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Le « devoir de s’asseoir », le rendez-vous qui fait grandir son couple

Equipes Notre-Dame

Équipes Notre-Dame

Marine et Hugues Le Masson sont mariés depuis sept ans et membres des END depuis six ans.

Mathilde de Robien - publié le 13/09/23

Prendre, chaque mois, le temps d’un vrai dialogue conjugal sous le regard du Seigneur. Voilà la précieuse intuition du père Henri Caffarel qui porte aujourd’hui des fruits auprès des 75.000 couples membres des Équipes Notre-Dame.

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Trésor du mouvement des Équipes Notre-Dame (END), le Devoir de S’Asseoir, appelé par les initiés par son acronyme « DSA », aide le couple, sous le regard du Seigneur, à communiquer en vérité et à s’aimer plus profondément. Tentant ? Oui. Magique ? Non. Cela demande un petit effort – raison pour laquelle le Devoir de S’Asseoir fait partie des six Points Concrets d’Effort (PCE) qui forment le socle de la pédagogie des Équipes Notre-Dame – mais le jeu en vaut la chandelle. De quoi s’agit-il au juste ? De fixer dans son agenda, une fois par mois, un temps pour vivre « un vrai dialogue conjugal sous le regard du Seigneur », selon les mots du père Caffarel. Un tête-à-tête pour souffler, se poser, se regarder et s’écouter. L’objectif ? Mieux connaître ce qui se passe dans le cœur de son conjoint afin de s’ajuster l’un l’autre pour mieux s’aimer.

Si l’idée du Devoir de S’Asseoir a germé dans l’esprit du père Caffarel en 1945, soit six ans après la création des toutes premières équipes Notre-Dame, l’intuition initiale revient au Christ lui-même : « Lequel de vous, s’il veut bâtir une tour, ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer, de peur qu’après avoir posé les fondements, il ne puisse l’achever, et que tous ceux qui le verront ne se mettent à le railler, en disant : cet homme a commencé à bâtir, et il n’a pu achever ? », rapporte l’Évangile de Luc (Lc 14, 28). La tour à bâtir, c’est bien sûr son mariage à construire.

Des difficultés et des aides pour les surmonter

Marine et Hugues Le Masson, sept ans de mariage dont six aux Équipes Notre-Dame, se souviennent de leur première expérience du Devoir de S’Asseoir. « Moi, la première fois, j’ai éclaté de rire ! », confie Marine, 32 ans, sage-femme. « Autant je peux parler des heures de manière spontanée, mais parler sur commande, dans un cadre assez formel, ça me bloquait ». Quant à Hugues, il se rappelle très distinctement son angoisse : « Mais de quoi va-t-on parler ? », se demandait-il alors.

Six ans après, ils en sourient gaiement, confiant néanmoins les deux choses qui les ont aidés : le soutien de leur équipe, et des supports pour engager la conversation. « Tous les mois, on retrouvait notre équipe, composée de quatre ou cinq couples et d’un prêtre, et on se confiait, avec humour et bienveillance comment s’étaient déroulés nos DSA. Grâce aux retours d’expérience des uns et des autres, et d’une saine motivation entre nous, c’est devenu naturel ».

Il n’y a pas de formule toute prête ou de schéma à suivre pour le Devoir de S’Asseoir. L’essentiel est que chaque couple découvre sa propre manière de faire, celle qui lui convient le mieux et où le dialogue sera le plus facile. Au début, Marine et Hugues se sont appuyés sur des supports tels que la Boîte de Comm du Couple et les carnets Save Your Love Date. Les Équipes Notre-Dame proposent aussi des trames pour guider les DSA avec des questions telles que : « Comment est-ce que je cherche à mieux te connaître ? », « Comment est-ce que je te partage ce que je vis ? » ou encore « Comment est-ce que je te témoigne mon affection ? »

Les points incontournables du Devoir de S’Asseoir

Si la forme du DSA reste libre, quelques éléments demeurent essentiels afin que ce temps porte du fruit. L’essentiel est d’abord de se placer sous le regard du Seigneur. C’est pourquoi le Devoir de S’Asseoir commence par une prière, et se déroule idéalement devant une icône ou une bougie. « Se parler sous le regard de Dieu change tout, cela favorise un dialogue en vérité, fournit un cadre respectueux pour accueillir sans interrompre la parole de l’autre et rappelle que le Seigneur, par le sacrement de mariage, est présent au sein du couple », expliquent Catherine et Christophe Bernard, 39 ans de mariage, couple responsable des Équipes Notre-Dame au niveau national. Le père Caffarel invite ainsi les couples : « Priez un long moment. Que chacun, si possible, fasse à haute voix une prière personnelle et spontanée : cette forme de prière, sans médire des autres, rapproche miraculeusement les cœurs. »

Autre point incontournable. La régularité. « L’amour commence par l’agenda », souligne le couple responsable. Demeurer fidèle à ce rendez-vous signifie : « Je prends du temps pour toi, pour nous ». « N’admettez pas qu’une raison, qui ne vous ferait pas supprimer une soirée en ville ou décommander un dîner d’amis chez vous, vous fasse manquer ce rendez-vous », insiste le père Caffarel. Certains couples font leur Devoir de S’Asseoir le jour anniversaire de leur mariage, quand d’autres préfèrent fixer une même date pour toute l’équipe. Une manière de se stimuler.

