“Mon fils, j’aimerais mieux vous voir mort que coupable d’un péché mortel”, dit un jour au futur saint Louis sa mère, la reine Blanche de Castille. Mot admirable pour les uns qui y décèlent le cri d’une foi chrétienne profonde, pour laquelle la vie de l’âme et le salut éternel priment sur toutes autres considérations. Mot redoutable, mot scandaleux d’insensibilité pour d’autres qui y voient un certain mépris envers ce don de Dieu qu’est la vie et qui pensent que, la miséricorde divine aidant, le péché peut se racheter. Quels parents, en vérité, oseraient choisir ainsi entre la mort de l’âme et celle du corps de leur enfant si on les interrogeait ? Toutefois, il ne s’agit pas d’opérer un choix mais de prendre conscience d’un devoir.
Que l’âme de nos enfants ne soit jamais mal-aimée
Combien d’attention et de soins légitimes — d’argent, parfois — consacrons-nous à entretenir la santé physique de nos enfants, à la leur faire retrouver lorsqu’ils l’ont perdue ? Aucun sacrifice ne nous coûte. Mais pour la santé de leur âme, quels efforts accomplissons-nous alors que nous nous savons responsables devant Dieu de l’âme des enfants qu’Il nous a accordés ? Savons-nous éviter des conversations, renoncer à des films qui peuvent troubler de jeunes esprits ? Savons-nous faire passer leur bien moral avant notre plaisir ou notre intérêt, comme nous faisons passer leur confort physique avant le nôtre ?
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Ne négligeons-nous pas, enfin, de veiller avec autant de respect que de sollicitude sur leur évolution spirituelle pour déceler un trouble naissant, conforter leur fragilité, les délivrer d’un doute qui les ronge, comme nous surveillons l’harmonieux développement de leur corps ? Sans copier forcément l’héroïsme de Blanche de Castille, inspirons-nous de son exemple et établissons une balance : que l’âme de nos enfants ne soit jamais la mal-aimée, la laissée pour compte dans notre œuvre éducative.