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Pourquoi dit-on que le prêtre agit « in persona Christi » ?

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Morgane Afif - publié le 17/06/23

Cette expression, qui signifie littéralement « en la personne du Christ » permet d’expliquer la manière dont le prêtre agit lorsqu’il célèbre les sacrements. Signifie-t-elle pour autant que le prêtre agit toujours, au sens propre, « en la personne du Christ » ?

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Dire qu’un prêtre agit « in persona Christi Capitis », est-ce dire qu’il est infaillible ? L’expression a fait son entrée dans le magistère de l’Eglise lors du Concile Vatican II et manifeste, selon le Catéchisme de l’Eglise catholique (CEC §1549), le fait qu’à travers le prêtre ou l’évêque, « la présence du Christ comme chef de l’Église est rendue visible au milieu de la communauté des croyants ». Saint Ignace d’Antioche pousse encore plus loin l’image en affirmant que l’évêque est quant à lui « typos tou Patros », c’est-à-dire comme l’image vivante de Dieu le Père. Benoît XVI explique quant à lui dans son audience générale du 14 avril 2010 que l’expression désigne avant tout une fonction de « représentation ». Le Saint-Père exclut alors d’emblée l’acception commune attribuée à cette fonction qui désigne ordinairement un pouvoir qu’une personne délègue à une autre pour être présent, parler et agir à sa place. « Nous nous demandons :  le prêtre représente-t-il le Seigneur de la même façon ? La réponse est non, car dans l’Eglise, le Christ n’est jamais absent, l’Eglise est son corps vivant et le Chef de l’Eglise c’est lui, présent et œuvrant en elle ». 

Ce qu’agir « in persona Christi » ne veut pas dire

Le prêtre est celui qui actualise la parole du Christ pour son assemblée, à son époque. Il doit « rendre présente, poursuit le souverain pontife, dans la confusion et la désorientation de notre époque, la lumière de la parole de Dieu […]. Le prêtre n’enseigne donc pas ses propres idées, une philosophie qu’il a lui-même inventée, qu’il a trouvée ou qui lui plaît ; le prêtre ne parle pas de lui, il ne parle pas pour lui, pour se créer éventuellement des admirateurs ou son propre parti ; il ne dit pas des choses qui viennent de lui, ses inventions ». Le prêtre ne dispose donc pas d’une prérogative qui puisse faire valoir comme vérité absolue chacune de ses positions, puisque « la doctrine qu’il annonce n’est pas la sienne, mais [celle] du Christ ». 

La grâce opère dans le prêtre qui dispense les sacrements.

Attention, prévient encore l’Église : « Cette présence du Christ dans le ministre ne doit pas être comprise comme si celui-ci était prémuni contre toutes les faiblesses humaines, l’esprit de domination, les erreurs, voire le péché. La force de l’Esprit Saint ne garantit pas de la même manière tous les actes des ministres » (CEC §1550). Cela ne veut pas dire que seul un saint prêtre puisse dispenser les sacrements, puisque « le péché du ministre ne peut empêcher le fruit de grâce » (CEC §1550), mais bien que la grâce opère dans le prêtre qui dispense les sacrements et que son ministère participe de celui du Christ lui-même. De même, lorsqu’un prêtre agit in persona Christi Capitis, c’est bien le Christ qui agit en lui, mais uniquement pour réaliser ce que le prêtre, en tant qu’homme, ne pourrait effectuer seul : consacrer le pain et le vin et absoudre les péchés. C’est précisément le cas lorsque le prêtre prononce la prière eucharistique : « Prenez, et mangez-en tous : ceci est mon corps, livré pour vous » et l’absolution lors de la confession : « Je te pardonne tous tes péchés ». Le prêtre n’agit donc pas en permanence à la place du Christ, ni en sa personne, ni en son nom : lorsque l’homme pêche, ce n’est pas le Christ qui agit, mais uniquement l’homme.

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