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Déconfinement : comment dépasser ses frustrations ?

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Calcul des 100 km à vol d'oiseau autour de Paris

Mathilde de Robien - publié le 14/05/20

Alors que la date du 11 mai laissait miroiter un léger souffle de liberté retrouvée, force est de constater que le déconfinement ne change pas grand-chose au quotidien. Il fait même émerger d’importantes frustrations. Quatre étapes pour tenter de les dépasser.

« Si l’épidémie ne se dégrade pas, les cafés et restaurants des départements verts pourront ouvrir le 2 juin », a annoncé Edouard Philippe ce jeudi 14 mai. Imaginez un peu la frustration des confinés de la zone rouge qui ne sont pas près de rouvrir boutique ou de siroter une bière en terrasse. “Près de 86%” des écoles ont rouvert leurs portes aux élèves le 12 mai, selon le ministère de l’Education nationale. Frustration pour les élèves et parents d’élèves des 14% restantes ! Une demi-heure de queue pour entrer dans un magasin : frustration ! Impossibilité d’aller rendre visite à ses parents parce qu’ils habitent à plus de 100 kilomètres : frustration ! Interdiction de se rendre à l’enterrement d’un oncle ou d’un cousin : frustration ! Mariage reporté : frustration ! Voyage annulé : frustration ! Pas de messe avant la Pentecôte : frustration !

Immenses ou petits, les désirs inassouvis vont bon train actuellement. Ils sont d’autant plus difficiles à accepter et à gérer que la société d’avant la crise n’était pas du tout habituée à se plier à des limites. Il était facile d’avoir tout, tout de suite. Désormais, on retombe un peu en enfance, comme dans la chanson de Jacques Dutronc :

“Fais pas ci, fais pas ça
Viens ici, mets-toi là (…)
Va te laver les mains
Ne traverse pas la rue
Sinon panpan tutu…”

Cependant, et c’est une bonne nouvelle, il est possible d’utiliser ces frustrations pour en faire une force, pour aller de l’avant, pour se réinventer de nouveaux objectifs. C’est ce que propose Bérengère de Charentenay, assistante sociale et conseillère conjugale et familiale, à l’initiative de mini vidéos pour le cabinet Raphaël. Interrogée par Aleteia, elle décline quatre étapes pour dépasser ses frustrations.

Accueillir ses émotions

La frustration fait naître en soi une émotion : colère, tristesse, déception, peur… L’émotion n’est pas bonne ou mauvaise en soi mais elle donne un indicateur sur ce que l’on est en train de vivre. Il est important de savoir reconnaître et accueillir cette émotion, de la nommer, et de se demander ce que l’on va en faire. Et c’est ce résultat-là qui sera positif ou négatif. Soit on se borne à pleurer ou râler, soit on décide d’en faire une force pour réagir.



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Accepter ses limites

Je ne suis pas parfait, les autres non plus. Il s’agit donc d’accepter ses propres limites, ainsi que celles de mon entourage, de mes proches, des dirigeants politiques… « Si l’on se croit tout puissant, on aura énormément de déceptions », prévient Bérengère de Charentenay. « La vie est faite de frustrations, et on en fait l’expérience dès tout-petit, dès la séparation avec sa mère. Mais c’est aussi ce qui aide un enfant à grandir, à se mettre en mouvement. Le manque nous fait désirer et c’est en cela que le manque est bon ».

Prendre du recul

Emplis de frustrations, il nous reste deux choix : soit rester bloqué face à un mur, soit prendre un peu de recul et trouver un autre chemin. « Je peux toujours faire un pas de côté pour le contourner (dans la limite de la légalité !) ou tout du moins l’accepter », souligne la conseillère conjugale. Si l’on prend l’exemple des grands-parents à qui on ne peut pas rendre visite, alors je peux inventer une autre manière pour être présent malgré tout : téléphoner, écrire, jouer au scrabble à distance… Si l’on passe des heures à faire la queue devant les magasins ou en attendant le métro, prévoyons de faire quelque chose de ces minutes qui ne seront pas totalement perdues (si cela nous met en colère de les perdre bien entendu!) : écouter un podcast, lire un livre, apprendre l’italien…

Eviter de se comporter en victime

Dépasser une frustration, c’est accepter la réalité telle qu’elle est : sans la subir comme une victime mais en en faisant une occasion de vivre autre chose que ce qui était prévu. « Essayons d’aller chercher au fond de soi ce qui nous anime, ce qui nous rend vivant, et fixons-nous de nouveaux objectifs concrets, réalisables. Soyons indépendants par rapport à cette frustration », engage Bérengère de Charentenay. En un mot, demeurons acteurs de nos vies, en laissant libre cours à notre créativité et notre imagination, malgré les interdits et les frustrations qu’ils engendrent.



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Tags:
colèreCovid
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