gravement invalidantes, sauf parfois en ce qui concerne la possibilité d’avoir des enfants. Encore faut-il relativiser cette donnée : avec leur évolution précancéreuse lente sur 10 à 30 ans, la plupart des cancers de l’utérus nécessitant une chirurgie étendue se manifestent à un âge où la question de vouloir un enfant ne se pose plus.

3Quels sont les vaccins contre les papillomavirus ?

Les vaccins contre les papillomavirus ne sont pas des vaccins classiques fabriqués à partir d’une souche tuée inactivée, ou vivante atténuée. Il s’agit d’un produit recombinant fabriqué par génie génétique utilisant les techniques de génétique permettant d’obtenir des antigènes détoxifiés. Deux vaccins sont disponibles actuellement sur le marché. Le Cervarix qui protège contre les HPV 16 et 18 qui sont en cause dans 70% des cancers du col de l’utérus. Le vaccin Gardasil9 qui protège contre les HPV 6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58. Le Gardasil9 promet une protection à 80% contre les HPV en cause dans les cancers du col. De plus, il vise certains HPV en cause dans d’autres cancers et dans les condylomes (verrues de la sphère génitale).

Ces vaccins ne protègent donc pas contre une trentaine d’autres HPV cancérigènes moins fréquemment en cause. A proprement parler, on ne devrait pas parler de « vaccination contre le papillomavirus », mais de « vaccination contre certains papillomavirus ». La vaccination est recommandée avec un schéma à deux doses, le vaccin Gardasil9 étant désormais privilégié. Toutefois, des pays étrangers ayant commencé les vaccinations systématiques dès les années 2007/2012 pratiquent aussi un schéma à trois doses.

4Les vaccins contre les papillomavirus sont-ils efficaces ?

Il est acquis que les vaccins contre certains papillomavirus ne sont pas compétents pour protéger contre 20 à 30% des cancers du col de l’utérus. Et qu’ils sont incompétents, sans doute plus largement, pour les autres localisations de cancers induits par les papillomavirus. Pourquoi ? Parce que les vaccins proposés ne sont efficaces que contre deux (Cervarix), quatre ou neuf types (Gardasil) des plus de 40 papillomavirus qui induisent des cancers. Certes les types de papillomavirus visés sont de loin les plus fréquents. Il n’en reste pas moins que les vaccins proposés pour vacciner les enfants sont dès le départ incompétents pour les protéger contre tous les risques de cancer induits par les HPV. Et quand ils sont compétents, leur efficacité réelle se révèle relative puisqu’ils ne prétendent pas immuniser directement contre les cancers visés mais seulement contre les lésions précancéreuses.

Dans le cas des cancers du col, l’Institut national du cancer prend en compte les impasses faites par les vaccins quand il dit : « Les vaccins ne protégeant pas contre tous les HPV responsables des cancers du col, la stratégie de prévention globale du cancer du col de l’utérus s’appuie sur une complémentarité entre vaccination et dépistage par prélèvement cervico-utérin (frottis). Cet examen de dépistage doit être réalisé à intervalles réguliers chez les femmes vaccinées ou non, à partir de 25 ans et jusqu’à 65 ans. »

Alors, les vaccins contre les papillomavirus sont-ils efficaces pour protéger contre 80% à 40% des cancers qu’ils visent, selon le vaccin et les localisations explicitement visées ? Pour le savoir, le grand public ne dispose que d’une étude de 2012. La Haute Autorité de Santé dans sa Synthèse d’avis de la Commission de transparence datée de février 2012, conclut que l’intérêt thérapeutique du Cervarix et du Gardasil [4] est « modéré » en prévention de lésions précancéreuses du cancer du col de l’utérus dues aux HPV 16 et 18 ; et qu’il est, en outre, « modéré » pour le seul Gardasil en prévention de diverse lésions précancéreuses de la vulve et du vagin. Par la suite, sous le titre « Données cliniques », la Synthèse finit par dire clairement, cette simple phrase : « L’efficacité des deux vaccins n’a pas été établie en prévention du cancer du col. »Cette même synthèse conclut que l’intérêt thérapeutique est « modéré » non pas pour l’immunisation contre le cancer de l’utérus dû aux papillomavirus, mais contre « des lésions précancéreuses du col de l’utérus dues à certains papillomavirus ». On ne peut mieux botter en touche en faisant semblant de jouer le match.