« Il faut à tout prix changer de cadre et oublier les préoccupations ! »

Les Équipes Notre-Dame préconisent de se mettre l’un à côté de l’autre, plutôt que face à face. « Croiser le regard de l’autre peut freiner le dialogue », justifie Catherine Bernard, qui est par ailleurs conseillère conjugale. Le DSA peut se faire à la maison, notamment si les enfants sont petits, mais l’idéal est de le faire à l’extérieur, où l’on ne risque pas d’être happé par le quotidien et où l’on peut davantage se concentrer sur son conjoint. « Il faut à tout prix changer de cadre et oublier les préoccupations ! », exhorte le père Caffarel. Un dîner au restaurant ou une balade en plein air offrent ainsi de bonnes conditions.

Les équipiers en témoignent, toute la difficulté d’un DSA consiste à laisser parler son conjoint sans l’interrompre, sans tenter de se justifier ou de contre-argumenter. Il convient donc d’accepter de ne pas répondre, mais de « recevoir » de l’autre ce qu’il veut nous dire et l’en remercier.

Des fruits innombrables

Le Devoir de S’Asseoir fait grandir l’amour entre les conjoints car mieux se connaître permet de mieux s’aimer. « Si on ne se parle pas, on ne connaît pas le cœur de l’autre », souligne Catherine Bernard. « Et si on ne connaît pas le cœur de l’autre, alors on ne peut pas s’ajuster, et donc on ne peut pas aimer puisqu’aimer, c’est s’ajuster en permanence à son conjoint ». S’ajuster, c’est accepter nos différences de rythme, de points de vue, aimer l’autre tel qu’il est, avec ses forces et ses faiblesses, c’est respecter ses petites habitudes ou ses petites manies, qui nous gênent mais qui sont importantes pour l’autre. Le DSA permet ainsi de répondre aux désirs de l’autre, de lui donner ce dont il a besoin et non ce que je veux lui donner.

Si le Devoir de S’Asseoir n’offre pas de « garantie » pour l’avenir de son couple, il contribue néanmoins à aplanir les difficultés. Car avoir un temps dédié pour se dire ce qui va et ce qui ne va pas dans le couple permet de faire accoucher bien des non-dits, qui n’auront pas le temps de s’envenimer pour exploser des années après. « Dites-vous l’un à l’autre ces pensées, ces griefs, ces confidences qu’il n’est pas facile et souvent pas souhaitable de faire au cours des journées actives et bruyantes, et qu’il serait pourtant dangereux d’enfermer dans le secret du cœur car, vous le savez bien, il est des silences ennemis de l’amour », encourage le père Caffarel. Le DSA est un lieu de pardon. Si des blessures sont confiées, il permet d’exercer le pardon mutuel.

Chez Marine et Hugues, le constat est très clair. La pratique du Devoir de S’Asseoir apaise le climat conjugal et familial. « Le DSA crée un espace de dialogue paisible et cela facilite la gestion du quotidien », témoignent-ils. « Au lieu de régler nos différends tout de suite, sous le coup de l’emportement, on les met de côté, on sait que nous avons notre espace pour ça, et on en reparle posément dans le cadre du Devoir de S’Asseoir ».

« Avec la pratique, on a de plus en plus envie de confier l’autre au Seigneur, de lui confier nos échanges, nos projets, toute notre vie en fait ! »

Outre le fait de pacifier le quotidien, ce moment à deux est un formidable moyen de partir à la découverte de son conjoint. « C’est fabuleux de se dire que nous n’aurons jamais fini de nous découvrir l’un l’autre ! », s’exclame Marine. « Vous n’avez plus rien à dire ? », ironise le père Caffarel. « Taisez-vous ensemble, ce ne sera peut-être pas le moment le moins profitable. Souvenez-vous, en effet, de ce mot de Maeterlinck : ‘Nous ne nous connaissons pas encore, nous n’avons pas encore osé nous taire ensemble' ».

Autre fruit, et pas des moindres puisqu’il s’agit de l’objectif premier des Équipes Notre-Dame, le Devoir de S’Asseoir contribue à développer et vivre une spiritualité conjugale. Le DSA est très lié à la prière conjugale. « On commence un Devoir de S’Asseoir par la prière, mais tout le DSA est prière », aime à dire le mouvement. Marine et Hugues l’ont expérimenté. « Ce moment nous rapproche du Seigneur, avec la pratique, on a de plus en plus envie de confier l’autre au Seigneur, de lui confier nos échanges, nos projets, toute notre vie en fait ! »

Pratique

Pour rejoindre une équipe, consultez la carte interactive des Equipes Notre Dame pour repérer des équipes proches de chez vous et contacter le responsable du secteur.

En partenariat avec les Équipes Notre-Dame

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Les plus belles pensées des couples saints sur l’amour conjugal :

Tags:
CoupleMariageSpiritualité
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