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Le dernier A-Dieu de Michael Lonsdale

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Antoine Mekary | ALETEIA

Agnès Pinard Legry - publié le 30/09/20

Décédé le 21 septembre 2020 à l’âge de 89 ans, le comédien Michael Lonsdale, qui a profondément marqué le cinéma et le théâtre français, n’a jamais cessé de témoigner de sa foi catholique. Une foule de célébrités et d'anonymes sont attendues à ses obsèques ce jeudi 1er octobre à 10h en l’église Saint-Roch (Paris).

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« La petite veilleuse qui diminuait ces derniers temps a fini par s’éteindre dans la paix de Dieu, dans la brise légère du matin, dans la douceur du jour, à l’heure de l’Angélus. » C’est par ces mots qu’Anne Facérias, a choisi de partager les derniers instants sur terre de Michael Lonsdale, dont elle était une amie proche et qu’elle a accompagné ces dernières années. « Il est parti en silence sur la pointe des pieds, laissant derrière lui la trace d’un prophète. Sa fin de vie a été une action de grâce ».

Homme de scène et homme du Ciel, Michael Lonsdale s’est éteint le 21 septembre 2020 à l’âge de 89 ans, après avoir reçu les derniers sacrements de la main de Mgr Philippe Barbarin, au soir d’une vie riche. Professionnellement d’abord : il aura tourné au total dans 130 films sur près de 65 ans, côtoyant Jean-Louis Barrault, Gérard Oury, Orson Welles, Jean-Pierre Mocky ou encore François Truffaut, foulant la Cour d’honneur du Palais des papes, interprétant des pièces difficiles ou d’avant-garde (Marguerite Duras et Ionesco notamment, mais aussi Nathalie Sarraute, Samuel Beckett ou Georges Perec), des classiques (Shakespeare), prêtant sa voix captivante à de magnifiques textes (Bossuet, Proust, Péguy)…

« Homme à la double culture britannique et française, il n’avait rien d’un jeune premier ou d’un stéréotype facilement identifiable », reconnaît volontiers dans les colonnes d’Aleteia le père Denis Dupont-Fauville, chanoine titulaire du chapitre de Notre-Dame, passionné de cinéma et qui connaissait bien Michael Lonsdale. Il a ainsi pu jouer tant des amis fidèles que des personnages inquiétants comme l’abbé du Nom de la rose (1986), jusqu’au méchant du James Bond de Moonraker (1979) ! « À sa grande humanité s’ajoutait une pudeur naturelle, non dénouée d’un humour certain — sa composition dans Maestro (2014), où il joue un double d’Éric Rohmer, est par exemple irrésistible —, aux antipodes d’une bête d’interview ou d’un carriériste ».




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Et puis il y a eu ce rôle, celui même qui valut un César et a profondément bouleversé des centaines de milliers de spectateurs : celui de frère Luc dans Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2010). La scène où le vieux moine explique à une jeune musulmane, Rabbia, en confidence, en quoi consiste l’amour restera gravé dans les mémoires. Le réalisateur expliquera par la suite avec émotion auprès du Figaro qu’il s’agissait d’une scène totalement improvisée : « Sans qu’il y réfléchisse, on a tourné cette scène pour laquelle je n’avais rien écrit. Il m’a sorti un truc merveilleux, comme ça, en deux secondes. C’était tellement beau que je n’ai pas fait d’autre prise. Je n’en voyais pas l’intérêt ! ». C’était donc cela, Michael Lonsdale.

Humainement ensuite. Ami proche de Michael Lonsdale, l’éditeur et journaliste Michel Cool a raconté avec émotion à Aleteia l’amitié qui les unissait. « Michael va manquer terriblement à celles et ceux qui ont eu la grâce de l’approcher », assure-t-il. Alors bien sûr, sa voix ne nous quittera pas grâce aux nombreux enregistrements, son personnage est immortalisé dans des films non moins immortels. Mais, surtout, « Michael a déversé dans le cœur de ses amis un océan de bonté qu’ils n’ont pas fini de contempler et de méditer. Un océan de bonté qui en cette heure de la séparation vient nous consoler de la perte immense que représente sa perte, et le fait ne plus pouvoir recevoir et accueillir un de ses clins d’œil furtifs et amicaux, par lequel il nous rendait complice et témoin de sa joie intime et profonde de vivre et de croire ».




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Cette amitié dont témoignait largement Michael Lonsdale à ceux qui ont croisé sa route se doublait souvent de longues et riches discussion sur la foi, sur Celui qui guidait sa vie. Évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, qui doit présider ce jeudi 1er octobre à 10h les obsèques de Michael Lonsdale en l’église Saint-Roch (Paris), fut son ami pendant trente-quatre ans. « D’apparence timide et flegmatique, Michaël cachait sa pudeur sous des sourcils en broussaille », se souvient-il. « Sa foi semblait grandir au fur et à mesure qu’il en témoignait et qu’il en rayonnait autour de lui. Du comédien, du metteur en scène, du peintre qu’était tour à tour Michaël Lonsdale, irradiait l’humble certitude d’une foi aux aguets, toujours disponible pour de nouvelles aventures intérieures ».

« Son culte de l’Esprit saint lui fit faire des merveilles parmi les humains de son temps. »

Michael Lonsdale fut donc non seulement un immense comédien de renommée internationale, mais il fut aussi – et surtout – « un étonnant et authentique « homme spirituel » qui marchait, jouait, parlait, se taisait sous l’emprise quasi constante de l’Esprit saint », se souvient encore Michel Cool. « Il aimait rappeler qu’il était né le jour de la Pentecôte. Son culte de l’Esprit saint lui fit faire des merveilles parmi les humains de son temps […] Amie de Marguerite Duras et de Thérèse de Lisieux, il demeure un témoin radical et authentique de ce que l’attachement passionné à l’Évangile peut susciter de foncièrement libre et créatif chez un homme dont la vie ne fut pas toujours un long fleuve tranquille ». Une vie qui s’est achevée sur Terre le 21 septembre 2020 mais qui ne fait que commencer dans le Ciel.




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CinémahommageMichael Lonsdale
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