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Comment bien accompagner sa fille à la puberté ?

MOTHER AND DAUGHTER ADVICE

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Bénédicte de Dinechin - publié le 11/01/18 - mis à jour le 24/04/23

À la puberté, quand une "petite fille" s'apprête à devenir une "jeune fille", les questions affluent tant dans sa tête que celle de ses parents. Comment aborder cette phase avec elle et l'aider à bien appréhender son corps qui évolue ?

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Entre 12 et 15 ans, la puberté chez les jeunes filles est une étape majeure, parfois difficile à vivre. Entre leur corps qui change sous l’action des hormones et leurs émotions qui jouent les montagnes russes, elles ne se reconnaissent pas, et leur entourage non plus. Livres, groupes d’adolescentes, shopping mère fille ou diner avec papa, autant d’idées pour accompagner sa fille dans cette délicate éclosion de la jeune femme qu’elle deviendra.

Être à l’écoute de ses petits et gros soucis

Le cycle féminin avec ses balbutiements hormonaux s’accompagne de gros soucis pour une jeune fille, même s’ils paraissent dérisoires aux adultes de son entourage : est-ce que mes amies vont encore m’aimer ? Que faire pour cacher ces boutons d’acné ? Et si je tombe enceinte ? D’autres s’inquiètent de ne pas encore être réglées, ou alors paniquent lorsque apparaissent des douleurs mensuelles. Faut-il aller consulter un gynécologue ? Pour le docteur Anne Legrand, gynécologue à Mantes la Jolie, « cette étape de la vie est un passage naturel et physiologique et ne nécessite pas de consultation ».

Si l’apparition des premières règles signe la puberté chez une jeune fille, les conséquences secondaires de ce bouleversement hormonal sont plus vastes et jouent tant sur sa psychologie que son physique. Plus qu’à tout âge, et alors qu’elles savent si bien agacer leurs parents, les adolescentes attendent de leur part fermeté et bienveillance. 

Pas facile, pourtant, pour un père ou une mère qui a aussi ses soucis de rester zen quand sa fille fan de Barbie se met à ressembler à ses poupées en un été. Délicat quand elle cache son début de poitrine sous des grands pulls, et un zeste d’acné sous des tonnes de fond de teint. Mission impossible quand elle s’enferme à double tour dans sa chambre mais rêve d’aller avec sa mère choisir son premier soutien gorge.

Anticiper ses questions sur le fonctionnement du corps en atelier mère-fille

C’est dans un atelier Cyclo show que Elodie, inquiète à l’idée de parler des règles à sa fille, a trouvé de l’aide. Créés par un médecin allemand, ces ateliers d’une journée sont axés sur l’anatomie, le cycle féminin et la grossesse, ainsi que les changements de la puberté. Apprendre à connaître son corps, apprivoiser les changements de la puberté, découvrir la puissance de vie qui est en chacun…. Autant d’éléments qui permettent à une jeune fille de se sentir valorisée, de prendre soin d’elle et de grandir dans le respect de l’autre.

L’atelier CycloShow est destiné aux filles de 10 à 14 ans, accompagnées de leur mère, ce qui en fait sa spécificité. Les plus pudiques ou les moins bavards y trouveront un support idéal pour renforcer le lien mère-fille, à prolonger avec une activité girly : une séance de shopping, une séance de cinéma ou un dîner entre filles pour terminer cette journée un peu exceptionnelle.

Le docteur Anne Legrand continue : « Pas besoin de médicaliser la puberté : le dialogue entre la mère et sa fille (ou avec une autre femme en qui la jeune fille a confiance) est le plus souvent suffisant et est même à privilégier. Ce n’est qu’en cas de problèmes médicaux en lien avec la mise en place du cycle menstruel, ou encore à la demande expresse de la jeune fille qui souhaite poser une ou plusieurs questions de sa vie intime et qui n’auraient pas trouvé réponse jusque là, qu’il peut être proposé un rendez-vous médical. »

mom makes peace with daughter

Habiter un corps de femme, un défi

À 14 ans, avoir un corps de femme est un vrai défi, surtout quand les garçons de la classe font 20 cm de moins. La tentation est grande pour une adolescente de vouloir plus de liberté, au nom de la fameuse confiance qu’elle exige de ses parents. Pourtant, comme une jeune conductrice au volant d’une voiture de sport au moteur puissant, elle a encore plus besoin de savoir que des adultes gardent le cap avec fermeté.

