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Ce visage de l’Église qui pleure avec ceux qui pleurent

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Shutterstock/Antonio Guillem

Blanche Streb - publié le 26/06/23

Devant le deuil dramatique qui frappe une famille, l’Église sait partager sa peine en pleurant avec ceux qui pleurent. Faire don de sa présence, témoigne Blanche Streb, auteur de "Grâce à l’émerveillement" (Salvator), c’est rendre présent "le Dieu de qui vient tout réconfort".

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Il y a quelques jours est advenue une mort imprévisible et inattendue, de celles qui plongent dans la sidération et les interrogations sans fond : pourquoi… ? Le cœur d’un très jeune père de famille s’est arrêté. Onde de choc. Ce drame laisse une jeune épouse et endeuille douloureusement des enfants, frères, sœurs, parents. Dès le lendemain, une messe s’est improvisée. Quelques jours plus tard, une veillée de prières. À ces assemblées recueillies où se serraient des proches du défunt, beaucoup d’anonymes se sont joints. Alors même qu’ils devaient se sentir petits, inutiles, démunis, nombreux sont ceux qui, sans les connaître personnellement, ont instantanément bousculé leurs agendas. Mus par cette simple intuition : je dois être là. 

Devant l’inconcevable épreuve

Si j’abhorre toutes ces expressions modernes comme « faire famille », « faire société », ou « faire Église », je dois dire que là, la dernière me semble, pour une fois, faire sens. Dans ce besoin d’être là, de prier, de pleurer avec ceux qui pleurent, je crois que se vit et se lit quelque chose de beau, d’essentiel, de profondément humain : faire don, par sa simple présence, d’un brin de soutien. La lecture du jour de cette messe improvisée entrait en résonance de manière bouleversante avec ces événements. Les paroles de saint Paul ont pris une intensité palpable (2 Co 1, 1-7) :

Le Père plein de tendresse, le Dieu de qui vient tout réconfort. Dans toutes nos détresses, il nous réconforte. Ainsi, nous pouvons réconforter tous ceux qui sont dans la détresse, grâce au réconfort que nous recevons nous-mêmes de Dieu.

Devant l’inconcevable épreuve, que dire ? Hors d’un silence habité, existe-t-il des mots assez grands, ou assez petits ? Dans une confiante délicatesse, le prêtre, ému mais inspiré, a su en trouver. Des mots qui nous gardent sur terre, au cœur de notre condition humaine qui questionne, pleure, crie sa détresse, et meurt. Mais des mots qui regardent le Ciel, vers cette ferme, cette grande Espérance qui ne déçoit pas et qui s’appelle Dieu. Des mots qui ne laissent pas aux ténèbres le dernier mot. Ô mort, où est ta victoire ? (1 Co 15, 55). Il nous a invité à éviter deux écueils. Celui de « sur-interpréter », de chercher à tout prix du sens à une épreuve qui n’en a pas. En tout cas, à vue humaine. La souffrance est un mal, un mystère et la mort un scandale. Et celui, au contraire, de « sous-interpréter », c’est-à-dire de croire que Dieu serait le grand absent. Qu’il ne serait pas là dans ces larmes et ce vide. Que sa Grâce ne serait pas déjà à l’œuvre, comme elle l’est, inlassablement. « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance. Il n’est même pas venu l’expliquer, mais il est venu la remplir de sa présence », écrivit Paul Claudel.

« Que tu es belle, Église »

On ne ressort pas indemne de ces moments hors du temps, entre terre et ciel. Où la foi se reçoit, se donne, peut grandir, se transmettre, et parfois même, naître. 

Ô Église, toi dont la minorité, ici, nous apparaît de plus en plus, toi dont les horreurs ou les médiocrités de certains de tes membres te défigurent si atrocement souvent, qu’il est bon de (sa)voir et oser dire que oui, tu as bien d’autres visages. Que tu es belle, Église, quand tu fais corps autour de ceux qui traversent les ravins du chagrin. Belle de la Beauté qui nous sauve. Belle de vérité et de vie.

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