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Enrique Shaw, l’homme d’affaires de Dieu

ENRIQUE SHAW

enriqueshaw.com

Lauriane Vofo Kana - Esteban Pittaro - publié le 18/09/21 - mis à jour le 01/08/22

La Congrégation pour la cause des saints a reconnu au printemps les vertus héroïques de l'Argentin Enrique Shaw, un officier de marine devenu chef d’entreprise. Découvrez ce patron qui se voulait riche en vue de Dieu.

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Comment manifester le « Christ dans le monde de l’entreprise » ? C’est la question à laquelle Enrique Shaw a tenté de répondre toute sa vie. Déclaré vénérable en avril 2021, le fondateur de l’Association chrétienne des dirigeants d’entreprises d’Argentine a livré un témoignage de foi qui porte encore du fruit aujourd’hui. Si un cancer foudroyant l’emporte à 41 ans, Enrique Shaw a eu une vie bien remplie. Époux, père de neuf enfants, militaire et dirigeant d’entreprise, ses engagements sont nombreux. La reconnaissance de ses vertus a réjoui le diocèse de Buenos Aires où, en 2001, l’évêque des lieux, un certain Mgr Bergoglio, avait ouvert sa cause.

Mais l’annonce a surtout réjouit toute une famille. Le savoir vénérable m’apporte « de la joie, commence Sara Shaw de Critto, une de ses filles. Je sais à présent que sa vie sera racontée, ce qu’il a fait, tout sera partagé : cela ne se bornera plus à notre famille. Et puis, il y a la paix. La paix parce que je pense depuis sa mort qu’il était saint. »

Si le dirigeant d’entreprise est chrétien, il détient le programme de Dieu pour l’humanité. On attend de lui une meilleure perspicacité, une meilleure compréhension et un leadership confiant et optimiste -Enrique Shaw

Dans son quotidien d’entrepreneur, Enrique Shaw est un homme occupé. Il va souvent à la rencontre de ses salariés, parle de foi avec eux et connaît le prénom de chacun. Une fois devenu directeur de l’entreprise de verrerie Rigolleau qui emploie 3.400 personnes, il soutient la mise en place d’un système d’allocations familiales et finance un fonds d’aides pour les frais de santé de ses travailleurs. Le tout sans négliger sa vocation de mari et de père : « Mon père n’a rien fait qui sorte de l’ordinaire. Il valorisait et il aimait beaucoup ses enfants […] Il nous éduquait et nous interrogeait », raconte sa fille Sara.

Une foi qui naît à l’armée

Enrique Shaw voit le jour à Paris le 26 février 1921. Là, résident Alejandro Shaw et Sara Tornquist une des héritières du magnat argentin Ernesto Carlos Tornquist. Deux ans après, la famille retourne en Argentine. Sara meurt alors que Enrique à tout juste 4 ans. Mais avant son décès, elle fait promettre à son mari – agnostique – de donner à leurs deux enfants une éducation chrétienne. Élève remarquable, le jeune Shaw termine haut la main sa scolarité chez les Frères des écoles chrétiennes à Buenos Aires. Il intègre ensuite l’École navale militaire alors qu’il n’a que 15 ans. À la fin de sa formation en 1941, il figure parmi les officiers les plus brillants de sa promotion.

Mobilisé sur un cuirassé, en fonction sur une frégate ou sur un torpilleur, les premières années d’exercice du jeune officier voient sa foi se déployer. Enrique Shaw va se l’approprier pour ne plus jamais l’abandonner. Si bien que sur son temps libre, il fait la catéchèse à ses camarades marins. Et à mesure qu’il s’attache au Christ, le grand amoureux du rosaire et de la Vierge veut annoncer la Bonne nouvelle.  

Le monde de l’entreprise, terre de mission

Enrique quitte la marine en 1945 pour devenir missionnaire. Il lui faut encore trouver son lieu de mission. Un ami prêtre lui suggère alors un monde qu’il connaît déjà : le monde de l’entreprise. En effet, la famille de son épouse Cecilia Bunge, possède les verreries Rigolleau. C’est là que la nouvelle vie d’Enrique débute.

Il s’engage au sein du Mouvement chrétien pour la famille, siège au conseil d’administration de l’Université catholique d’Argentine et soutient le Serra Club, une organisation destinée à susciter des vocations. Son implication au sein de l’Action catholique lui vaut en 1955 une arrestation dans pays tenu par la main de fer du général Perón.

Enrique Shaw continue à se dépenser même en apprenant en 1957 qu’il souffre d’un cancer. La maladie n’entame pas le désir qu’il avait exprimé à sa femme au début de leur mariage : « devenir saint ». Pour ce faire, il s’attache à la Doctrine sociale de l’Église. Son objectif ? Construire un monde de l’entreprise où « on aime le travailleur avant de juger » son travail. Dans la phase finale de sa maladie, de nombreux employés se pressent pour donner du sang à leur patron qui est transfusé. Il meurt le 26 août 1962.

Son exemple inspire la nouvelle génération des membres de l’association des dirigeants qu’il a fondée. Gonzalo Tanoira, actuel président de l’organisation, salue un modèle pour les entrepreneurs chrétiens :  » Enrique Shaw était dévoué à Dieu, à sa famille et au développement d’entreprises dans le secteur privé. Il a dessiné une trajectoire pour les travailleurs en les guidant à travers les difficultés et l’incertitude de l’époque. C’était une période bien similaire à celle que nous expérimentons aujourd’hui. » La reconnaissance d’un miracle ouvrirait la voie vers sa béatification.

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