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En un mot, de la gratuité à la « grâce »

MIRACLE-JESUS-SERVITEUR-CENTURION

CC BY-SA 4.0

Le Christ et le centurion de Sebastiano Ricci, 1726-1729 , musée Capodimonte (Naples).

Hervé Ponsot - publié le 07/10/23

Ancien directeur de l’École biblique et archéologique de Jérusalem, le dominicain Hervé Ponsot publie un "Abécédaire de la vie en Christ" (Cerf), où il redécouvre les mots qui parlent du mystère de Jésus. En s’appuyant sur des notions qui nous sont proches, il éclaire les mots de l’Évangile, comme celui de "grâce" qu’il rapproche de la "gratuité".

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Pour les chrétiens, la grâce est le ressort intime de la vie de Jésus, dont la marque est la surabondance, et l’effet une guérison ou une conversion. Mais chacun le constate, dans notre société occidentale, c’est tout un vocabulaire chrétien qui, au fil du temps, perd sa saveur originelle et s’efface. Le revivifier, sans se répéter à l’identique et lasser, peut se faire de deux manières au moins. 

Des notions proches au retour aux fondamentaux

En premier lieu, par le recours à des notions proches. S’il est un mot par exemple qui trouve une actualité persistante, sur Internet ou dans l’espace économique, c’est celui de gratuité. Non connoté religieusement, il offre, si on le scrute de près, une ouverture vers le terme de grâce, comme j’ai essayé de le montrer dans un ouvrage intitulé La gratuité n’a pas de prix (BoD, 2020). Tant il est vrai qu’une véritable gratuité ne peut jamais se compter, et renvoie en fait à un monde sans péché. La deuxième manière consiste à « revenir aux fondamentaux » comme on dit aujourd’hui. Autrement dit reprendre, de manière non exhaustive, avec le souci de rester aussi accessible que possible à un large public, quelques caractéristiques de la grâce dans son berceau originel, le Nouveau Testament. Voilà ce qui m’a guidé pour ce mot, et beaucoup d’autres (église, évangile, Joseph, Judas, loi, rédemption, testament etc.), dans l’Abécédaire de la vie en Christ. Des mots et des thèmes sur le mystère de Jésus (Cerf, 2023). Certes, l’article « Grâce » n’y occupe qu’à peine deux pages, mais les références et commentaires devraient permettre au lecteur de se faire une idée juste et d’aller plus loin s’il le souhaite. Voici l’article tel qu’il se présente dans le livre :

Le mot « Grâce »

« Si un seul mot devait caractériser l’enseignement de Jésus ou celui d’un saint Paul, ce serait sans doute le terme de grâce. Laquelle n’est jamais faiblesse, mais surabondance. Comme le disait sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus ou le curé de campagne de Bernanos à l’heure de leur mort, “tout est grâce”. Cette grâce est celle de la Création, de la nature comme de l’homme, avec toutes les opportunités laissées à ce dernier de l’augmenter (cf. l’invitation à nommer en Gn 2,19-20), de la prolonger, de la faire grandir, comme aussi hélas ! de la détruire. Cette grâce est aussi celle de la Rédemption, autrement dit de la nouvelle création inaugurée par l’Incarnation de Jésus.

Jésus la manifeste de plusieurs manières : dans la guérison, le pardon des péchés, l’accueil des brebis galeuses, l’ouverture à l’autre, fût-il étranger etc. L’évidence est qu’il ne compte pas, mais invite à compter sur son Père. Il est donc proche du publicain (Lc 18,9-14), du centurion païen (Mt 8,5-13), de la femme adultère (Jn 8,1-11), du fils prodigue (Lc 15,11-32), de la veuve éplorée (Lc 7,11-17). Le spectre de sa miséricorde et de sa grâce n’a pas de limite visible, dans l’espace comme dans le temps : le brigand repentant sur la croix (Lc 23,39-43) peut en témoigner. 

Au-delà de l’attitude même de Jésus, plusieurs paraboles proposées à ses auditeurs mettent en scène, par la médiation du don, la primauté de la grâce, par exemple la fameuse parabole des ouvriers de la onzième heure (Mt 20,1-16) ou celle des talents (Mt 25,14-30). En insistant sur la grâce dans son enseignement, saint Paul n’a fait que prolonger l’enseignement de Jésus : il a fait lui-même, sur le chemin de Damas, l’expérience fondamentale de cette grâce qu’il avait niée en s’attaquant aux chrétiens. »

En pratique :

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