Judas, si tu étais revenu du Remords vers la Fidélité !
Le remords, c’est mordre à nouveau, se ronger, se tourmenter dans le dégoût, la honte et la tristesse. C’est la culpabilité d’une faute trop lourde qui fait un poids terriblement accablant en faisant revivre à nouveau le mal commis. Il faut lui préférer le repentir, qui reconnaît le mal commis, mais ne s’y attarde pas, pour espérer sa libération, pour désirer ne plus le commettre et souhaiter sa réparation.
Judas n’a pas aperçu sa rédemption promise, lui ayant fermé la porte ; et croyant se laver en rendant l’argent, il ne lui restait plus que le suicide. Pierre a laissé couler l’amertume et, rejoint par le regard de Jésus, il a cru en sa fidélité, prêt à la redonner au Seigneur par trois paroles d’amour et d’engagement à le suivre. “Heureux qui ne gémit pas de remords” (Si, 14,1). Pourquoi tant de personnes se reprochent à elles-mêmes tant de choses, alors que le chemin de la fidélité attend de les soulager.
Le fils cadet de la parabole, est bien rentré en lui-même, peut-être dans les reproches du remords, mais il décide de prendre le chemin du retour dans le repentir, pour retrouver la fidélité à son Père. L’infidélité se corrige par la fidélité retrouvée. L’adultère se soigne lentement par l’amour redevenu fidèle. Dieu est tellement fidèle en s’adaptant à nos changements incessants !
La fidélité du Seigneur est le gage de notre salut. La nôtre répare aussi nos offenses. Infidèle par lâcheté comme les apôtres, ou par trahison comme Judas, le retour à Dieu est toujours possible. Affaire de volonté et non de sentiment, la foi est la racine de la fidélité qui s’inscrit dans la durée. Des tonnes d’infidélités s’évanouissent dans un acte de repentance, comme nous le vivons à chaque confession. Ah Judas ! Si tu avais su que le Maître t’attendait encore !