Aleteia logoAleteia logoAleteia
Mercredi 01 mai |
Aleteia logo
Art & Voyages
separateurCreated with Sketch.

À Saint-Eustache, l’étonnant tableau de saint Jean-Baptiste

SAINT-JEAN-BAPTISTE-LEMOINE.jpg

Ville de Paris – COARC – Jean-Marc Moser

Saint Jean-Baptiste par François Lemoine, église Saint-Eustache.

Sophie Roubertie - publié le 14/07/23

Quand une famille commande une représentation de saint Jean-Baptiste au XVIIIe siècle, elle n’imagine pas les tribulations du tableau au cours des décennies suivantes, avant qu’il ne retrouve paisiblement la place qui est toujours la sienne dans une chapelle de l’église Saint-Eustache, au cœur de Paris.

Réjouissez-vous ! L’article que vous allez lire est entièrement gratuit. Pour qu’il le demeure et soit accessible au plus grand nombre, soutenez Aleteia !

Je fais un don*

*avec réduction fiscale

Dans l’église Saint-Eustache, certaines familles disposaient de chapelle privées, le long de la nef ou du déambulatoire. La famille de Morville en faisait partie. Quand il a fallu choisir à quel saint elle allait être consacrée, la famille n’a pas longtemps hésité : le prénom Jean-Baptiste étant fréquent parmi ses membres, leur saint patron allait donner son nom à la chapelle. Pour l’orner, il est décidé de commander une peinture de près de deux mètres. Le sujet sera donc quasiment de grandeur nature.

Le peintre François Lemoine (on trouve aussi son nom sous la forme Lemoyne), déjà connu pour ses grandes peintures religieuses, est choisi en 1726. Dès l’année suivante, l’artiste gagne le concours de meilleur peintre d’histoire par l’Administration royale. Les portes de Versailles lui sont ouvertes, c’est la consécration. Mais Lemoine n’est pas étourdi par son succès. Il travaille à son saint Jean-Baptiste. Comme prévu, le tableau est livré et installé dans l’église Saint-Eustache.

Quand le vent de l’histoire vient toucher l’art

L’histoire aurait pu s’arrêter là : le tableau serait resté tranquillement à sa place, ne sortant que pour les expositions, car l’œuvre est de grande qualité, ou pour des restaurations. Mais ce serait sans compter sans les bouleversements introduits par la Révolution française. 

Le saint Jean-Baptiste est décroché en 1794, il quitte la majestueuse église qui l’abritait depuis près de 70 ans. Les moines du couvent des Petits Augustins (actuelle école des beaux-arts) avaient été expropriés. Transformé en dépôt des Petits-Augustins, le lieu abrite le musée des monuments français, destiné à recueillir des œuvres sauvées des massacres révolutionnaires. Saint Jean-Baptiste y est envoyé. Il y passera près de vingt ans est n’est rendu à l’église Saint-Eustache qu’en 1812.

3-Lemoine_Saint Jean Baptiste
François Lemoine, Saint Jean-Baptiste, 1726, peint pour la chapelle de M. de Morville à Saint-Eustache. Huile sur toile, 1,81 x 1,25 m., Église Saint-Eustache de Paris

Son état aurait alors eu bien besoin d’interventions, mais il aura fallu attendre plus de cent ans pour qu’un délicat rentoilage soit mené à bien. Il y a quelques années, une restauration avant une grande exposition au Petit Palais lui a rendu ses lumineuses couleurs d’origine. Un voyage, sans risque, qui aura certainement fait beaucoup pour mettre en valeur ce chef-d’œuvre, dont la représentation n’est pas traditionnelle.

Un Jean-Baptiste adolescent, dans un désert peu désertique

Loin d’un saint Jean-Baptiste mûr, au visage émacié, amaigri par les privations, le peintre lui a donné les traits d’un adolescent assis sur un rocher, dans un désert bien éloigné de ce qu’on pourrait imaginer. L’eau d’un ruisseau apporte la vie à une nature luxuriante, le feuillage de hauts arbres permet un jeu d’ombre et de lumière.

Le saint reste reconnaissable aux attributs qui l’accompagnent fréquemment : une houlette de roseau en forme de croix et un agneau à ses pieds. 

[EN IMAGES] Les peintures les plus spectaculaires des églises parisiennes :

Tags:
ArtsSaint Jean-Baptiste
Soutenez l’aventure missionnaire qu’est Aleteia !

Vous n’avez jamais fait un don à Aleteia ?  De grâce, faites-le, maintenant.
Aleteia se doit d’être gratuit : les missionnaires ne font pas payer l’évangélisation qu’ils apportent. Grâce à cette gratuité, chaque mois 10 à 20 millions d’hommes et de femmes - majoritairement des jeunes -, visitent la cathédrale virtuelle qu’est Aleteia. Mais vous le savez, si l’entrée de nos églises n’est pas payante, c’est parce que les fidèles y donnent à la quête.

Vous aimez Aleteia ? Vous voulez être de l’aventure missionnaire qu’est Aleteia ?

Alors, sans attendre, aujourd’hui même, donnez !

*avec déduction fiscale
Top 10
Afficher La Suite
Newsletter
Recevez Aleteia chaque jour. Abonnez-vous gratuitement