Réjouissez-vous ! L’article que vous allez lire est entièrement gratuit. Pour qu’il le demeure et soit accessible au plus grand nombre, soutenez Aleteia !
*avec réduction fiscale
En se révélant, Dieu se communique Lui-même, de façon à nous faire participer à Sa vie divine. C’est par cette propriété que la révélation biblique se différencie le plus nettement de la révélation coranique. Cette caractéristique personnelle de la révélation entraîne trois conséquences dans le rapport que le croyant entretient avec son Créateur.
Tout d’abord, le chrétien qui se met, par la prière, en présence de Dieu, n’attend pas premièrement de recevoir des notions intellectuelles sur la divinité. Il désire plutôt s’entretenir avec Lui et obtenir sa grâce. Et c’est bien ainsi que les choses se passent. Dieu se communique en dispensant sa grâce, c’est-à-dire la vie divine, l’Amour, et non de simples informations ou des idées abstraites.
Lire aussi :
Nous avons tous un rôle à jouer pour le Salut du monde !
Plus précisément : la Révélation s’identifie à l’événement pascal de mort-résurrection du Christ. En se mettant à l’écoute de la Parole, le fidèle entre en effet dans un mouvement de vie qui coïncide avec le don de soi que Jésus opéra en sa Pâque. Si bien que la prière du chrétien se concrétise en un mouvement du cœur par lequel il assimile, en tout son être, la charité active du Christ. En se révélant à lui, Dieu lui communique l’élan d’amour qui circule entre les trois Personnes de la Trinité.
Un Dieu proche du cœur de l’homme
La seconde conséquence de la spécificité biblique de la révélation divine concerne la nature du rapport de l’homme à la grandeur de Dieu. Celle-ci n’est plus comprise comme autorité suprême extérieure, mais comme grandeur d’amour. Je ne me mets pas à l’écoute de Dieu seulement parce qu’Il est la vérité ultime, surnaturelle, mais surtout parce qu’Il est bon et généreux.
Pour l’intelligence, la question ne consiste pas prioritairement à se soumettre à plus grand qu’elle, à obéir à un principe rigide d’autorité, du genre : « C’est ainsi et pas autrement ! » Le plus important pour elle est de comprendre que la révélation divine, loin de rester étrangère à notre nature et de contredire l’aspiration profonde de nos cœurs à l’amour, comble celle-ci au-delà de toute mesure et de nos attentes. La grandeur divine, au lieu de nous écraser de son poids de transcendance, se révèle au contraire parfaitement accordée à nos désirs profonds.
Dieu s’adresse à l’homme intégral
Enfin, la troisième conséquence de cette révélation personnelle de Dieu concerne l’être même du croyant qu’elle rejoint. Dieu ne s’adresse pas seulement à notre esprit. En se communiquant Lui-même, il touche l’être humain tout entier, corps, âme et esprit. Alors qu’une révélation intellectuelle de « vérités divines » pourrait laisser penser que Dieu ne désire toucher que la partie « noble » de notre être, à savoir notre esprit, en Se livrant à nous dans le Christ, Dieu prend au contraire avec Lui l’homme tout entier. C’est l’homme intégral qui est sauvé et divinisé, ce qui rejoint la préoccupation de l’écologie intégrale de Laudato si’ du pape François.
Lire aussi :
Comment Jésus ressuscité réconcilie action et contemplation
Ainsi, il n’est pas neutre que la Révélation soit comprise davantage comme communication et don de Dieu Lui-même que comme source d’informations sur les vérités surnaturelles — même si cette dimension dogmatique et « intellectuelle » n’est pas à négliger. Envisagée sous cet aspect d’engagement personnel de la part du Très-Haut — dimension mise en avant par la constitution dogmatique Dei Verbum du concile Vatican II —, la Révélation divine a plus de chances de toucher les cœurs et de nous impliquer de la sorte plus profondément dans la prière et la mission qui en découle.
