Alors qu’aucun des proches de Jésus ne peut encore avoir la foi après la descente de la Croix, Marie prend le relais de son Fils en le serrant dans les bras puissants de sa confiance. La confiance est une espérance ferme, et Marie est dans l’assurance d’une personne qui se fie à quelqu’un, son Fils mort temporairement, et à quelque chose de grand, la Résurrection.
La confiance commence par la confiance en soi, sentiment de sécurité d’une personne qui se fie à ses capacités, à sa grâce propre. La Vierge sait le dessein de Dieu sur elle d’engendrer le Fils, maintenant comme Sauveur de l’humanité. Dans le silence du Samedi Saint, veille la petite flamme de sa foi, qui allumera l’embrasement du matin de Pâques.
Le « Seigneur, j’ai confiance en toi » de sainte Faustine devient alors la vertu théologale de la foi, qui fait adhérer l’intelligence à ce qu’on ne voit pas. Certes, ni la confiance ni la foi ne sont l’évidence, mais la confiance, plus humaine, se briserait plus sur les contradictions, alors que la foi, grâce infusée au baptême, mobilise la volonté. Elle appartient à l’intelligence en tant que celle-ci est commandée par la volonté. Son contraire n’est pas le doute, mais la peur ou l’ignorance. Marie dans son cœur de Mère « sent » déjà la Résurrection quand les disciples se laissent gagner par la peur, cadenassés dans leur cénacle fermé. L’obéissance à Dieu du vendredi conduit à croire en lui le dimanche, et la foi encline alors à lui obéir dorénavant.
La volonté est nécessaire à croire et croire aide à vouloir le Bien de Dieu. Quant à l’espérance, si déficiente dans notre monde aujourd’hui, elle est l’origine de la foi, comme l’espérance de Marie prépare la foi de Pâques, et la foi fortifie alors l’espérance qui nous fait dire déjà : « Il est ressuscité, Alleluia ! »