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Cinq antidotes à la jalousie

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Mathilde de Robien - publié le 21/04/22 - mis à jour le 27/06/23

Jalousie, envie, convoitise… Autant de désirs qui habitent parfois le cœur de l’homme et qui l’entraînent dans un emprisonnement mortifère. Ne dit-on pas en effet "mourir d’envie" ? Voici cinq pistes pour passer de la jalousie à la joie de l’amour.

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« Oh, elle a de la chance ! », « Je suis vraiment nul par rapport à lui, il sait tellement de choses ! », « C’est la chouchoute ! »… Des pensées, ou des paroles, courantes, presque banales, qui manifestent un sentiment de jalousie plus ou moins prononcé. Un sentiment qui s’immisce dans toutes les sphères de la vie : familiale, professionnelle, amicale, communautaire… Catherine Aubin, religieuse dominicaine à Montréal et auteur de l’ouvrage Mourir d’envie ou vivre d’amour ? (Artège) qualifie la jalousie de maladie spirituelle et propose de nombreuses pistes pour passer de « l’esclavage de l’envie » à « la joie et à la liberté de l’émerveillement ». Il est urgent, selon elle, de reconnaître les ravages de la jalousie (haine de soi, tristesse, désir de vengeance…), pour fermer les portes de notre cœur au mensonge, à la comparaison, à l’orgueil et en ouvrir d’autres, « lumineuses et constructives », qui sont autant d’antidotes à la jalousie.

1Se savoir unique

S’aimer soi-même, et se savoir aimé de Dieu de manière inconditionnelle, sont de puissants antidotes à la jalousie. Si l’on accepte l’idée que chaque personne est unique, alors il n’y a plus de place pour la jalousie, il n’y a plus aucune raison d’envier quiconque. « Chaque personne née en ce monde, représente quelque chose de nouveau, quelque chose qui n’existait pas auparavant, quelque chose d’original et d’unique. C’est la tâche de toute personne de savoir apprécier qu’elle est unique en ce monde par son caractère particulier et qu’il n’y a jamais eu quelqu’un de semblable à elle », écrit le philosophe Martin Buber.

« Ce que nous sommes est irremplaçable et indispensable pour l’humanité. »

Tout l’enjeu consiste à accueillir sa place, son unicité, et, par conséquent, à discerner sa mission et sa fécondité propres. « Comme les empreintes digitales de nos doigts sont uniques dans le monde, ce que nous sommes est irremplaçable et indispensable pour l’humanité. Car ce qui nous sera demandé dans l’éternité par le Seigneur est ceci : Pourquoi as-tu été Pénélope et non pas Catherine ? », souligne Catherine Aubin.

2Bénir

Bénir, du latin benedicere, signifie « dire du bien ». Un autre antidote à l’envie et à la jalousie n’est-il pas de changer son regard sur les êtres et les choses qui nous entourent ? De savoir reconnaître et poser les yeux sur les dons de Dieu ? Pour cela, il s’agit d’abandonner son regard envieux, et acquérir un regard sain, qui voit le bon, le meilleur, ou les potentialités dans chaque être, dans chaque chose, dans chaque événement. « Il s’agira d’offrir ses propres yeux au Christ pour qu’il vienne regarder par nous, en nous », précise Catherine Aubin. En ce sens, saint Jean Climaque invite à glorifier le Créateur à la vue d’une belle femme par exemple, au lieu de convoiter son corps ou d’être jalouse de sa beauté.

Chacun est donc appelé à bénir ce qui s’offre à lui, plutôt que de considérer les choses comme normales ou allant de soi.

« Regarder et bénir en même temps nous fait entrer dans une autre perspective, et provoque une dilatation du cœur. Le regard s’illumine, devient bon de la bonté du Seigneur, et redonne vie aux tristes et aux désemparés ». Dieu a tout créé dans et pour la bénédiction. Chacun est donc appelé à bénir ce qui s’offre à lui, plutôt que de considérer les choses comme normales ou allant de soi. Dans cette perspective, le quotidien devient alors une source d’émerveillement et de gratitude.

3S’émerveiller

L’émerveillement est également un bon antidote à la jalousie. Pour Catherine Aubin, l’émerveillement nécessite une décision, celle de « s’impliquer dans le bien le meilleur ». C’est faire fi d’une situation qui nous semble injuste pour se concentrer sur un bien au-delà, sur quelque chose qui nous dépasse. Exemple : au lieu de jalouser une collègue pour ses compétences, c’est décider de s’en émerveiller. Une expérience qui est source de grande liberté. « L’émerveillement libère de l’ego, de l’égoïsme et de l’égocentrisme. Dans l’acte de l’émerveillement, il y a comme une saisie de l’être dans son cœur. S’émerveiller, c’est se laisser saisir par la beauté ».

4Entrer dans la gratitude

L’éternelle insatisfaction mène rapidement à la jalousie, à la convoitise. Combien de fois nous arrive-t-il de n’être « jamais content » : de recevoir un cadeau mais de n’être pas totalement satisfait car on aurait aimé un cadeau plus gros, ou différent, ou offert dans d’autres circonstances… « Notre convoitise porte souvent sur le tout », constate Catherine Aubin. Vouloir tout, tout de suite. « Une fascination pour la possession du tout qui nous fait oublier ce qui est déjà là, ce qui est offert chaque jour ». Au contraire, entrer dans la gratitude, c’est reconnaître les dons de Dieu, « la générosité et l’abondance offertes au quotidien ». Une expérience qui ouvre à la présence et à l’amour de Dieu pour ses créatures.

5S’ouvrir à la charité

Aimer comme Dieu aime, voilà une manière d’éloigner toute trace de jalousie. « Seule la charité peut briser le désir mauvais et perverti, ce qui nous fait envier, jalouser et convoiter. Aimer ainsi, c’est arrêter de courir après des rêves égocentriques, c’est apprendre à accueillir l’autre tel qu’il est, différent mais complémentaire, et lui rendre service ». En effet, l’amour véritable, tel qu’il est défini par saint Paul dans son hymne à la charité, « ne jalouse pas » (1Co 13).

Une charité qui s’applique aussi à ses ennemis, à ceux qui nous font de l’ombre. Quand pointe un élan de jalousie, Catherine Aubin invite à bénir son prochain, en reprenant à chaque occasion cette parole : « Que le Seigneur te bénisse et te garde, que le Seigneur te découvre sa face et te donne sa paix ».

Pratique

Tags:
Charitégratitudejalousie
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