Cet avis, très en-deçà des promesses de la campagne de vaccination, se base sur les données de suivis fournies par les laboratoires, de durées de trois à quatre ans, sur des jeunes filles de 15 à 25 ans. Il faut rappeler ici qu’une lésion précancéreuse met habituellement entre dix et trente ans pour se transformer en cancer – quand elle le fait -. En réalité, aucun suivi n’a pu sérieusement être fait sur quatre ans. Plus grave, le critère même de l’efficacité de la prévention des lésions précancéreuses du col chez des jeunes filles de « 15 à 25 ans » est fondamentalement biaisépuisqu’avant 25 ans, les lésions du col dues aux papillomavirus, y compris certaines précancéreuses, ne cessent d’apparaître et de disparaître. C’est pour cette raison qu’il est sans doute plus sage d’attendre l’âge de 25 avant de faire des frottis cervico-utérins, pour éviter de surmédicaliser nombre de positifs appelés à disparaître naturellement. Ainsi, l’intérêt thérapeutique des deux vaccins est-il qualifié de « Modéré », non pas dans le cadre du but recherché (et promis par les campagnes), mais seulement dans un domaine restreint, avec une pertinence très dégradée par rapport à ce qui est en cause. « Modéré » est un des 5 niveaux de l’«Amélioration du Service Médical Rendu ». C’est mieux que « Inexistante » ou « Mineure » ; c’est moins bien que « Importante » ou « Majeure ». 

Plus récemment, en février 2020, la Commission pour la transparence de la Haute Autorité de Santé a fait connaître la demande du laboratoire GSK de revoir plus favorablement son avis sur le vaccin Cervarix. La Commission répond notamment qu’«Aucune donnée clinique susceptible de modifier les conclusions précédentes de la commission pour la population des filles n’a été fournie par le laboratoire ». De même, la Commission de transparence ne modifie pas son ASMR (Amélioration du service médical rendu) pour le Gardasil9 produit par Merck, même si elle souligne que « l’utilisation préférentielle du vaccin Gardasil9 est recommandée car il contient neuf valences d’HPV, alors que le vaccin Gardasil en contient quatre et que le vaccin Cervarix en contient deux. » Ainsi, l’ASMR par les deux vaccins – pour un service partiel et trompeur par rapport au but compris par le grand public -, n’est même pas considérée comme importante, selon la Commission de transparence.

En réalité, il est impossible aujourd’hui de pouvoir disposer de données sûres concernant l’efficacité des deux vaccins, pour ce qui est principalement en cause – la protection contre le cancer du col de l’utérus –, faute d’études cliniques crédibles. Etant donné le temps mis par ce cancer pour se manifester après la contamination aux papillomavirus, cela ne pourra peut-être de manière complète que 30 ans après les vaccinations. L’Institut national du cancer le confirme d’ailleurs :

L’impact de la vaccination sur les cancers du col de l’utérus ne peut se mesurer que plusieurs décennies après l’introduction des vaccins en raison du délai long entre l’infection par les HPV oncogènes et la survenue d’un cancer (le plus souvent entre dix et trente ans). Les cancers du col de l’utérus chez les femmes jeunes sont rares et l’incidence augmente à partir de l’âge de 30 ans. L’impact de la vaccination sur le cancer du col sera donc visible lorsque les premières cohortes de jeunes filles vaccinées à la préadolescence atteindront l’âge de l’entrée dans le dépistage du cancer du col de l’utérus (i.e. entre 2020 et 2025 dans les pays ayant introduit la vaccination chez les adolescentes en 2007).

