Les cadeaux, c’est tout un art. Si à la veille de Noël, la peur de louper vos cadeaux vous tenaille, si la perspective du réveillon vous colle des sueurs froides, détendez-vous : le cadeau à côté de la plaque, la soirée bizarre, ça a commencé il y a plus de 2000 ans, autour d’une crèche. Et pourtant c’est ce que l’on fête.
Voici qu’un tout petit bébé reçoit d’étranges offrandes, au sein d’un étonnant comité d’accueil. Des bergers prévenus au dernier moment accourent avec ce qu’ils ont sous la main, c’est-à-dire rien, si on en croit le récit de l’Évangile de Luc. Les bêlements des moutons ont dû se mêler à “la troupe céleste innombrable qui louait Dieu” : le résultat ne devait pas trop avoir une tête de berceuse pour enfant, de celles que jouent les boîtes à musique qui font de parfaits cadeaux de naissance.
Franchement, de l’or, de l’encens, et de la myrrhe, ce parfum destiné à embaumer les morts, on ne voit pas trop en quoi tout ceci peut faire plaisir à un bébé.
C’est plutôt à l’épisode de l’arrivée des rois mages chargés de présents que l’on doit la tradition de s’offrir des cadeaux à Noël. Mais si vous cherchez la bonne idée de cadeau, faut-il vraiment s’inspirer des rois mages ? Franchement, de l’or, de l’encens, et de la myrrhe, ce parfum destiné à embaumer les morts, on ne voit pas trop en quoi tout ceci peut faire plaisir à un bébé. Sans compter que le bébé était déjà né depuis un moment. Donc, si vous craignez de ne pas être dans les temps, que l’inspiration vous déserte et que les préparatifs vous stressent… venez tranquillement passer encore un peu de temps dans la crèche.
L’art du cadeau
Vous y verrez un berceau préparé une maman, un bœuf et un âne prêts à réchauffer celui qui va arriver, à qui on a déjà fait une place. Un peu à l’arrache, pas vraiment grandiose. Il y aura tout ce qu’il faut à un enfant : de la tendresse, de la chaleur, des bras pour l’entourer, des mots doux en attendant les chants célestes. Cette crèche en attente de bébé, encore vide de présents, mais déjà toute accueillante est là pour nous rappeler à ce qui compte vraiment. Elle nous enseigne l’art du cadeau : simple, tendre, accompagné d’une parole affectueuse.
“Ne vois-tu pas qu’une parole vaut mieux qu’un cadeau somptueux ? L’homme généreux unit l’un à l’autre” nous dit Ben Sira le sage (Si 18, 17). Et cette crèche préparée pour un bébé que les rois mages adoreront comme le roi de l’Univers nous pose cette question : sauras-tu accueillir chacun comme un roi ? L’auteur de la lettre aux Hébreux nous le rappelle aussi : “N’oubliez pas l’hospitalité. Elle a permis à certains, sans le savoir, de recevoir chez eux un ange” (Hébreux, 13, 2).