Si Juliette veut mettre des mini-jupes, sait-elle l’impact sur les Roméo de son quartier ? À l’heure de #balancetonporc et autre chasse aux mauvaises conduites, il est judicieux d’élever le débat : non les hommes ne sont pas tous des gros cochons, oui une tenue vestimentaire envoie un message à leur testostérone. Dommage mais factuel, si l’habit ne fait pas le moine, la jeune fille éduque le jeune homme, et ça n’a rien d’obsolète.

Certains psychologues le soulignent, « c’est dans le regard de son père que la jeune fille va se trouver belle ». L’admiration et les compliments d’un adulte bienveillant sont tellement rassurants. Juliette se sait séduisante, et n’a plus besoin d’aller s’en persuader avec le premier Roméo venu.

C’est le regard rassurant de ses parents qui l’empêchera de se focaliser sur un bourrelet trop apparent ou ces boutons qui lui semblent briller comme des phares. En séances d’éducation affective, relationnelle et sexuelle, les collégiennes le confient : certaines ont un petit ami juste pour se prouver qu’elles ne sont pas moches. Un choix pas vraiment libre qui souligne la nécessité de les aider à porter un autre regard sur elles.

Pour les jeunes filles qui souhaitent réussir le défi d’une féminité assumée et respectueuse, une initiative originale a vu le jour à Paris, au centre de spiritualité de Regnum Christi : Pure Fashion, qui  propose aux jeunes filles collégiennes de réfléchir sur leur féminité en quelques samedis après-midi, avec même un défilé de mode en juin.

Livres et vidéos, de bons relais s’ils sont bien choisis

Quand un ado parle peu, et surtout pas de son intimité, que faire ? Si Sylvie a « tout appris avec le mode d’emploi des Tampax dans les toilettes du pensionnat », il y a des alternatives. Dans la famille de Lydie, « les livres sur la puberté traînent dans les toilettes, comme ça je suis sûre qu’ils sont lus ».

D’autres freins au dialogue existent. La puberté évoque immanquablement la sexualité de son enfant et sa vie affective, des sujets qui font miroir à celle de ses parents. Pour Inès de Franclieu, auteur de Amour et sexualité, comment en parler aux enfants et adolescents, « notre vie affective tumultueuse parfois, notre vie conjugale difficile peut-être, peuvent faire obstacle dès lors qu’il s’agit de parler de l’amour et de la sexualité ».

C’est plus facile de parler de puberté en l’anticipant, l’enfant ressent moins de gêne et est plus réceptif. C’est donc à la destination des écoliers que les AFC, en partenariat avec le CLER, ont produit une mini série destinée aux enfants , consultable sur leur chaîne Youtube : Le cours de la vie.

Bien que destiné aux parents, le livre d’Inès de Franclieu se lit facilement par des adolescents. Elles aimeront aussi Le Dico des Filles (Fleurus) à la thématique plus large. Et parce que la puberté est aussi un moment où il est difficile de s’aimer soi-même et de comprendre ses réactions, Anne-Sixtine Pérardel a publié chez Artège un livret de 10 exercices pour « révolutionner sa vie affective » comme l’indique son titre. À mi-chemin entre le journal intime et un devoir de vacances intelligent, il donnera des pistes concrètes et bien pensées pour aider chaque jeune fille à mieux traverser ce passage délicat des modifications de corps et de la psychologie.

L’ouvrage le plus centré sur la puberté ? « Que se passe-t-il dans mon corps, guide à l’usage des jeunes filles » (Favre), du docteur Élisabeth Raith-Paula. Destiné aux filles à partir de dix ans, il est très accessible de par ses nombreuses illustrations. Simple et concret, il sera un précieux outil, tant pour une adolescente que pour certains parents ayant un peu oublié les mystères du corps féminin.

Tags:
AdolescenceÉducationFamille
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