5Les campagnes de vaccination sont-elles efficaces ?

En 2021, l’Institut national du cancer écrit : « En Australie et en Nouvelle-Zélande, l’organisation du dépistage et de la vaccination met totalement à profit la complémentarité entre les deux stratégies de prévention : dans ces pays, près de 80% des jeunes filles sont vaccinées contre les HPV depuis 2007-2008. Une modélisation leur permet d’envisager, grâce à l’efficacité du vaccin nonavalent [Gardasil9], la disparition quasi complète du cancer du col de l’utérus à l’horizon 2043. » Effectivement, les premières études démontrent une baisse spectaculaire après vaccination des lésions précancéreuses du col de l’utérus visée. Le 15 mars 2018, Le Figarotitrait : « L’Australie sur le point d’éradiquer le cancer du col de l’utérus. »

Mais bientôt Gérard Bapt, médecin cardiologue, l’ancien député PS de Haute-Garonne qui avait dénoncé le scandale du Médiator, lance l’alerte car les faits contredisent les prévisions. Le nombre de cancer de l’utérus chez les jeunes femmes de 20 à 25 ans a significativement augmenté dans les cinq pays où celles-ci sont très majoritairement vaccinées : Australie, Grande Bretagne, Suède et Norvège. « Dans ces pays, jusqu’à 80% des jeunes filles d’une classe d’âge sont vaccinées. Or, chez les 20-24 ans, le nombre de cancers repart à la hausse, explique Gérard Bapt. Il existe donc une prévalence du cancer chez les personnes vaccinées. » 

Pour la société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale (SFCPCV), ces chiffres ne sont pas contestables mais leur interprétation serait incongrue. Gérard Bapt, lui, n’hésite pas à poser la question de savoir si – paradoxalement, certes – la vaccination n’augmenterait pas le risque de cancer du col. En réalité, il semble plus sage de reconnaître qu’on manque encore de recul et de nouvelles données pour pouvoir les interpréter correctement. Il est au moins permis de commencer à s’interroger sur l’efficacité des vaccins, mais les éléments de réponse suffisamment fiables ne seront sans doute pas connus avant dix ou quinze ans. Que penser à cet égard des affirmations de Santé publique France, établissement public sous tutelle du ministère de la Santé : « L’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont vacciné bien avant la France, ont remarqué que les cancers du col de l’utérus baissaient. »

6Faut-il craindre des effets secondaires de ce vaccin ?

Depuis sa mise sur le marché à la fin des années 2000, le vaccin contre les HPV fait l’objet de nombreuses critiques notamment sur ses effets secondaires. Il est notamment soupçonné de provoquer des scléroses en plaque et de graves maladies auto-immunes. À ce sujet, en juin 2019, la revue Prescrireécrivait : « Trois études portant sur les vaccins bi et quadrivalents rendent plausible un risque de syndrome de Guillain-Barré, probablement très rare, mais on ne dispose pas de données avec le vaccin à 9 valences [le Gardasil9]. » Officiellement, avec plus de dix ans de recul, le vaccin serait très bien toléré et sans effets secondaires, sinon brefs et bénins. 

Le Vidal est un peu moins optimiste sur les effets indésirables du Gardasil : « Très fréquents : rougeur, douleur, gonflement au point d’injection, maux de tête. Fréquents : nausées, douleur des extrémités, fièvre. Vomissements, vertiges, fatigue, frissons, malaise, douleur musculaire ou articulaire, ganglions, réaction allergique. Des atteintes du système nerveux (syndrome de Guillain-Barré) ont été également exceptionnellement observées. » Enfin, il convient de reconnaître comme pour tout traitement récent que le corps médical dispose d’un faible recul pour évaluer les effets indésirables à long terme de ce vaccin. Dans cette perspective du long terme, impossible de passer sous silence le fait qu’aucune étude de cancérogénicité, de génotoxicité ni de mutagenèse n’est requise pour les vaccins. C’est discutable pour des vaccins touchant la sphère génitale.

