Elles sont un joyau dont on prend souvent – trop – tardivement conscience. Les campagnes françaises sont une richesse par de nombreux aspects. Mais abandonnées par les habitants, les commerces et les services publics, nombre d’entre elles sont menacées de désertification. De l’autre côté, la part d’emploi précaire en France explose et le taux de chômage pourrait grimper à 9,5% d’ici à fin 2020 d’après les prévisions de l’Insee. S’appuyant sur son credo “soigner, éduquer, réinsérer”, la Fondation Raoul Follereau a choisi de mettre en place un programme d’aide à l’insertion par l’emploi en milieu rural. “La finalité de ce programme est de favoriser des solutions contre le chômage et l’emploi précaire avec une spécificité : le milieu rural”, explique à Aleteia Rémi Lelong, responsable des projets action rurale au sein de la Fondation.
Le point de départ de cette démarche remonte à la catastrophe de Vaison-la-Romaine il y a près de trente ans. En 1992, une inondation d’une rare violence dévaste la commune. Au total, 38 personnes trouveront la mort et quatre autres seront portées disparues. Économiquement, la situation de Vaison-la-Romaine est catastrophique : les dégâts seront estimés à près de deux milliards de francs. “Notre délégué dans le Vaucluse avait sollicité les responsables de la fondation pour venir en aide à ces personnes qui avaient tout perdu”, reprend Rémi Lelong. Depuis, l’action de la fondation Raoul Follereau s’est structurée. “À l’époque il y avait déjà de nombreux exodes vers les villes. Pour éviter la désertification des campagnes, la fondation a donc décidé de favoriser la réinsertion par l’emploi rural”.
5.000 euros d’aide en moyenne
Concrètement, ce programme permet à des porteurs de projet de bénéficier d’aides pour la création d’activités économiques en milieu rural en France. Pour en bénéficier, il faut répondre à plusieurs critères : être en situation précaire, être installé en milieu rural et avoir un projet viable sur le long terme. Une fois le dossier étudié et validé, la fondation accorde au porteur de projet un prêt de lancement à taux zéro ou une subvention. Ce dernier bénéficie également d’un accompagnement personnalisé jusqu’à 5 ans après la création de l’entreprise.
En fonction de l’évolution de la situation, la fondation peut proposer une aide à la deuxième marche au cours de la deuxième ou troisième année afin de développer l‘activité ou la consolider. 1.000 personnes ont pu bénéficier de ce programme depuis sa création. Le montant d’aide moyen est de 5.000 euros et l’aide “à la deuxième marche” est de 2.500 euros. Sur les projets créés en 2015, un peu plus de la moitié (54%) sont viables aujourd’hui. Chaque projet est suivi pendant cinq ans. “Pour nous c’est important d’avoir un suivi et un contact humain avec nos porteurs de projet”, reprend Rémi Lelong. “Quand des difficultés apparaissent, nous réfléchissons ensemble afin de trouver la meilleure solution”.
En partenariat avec