Après le choc de l’incendie et face à l’émotion générale, le Président Emmanuel Macron avait promis que Notre-Dame serait reconstruite en cinq ans. Un délai qui semblait impossible à l’époque, devant l’immensité du chantier, et pourtant, la mobilisation est telle qu’à 18 mois de la date butoir, le pari semble désormais presque relevé, selon l’avis des professionnels sur place.
C’est en tout cas ce qu’a indiqué sur France Info Bertrand de Feydeau, le vice-président de la Fondation du Patrimoine, fondation qui finance près d’un quart des 850 millions d’euros du chantier. “On peut dire qu’on est dans les temps”, a-t-il ainsi reconnu. Près de 500 ouvriers travaillent actuellement sur le site, sans compter tous ceux qui travaillent partout en France sur les statues, les charpentes, ou encore les décors, soit au total plus de 1.000 personnes mobilisées.
États des lieux des travaux en cours
Depuis le début de l’année 2023, les chanceux qui ont pu se rendre à l’intérieur s’extasient déjà de la blancheur retrouvée de la pierre et de l’intérieur de la cathédrale qui a été très largement nettoyé, sur une surface totale de 42.000 m2. Le transept nord et le déambulatoire de l’abside ont été intégralement restaurés et l’installation des vitraux est actuellement en cours. Ce samedi 15 avril, le tabouret sur lequel reposera la flèche, un socle de 80 tonnes, en forme de croix, va être définitivement installé. Cela signifie que d’ici la fin de l’année 2023, la flèche de 96 mètres devrait réapparaître dans le ciel de Paris !
Autres travaux en cours, depuis novembre 2022 et jusqu’à la fin de l’année 2023, les murs et voûtes effondrés que les maçons-tailleurs de pierre sont en train de remonter progressivement, tout comme la réparation des charpentes médiévales. La reconstruction des voûtes de la nef et du chœur sera quant à elle achevée d’ici la fin de l’année. Quant au grand orgue, sa repose a également démarré après avoir été nettoyé et restauré par trois ateliers distincts. Ses 8.000 tuyaux vont être remontés un par un d’ici à la fin de l’année.
Côté charpente, le 2.000e chêne nécessaire vient d’être coupé dans la forêt de Bellême (Orne) et les charpentiers y travaillent sans discontinuer. Les charpentes de la nef et du chœur sont en cours de montage dans deux ateliers, l’un dans le Maine-et-Loire, l’autre dans le département de l’Eure. En 2024, outre la réinstallation de la “forêt”, de nombreux équipements technologiques seront installés, comme des caméras thermiques ou ferme-portes coupe-feu mais aussi les réseaux électriques, le chauffage ou encore toutes les alimentations en fluides.
Pour l’aménagement intérieur, c’est le 13 juillet prochain que l’on connaîtra le designer lauréat, après l’annonce des cinq finalistes en janvier dernier, a fait savoir l’évêché. On sait déjà que ce ne sont pas des bancs mais bien des chaises qui accueilleront les fidèles pour la grande date tant attendue, celle ô combien symbolique du 8 décembre 2024, comme l’a déjà annoncé le nouveau recteur des lieux, Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, ce qu’a d’ailleurs confirmé la Cour des comptes elle-même en octobre dernier, reconnaissant que “les conditions permettant d’assurer la réouverture de la cathédrale en 2024 semblent aujourd’hui réunies”.
Travaux à venir
Si la date tant attendue du 8 décembre 2024 est donc assurée pour une réouverture au culte, puis au public, les travaux ne seront pas pour autant terminés, notamment en ce qui concerne les extérieurs. Ainsi, à partir de 2025, ce sont les restaurations extérieures qui débuteront notamment le chevet, la sacristie, ou encore les arcs-boutants, dont certains devront être reconstruits. Quant aux abords de Notre-Dame, dont le réaménagement revient à la Ville de Paris, les travaux devraient commencer au second semestre 2024 et s’achever en 2027. La mairie a fait appel au paysagiste belge Bas Smets qui a pour mission de permettre au parvis de “de gagner en épure et en verdissement”. Le travail n’est pas fini mais il avance bien, et la Vierge Marie pourra bientôt retrouver son écrin parisien.