Tous les organismes officiels compétents et la quasi-unanimité des spécialistes rejettent comme infondées les « rumeurs » alarmistes sur les effets secondaires des vaccins anti HPV. Certains admettent cependant que si les données semblent rassurantes sur les effets secondaires à long terme, « ce vaccin n’est quand même pas anodin« . En ce sens, Prescrire observe que le remplacement de Gardasil par Gardasil9 « soulève un point critique parce que dans le vaccin de nouvelle génération la dose d’adjuvant (aluminium) qu’elle contient double le risque de réaction sévère au site d’injection ». Il pourrait donc exister des risques liés aux additifs. En effet, outre la partie vaccinante proprement dite, tout vaccin comporte un ou plusieurs autres produits pour servir d’adjuvants, de conservateurs ou de stabilisateurs, dont certains sont allergisants voire cancérigènes. Ainsi, par exemple, le borax fait partie des conservateurs utilisés dans les vaccins Gardasil (cf site Mesvaccins.net). Considéré comme toxique, le sel de bore est interdit dans certains emballages compte tenu des risques qu’il fait peser sur la fertilité et les femmes enceintes. Sa présence dans les vaccins contre les HPV est néanmoins très inférieure à la valeur seuil assurant l’innocuité de ce dérivé.

Cependant, il faut savoir que des biologistes suspectent « des effets délétères de certains composés chimiques à des niveaux très inférieurs aux doses considérées comme sûres » : « Les études de toxicologie classique partent du principe que ‘la dose fait le poison’, c’est-à-dire que plus on augmente la dose du produit que l’on veut tester, plus l’effet est important, explique le chercheur Daniel Zalko. Or, à plus faibles doses […], on retrouve des effets importants, d’une nature parfois différente. » L’APFA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire) a publié une mise au point documentée à ce sujet : « L’expérience de pays comme l’Australie ayant vacciné leurs jeunes filles avec des couvertures vaccinales de plus de 80% a confirmé l’excellente efficacité et l’excellente tolérance de ces vaccins. »

En janvier 2023, le site officiel du Gouvernement du Québec a fait le point sur les effets indésirables des vaccins anti HPV, il conclut : « Les vaccins contre les infections par les VPH sont sécuritaires. La majorité des symptômes ou réactions sont bénignes et de courte durée. […] À ce jour, plus de 300 millions de doses des vaccins contre les VPH ont été administrées dans le monde. Selon les données scientifiques actuelles, aucun problème grave ou inattendu n’est lié à ces vaccins. Aucun lien n’a été établi entre ces vaccins et certaines maladies graves ou des décès. » Et inversement, aucun lien n’a été exclu, faudrait-il ajouter. 

7Existe-t-il d’autres moyens que les vaccins ?

Oui, avec la pratique des vertus chrétiennes par exemple. Bien que le but recherché soit essentiellement de consacrer sa vie à un amour qui rime avec toujours, le choix de ne consentir qu’à des relations sexuelles chastes et fidèles protège de la plus efficace et de la plus belle des manières contre toutes les maladies sexuellement transmissibles, dont le cancer du col de l’utérus induit par les papillomavirus.

