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Dans l’Ancien Testament, pourquoi Sarah a-t-elle changé de nom ?

sarah-abraham

Philippe Lissac / Godong

Cathédrale Saint Paul melkite, Harissa, Liban.

Morgane Afif - publié le 07/05/23

"Saraï, ta femme, tu ne l’appelleras plus du nom de Saraï ; désormais son nom est Sarah (c’est-à-dire : Princesse)" (Gn 17, 15). Pourquoi, alors que Dieu vient de sceller une alliance avec son époux, Abraham, Saraï a-t-elle à son tour changé de nom ?

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Dans l’Histoire sainte, Abram est l’époux de Saraï, une femme stérile devenue âgée. Ensemble, ils n’ont jamais eu d’enfant. Pourtant, alors qu’ils ont respectivement atteint les âges honorables de cent et quatre-vingt-dix-neuf ans, le Seigneur promet à Abraham un fils. Surpris, celui-ci se met à rire, pensant à une plaisanterie. Mais le Seigneur insiste : « Oui, vraiment, ta femme Sarah va t’enfanter un fils, tu lui donneras le nom d’Isaac. » (Gn 17, 19). Cette annonce suit immédiatement la consigne que Dieu donne à Abraham : alors que lui-même vient de recevoir un nom nouveau, passant d’Abram à Abraham, son épouse, qui avait reçu le nom de Saraï, va désormais se faire appeler Sarah. 

Un changement qui n’a rien d’anecdotique, puisque dans la culture sémitique, le nom a une fonction primordiale. Choisi par le père, c’est par lui que passe l’héritage. Il recouvre aussi une réalité métaphysique : dans la Bible, c’est en nommant que Dieu crée par une parole performative. C’est notamment le cas lors de la Création du monde : « Dieu dit : “Que la lumière soit.” Et la lumière fut. » (Gn 1,3). Lorsqu’Il attribue à Sarah son nouveau nom, le Seigneur la dote ainsi d’une nouvelle vocation. Que manifeste alors ce nouveau nom pour Saraï devenue Sarah ?

L’appel de Dieu à une mission conjugale

En changeant le nom de Sarah, Dieu l’associe à la mission de son époux, qui devient une mission conjugale. Il n’appelle pas seulement Abraham, mais le couple Sarah-Abraham, dans une vocation commune. Pour comprendre la nuance qui différencie « Saraï » de « Sarah », il faut se pencher sur l’hébreu : Saraï, qui se traduit par « ma princesse », devient Sarah, qui signifie simplement « princesse ». En perdant la marque du possessif, Sarah n’est plus à Abraham, mais devient mère d’une multitude, elle est « à tous », et s’émancipe pour prendre part à l’Histoire du salut. « Écoute tout ce que Sarah te dira, car c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom », intime d’ailleurs Dieu à Abraham (Gn 21,12).

Mère d’une multitude

Deuxième nuance : comme pour Abraham, le changement est presque imperceptible et ne consiste en fait qu’en l’adjonction d’un « h ». Le « h », en hébreu Hè [ה] est la lettre qui représente le souffle de Dieu dans l’alphabet. Elle est d’ailleurs présente deux fois dans le tétragramme « יהו » (YHWH), et on la retrouve dans le nom d’Ève [חַוָּה] pour manifester que c’est à elle, en tant que femme, de mener Adam à Dieu. Ceux dont le nom porte ce signe sont donc littéralement ceux qui portent le signe de l’Eternel. Le prénom Ève, qui peut se traduire comme « dispensatrice de vie », est composé des lettres [Hè] [Vav] [Hè]. Adam signifie quant à lui « la terre », de l’hébreu « Adama ». Le premier couple, Adam et Ève, a donc reçu pour mission d’ensemencer la terre par le souffle divin afin d’engendrer la première multitude. Le second couple formé par AbraHam et SaraH est aussi à leur image : ils vont à leur tour devenir père et mère d’une descendance aussi nombreuse que les étoiles dans le ciel : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu le peux… […] Telle sera ta descendance ! » (Gn 15, 5). 

Tags:
Ancien TestamentBible
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