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Mode d’emploi pour gérer ses émotions et ne pas les subir

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Fizkes - Shutterstock

Edifa - publié le 11/05/20

S’il est quasi impossible d’affronter tous les événements du quotidien avec la même égalité d’humeur, il est possible d’apprendre à apprivoiser ses émotions quand elles débordent. Voici quelques clés pour y parvenir.

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Le trop-plein d’émotions peut être source d’inconfort, voire cause de souffrance. Certains se rendent malades à force de jalousie, de ressentiment, d’appréhension, d’angoisse. Ils observent aussi que plus ils essayent de contrôler leurs émotions, plus elles augmentent. Comment ne pas rougir ou ne pas s’emporter si on ne pense qu’à cela ? Mission impossible, à moins de mettre en place des stratégies de fuite pour éviter des situations qui peuvent mettre mal à l’aise.

L’émotion fait de nous des vivants

Médecin et thérapeute, Catherine Aimelet-Périssol s’est appuyée sur les neurosciences, et notamment sur les travaux du neurobiologiste Henri Laborit, pour décrypter le mécanisme des émotions. « Nous pensons que nous allons pouvoir avoir prise sur nos émotions par le raisonnement, le bon sens. C’est oublier un peu vite qu’avant de raisonner avec la partie de notre cerveau qui pense et qui parle, nous raisonnons avec une autre partie de notre cerveau bien plus archaïque. Avant de réfléchir avec le mental, nous réagissons d’abord avec le corps en cas de problème. »

Lorsque le cerveau perçoit une information liée à l’existence, qu’elle soit présente ou qu’elle réveille une expérience passée, il la classe en « bonne pour moi » ou « présentant un danger ». Si elle est bonne, nous ressentons de la joie. Si c’est le contraire, nous éprouvons de la peur, de la tristesse ou de la colère. Si nous la percevons comme neutre, nous ne ressentons aucune émotion. Bonne nouvelle : l’émotion est donc un mouvement biologique, automatique et non conscient, ni bon ni mauvais en soi. En éprouvant de la joie, de la peur, de la colère ou de la tristesse ou toute autre émotion secondaire qui leur sont associées, nous montrons tout simplement que nous sommes vivants. Inutile donc de chercher à contrôler ce phénomène biologique. Ainsi, dire à un enfant « Tu as le droit d’être en colère » n’est pas juste. Il est en colère, c’est tout.

Catherine Aimelet-Périssol invite à revenir à soi pour détecter ce mouvement car « le simple fait de le reconnaître produit déjà un certain relâchement ». Le laisser passer, ralentir pour considérer l’événement qui le cause et le séparer de nous : « Je ne suis pas la cause de ma tristesse, de ma peur, de ma colère ». « Il est important de se souvenir que l’émotion est toujours passagère, qu’elle ne fait pas de nous quelqu’un d’incapable mais quelqu’un qui éprouve, et qu’elle ne ternit pas le reste de notre existence », note Catherine Aimelet-Périssol.

Les émotions nous incitent à développer de nouvelles qualités

Comment alors traiter le reste, ce que ces émotions entraînent : le petit discours mental automatique cherchant une explication intérieure ou extérieure à nos émotions ou encore la culpabilité ? Comment corriger les actes que nous accomplissons sous le coup de l’émotion et qui, à force, peuvent devenir une habitude, comme le fait par exemple de vouloir tout contrôler ou de s’effacer systématiquement dès qu’un autre manifeste son désaccord ? En renonçant d’abord à un idéal de perfection et en assumant notre fragilité. Le regard bienveillant des autres peut nous y aider.

En acceptant ensuite que notre corps ait bâti un système de résonance qui nous est propre en fonction d’un événement premier au cours duquel nous nous sommes sentis menacés dans notre existence. Si nous réagissons par exemple dans le registre de la tristesse, accueillons-le et regardons plutôt le bon côté de la médaille : les émotions peuvent exprimer un besoin non satisfait. Pour la peur, il s’agit d’un besoin de sécurité et de liberté. Pour la colère, d’un besoin d’identité, d’appartenance, de singularité, de justice. Pour la tristesse, d’un besoin de sens, de cohérence, d’initiative personnelle. Ainsi, pour un enfant jaloux, il faudra travailler sur son désir de reconnaissance.

S’il est impossible de modifier au forceps ce que le cerveau a déjà acquis, il est en revanche possible d’ajouter de nouveaux circuits, de nouvelles connexions neuronales. Comment ? En s’appuyant sur les expériences que nous avons déjà réussies pour nous sortir d’une situation. Nous n’avons pas toujours été violents, tristes ou peureux à outrance ! Les émotions nous incitent à développer des qualités pour réagir à l’événement. Il s’agit de les retrouver et de les utiliser : « La recherche de solutions de celui qui évite (peur) favorise la vigilance, le sens de l’observation et la créativité ; la recherche de contrôle de celui qui lutte (colère) favorise le sens des responsabilités et de la décision ; la recherche de sens de celui qui se replie (tristesse) favorise le désir de comprendre et de savoir », conclut Catherine Aimelet-Périssol. Un beau parcours pour nous rendre plus unifiés et plus vivants !

Bénédicte de Saint-Germain


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Tags:
colèrepeurpsychologie
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