Les frottis cervico-utérins sont aussi un moyen de prévention efficace. Près de 70% des femmes qui meurent d’un cancer de l’utérus n’ont pas subi de dépistage par frottis. Le frottis cervico-utérin permet de dépister au moins 80% des cancers du col de l’utérus, ou des cancers du vagin, à leur tout début. Il en existe deux sortes. Le plus utilisé dit cytologique permet de détecter la présence de cellules anormales, bien avant qu’elles ne deviennent cancéreuses, et de les traiter avant qu’elles n’évoluent en cancer. Il est conseillé de faire ce frottis au moins une fois tous les deux ans, à partir de l’âge de 25 ans. L’autre sorte de frottis, dit test HPV, permet de détecter la présence de papillomavirus cancérogènes. Il peut être substitué au premier pour les femmes de plus de 30 ans. En cas de résultat négatif, il permet d’espacer les tests jusqu’à cinq ans. Les résultats de l’un et l’autre test, ne sont pas fiables à 100%. Il peut se produire des faux-positifs qui seront automatiquement démasqués par les premiers examens complémentaires. Et aussi, des faux-négatifs. Dans ces cas, comme les lésions non diagnostiquées sont d’évolution lente, elles ont toutes les chances d’être repérées au prochain frottis, la plupart du temps sans conséquences. Attention, rappelons-le : même si on a été vacciné contre les papillomavirus, on doit se soumettre régulièrement à un frottis cervico-vaginal entre 25 et 65 ans.

Reste, parmi les alternatives au vaccin contre les HPV, le préservatif. Il est souvent efficace, mais pas toujours. En effet, il réduit les risques mais partiellement seulement. Si bien que sur un grand nombre de rapports sexuels, on peut craindre qu’il n’offre aucune garantie.

8Faut-il faire vacciner ses enfants ?

La réponse prudente ne peut être que « non ». Et ce, même si l’on croit les organismes officiels et les autorités de santé quand ils affirment que les vaccins anti HPV n’entraînent pas le risque d’effets secondaires graves. La première raison qui incite à la prudence réside dans le fait que l’investissement et le battage pour la vaccination apparaissent comme inexplicablement disproportionnés par rapport à son enjeu. 

Aujourd’hui, seuls 60% des femmes de 25 à 65 ans se soumettent régulièrement à un frottis. Augmenter cette proportion permettrait de sauver probablement plus de vies que ne le fera jamais la vaccination. Même si les vaccins étaient très efficaces et avec des effets secondaires anodins, la vaccination systématique de tous les adolescents apparaît comme totalement disproportionnée par rapport à l’enjeu réel. D’autant plus que sur son efficacité, on peut juste avancer prudemment avec le Pr Rémy Boussageon, médecin généraliste et professeur des universités à Lyon, que « si le vaccin est efficace sur les lésions précancéreuses, ce ne serait pas illogique qu’il présente un bénéfice sur le cancer. Mais les preuves formelles ne sont pas encore là, contrairement à ce que tout le monde dit. »

C’est inévitable, les campagnes pour la vaccination, qui sont nécessairement des vulgarisations, fonctionnent en diffusant des slogans qui poussent à raisonner par amalgame. Or les vaccins Cervarix et Gardasil ne confèrent aucune sorte d’immunisation contre le cancer du col de l’utérus, ni contre aucun cancer d’ailleurs. Ils n’ont pas été conçus pour ça. Ce sont des vaccins qui procurent une certaine immunisation contre certains papillomavirus. Si une efficacité de 70% est annoncée, il y a lieu de garder son esprit critique : d’une part c’est exagéré, d’autre part on ne parle pas d’une efficacité contre le cancer du col mais contre les lésions précancéreuses du col, et uniquement celles qui sont induites par les valences HPV visés par le vaccin, laissant la possibilité à d’autres valences HPV, potentiellement induites dans le cancer du col mais non visés par les vaccins, de prospérer tranquillement… et éventuellement, étant libérées des valences dominantes, de se réveiller et de mieux exprimer leur malveillance 

Il se révèlera certainement un lien de causalité entre prévention de certaines lésions précancéreuses et advenue d’un cancer, mais lequel ? Et dans quelles proportions ? Aujourd’hui, tout le monde l’ignore. Une seule certitude : le lien de causalité ne sera pas direct. Il pourra se révéler largement positif, c’est à espérer, mais ce n’est pas acquis. En fin de compte, quand on a fait l’état de la question, une grande question demeure qui surplombe toutes les autres : en tant que parents chrétiens, quelles valeurs voulons-nous transmettre à nos enfants en ce qui concerne le sens de la sexualité humaine.

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Santé
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