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Mon enfant commence sa vie étudiante, que faire ?

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Caroline Moulinet - publié le 08/08/23

Dix-huit ou vingt années ont filé en un éclair, voilà que l’enfant tant aimé se lance dans sa vie d’étudiant. Même si les parents sont préparés à ce nouveau chapitre, un nouvel équilibre reste à trouver. Aleteia a rencontré des parents de jeunes étudiants pour bénéficier de leurs expériences.

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Les parents ont beau savoir qu’ils n’ont pas eu leurs enfants pour les garder pour eux et que ceux-ci vont s’envoler pour vivre leur propre vie, le passage dans la vie étudiante est une étape marquante. Fini le temps de la vie quotidienne partagée, le jeune reviendra pour des vacances ou des week-ends certainement, mais la vie sera différente.

‌ »Nous sommes allés en juin à Compiègne avec notre fille aînée. J’avais besoin de me familiariser avec l’endroit où allait vivre Camille », se souvient Mikaela. « J’ai vu qu’il y avait beaucoup d’étudiants dans cette ville à taille humaine. Fin août, mon mari et moi-même sommes allés déposer notre fille. Elle vit en colocation donc nous ne pouvions pas rester chez elle. C’était un samedi. Nous lui avons dit au revoir et ce même jour nous sommes allés retrouver des amis à Paris. Nous avions le cafard mais nous avons tâché de ne pas le montrer à notre fille qui, elle, avait un sourire jusqu’aux oreilles ! J’avoue, j’ai pleuré dans la voiture, et mon mari parlait peu. Nous avons pleuré chez nos amis aussi, et puis la vie a repris, avec le boulot le lundi, le rythme et ses mille choses à faire. Le vide est là mais la vie reprend. »

‌Aider son enfant à discerner et lui faire confiance

‌Dix-huit ans, c’est encore jeune, et pourtant, dès janvier, certains lycéens se projettent dans leur vie étudiante, pèsent le pour et le contre de telle formation, se préparent à quitter peut-être le foyer familial. Selon la formation, certains quitteront plutôt la maison vers l’âge de vingt ans. Tout dépend de la maturité de chacun et de ses souhaits d’études.

‌ »Mon fils n’a pas bien vécu les années Covid, il avait besoin de la vie étudiante, mais décider de partir n’a pas été facile pour lui », raconte Anne. « Il avait le choix entre une formation dans la même ville que nous ou une université à deux heures de chez nous. Ce qui reste accessible ! Nous l’avons poussé à quitter la maison, à se lancer. Il fallait qu’il croit en ses capacités. Nous sommes allés avec lui visiter le campus, identifier les clubs qui pourraient lui plaire et nous l’avons incité à s’inscrire dès la rentrée à au moins deux activités, sport, aumônerie, art, ce qu’il voulait mais qu’il rencontre d’autres jeunes et qu’il se prenne en main. Quand à la fin de la première année il a préféré rester une semaine de plus sur le campus pour faire du sport, je me suis dit ‘c’est gagné’ ».

C’était son choix et nous lui avons fait confiance.

‌Que le nouvel étudiant se donne les moyens de tisser de nouveaux liens, voilà aussi ce qui a rassuré Mikaela. « Camille s’était vraiment bougée pour rencontrer des gens avant même que les cours ne commencent. Savoir qu’elle était en colocation, qu’elle n’était pas seule, m’a beaucoup rassurée. Nous l’avions mise en garde quand elle a décidé entre foyer, studio ou colocation parce que cette dernière option peut être source de mauvaises surprises, et dans ce cas elle aurait à tenir au moins jusqu’en janvier. Camille a écouté les points négatifs et positifs des différentes options et elle a décidé. Venant d’une famille nombreuse, elle préférait être en colocation et risquer de passer six mois avec des gens qu’elle aimerait moyennement qu’être seule dans un studio. C’était son choix et nous lui avons fait confiance. »

‌Certains parents ont parfois besoin de rendre visite à leur enfant pour se sentir totalement tranquilles. Mathilde confie : « Je suis allée rendre visite à mon fils assez rapidement après son installation. Il nous disait que tout allait bien mais je me demandais si c’était vraiment vrai. Constater que tout se passait bien m’a permis d’être réellement rassurée et d’avoir davantage confiance. »

‌Le bon rythme pour prendre des nouvelles

« Quand nous avons déposé notre fille, elle nous a bluffés », confie ‌Mikaela. « Le soir-même elle avait un pique-nique et le lendemain quelque chose aussi. Ensuite, le lundi, l’intégration commençait. Nous prenions des nouvelles régulièrement au début et nous voyions qu’elle allait bien et qu’il y avait un très bon esprit entre les étudiants. L’intégration était bon enfant. Il y avait même une journée consacrée à la ville de Compiègne : repeindre une façade ou nettoyer les allées d’ un cimetière, j’ai trouvé que ça chouette. Dans les semaines qui ont suivi notre fille nous laissait quelques vocaux mais nous ne voulions pas la déranger dans sa colocation en appelant, ne sachant pas si elle était tranquille pour nous parler. »

‌La discrétion vis à vis du jeune n’empêche pas de s’enquérir de ses émotions : « Je lui ai quand même demandé clairement si elle allait bien, si elle n’avait pas de coup de blues, si elle me disait que tout allait bien pour me rassurer ou si elle était vraiment contente. Ma fille a toujours confirmé qu’elle aime sa formation et qu’elle est entourée de personnes très chouettes. Voir que son enfant est heureux est la clé pour se sentir bien en tant que parent. »

Notre aînée manquait énormément à la plus jeune.

‌À l’inverse, la fille de Mikaela racontait qu’un de ses amis devait appeler ses parents tous les jours. « Il est 20h, il faut que j’appelle ma mère » disait-il, ce qui rassurait sûrement les parents de ce jeune, et ne l’empêchait pas de ressortir avec ses amis. Cet appel quotidien était plutôt contraignant pour lui. Une appréhension de la part des parents de laisser leur enfant vraiment libre ?

‌L’étudiant comme ses parents et le reste de la fratrie vont trouver un nouveau rythme. Les premiers coups de téléphone peuvent demander du temps, parents et frères et sœurs souhaitant échanger les nouvelles, or l’étudiant n’a pas forcément tant de temps à accorder. Mikaela raconte : « Notre aînée manquait énormément à la plus jeune. Alors l’étudiante a toujours dit à sa cadette de lui laisser autant de messages qu’elle voulait et qu’elles profiteraient de bien se voir quand elle rentrerait pour un week-end. Nous sommes tellement contents de la voir quand elle revient qu’en effet nous profitons à fond de beaux moments de qualité. »

‌Que faire face aux larmes ?

‌Mikaela se souvient avoir pris le temps d’échanger avec sa fille pour l’alerter des écueils possibles quand on quitte la maison. « Nous sentions que Camille était prête à partir, mais nous avons quand même raconté l’expérience d’une filleule qui pleurait tous les dimanches soirs en retournant de Nantes vers Angers. Notre fille a écouté mais elle était sûre de son choix de partir. Mon mari m’a dit de lui faire confiance. »

SAD FRIEND

‌Parfois l’adaptation prend davantage de temps. Emmanuelle se souvient : « La première année a été vraiment difficile pour ma fille. Elle nous appelait toutes les cinq minutes, pleurait tous les soirs et rentrait tous les week-ends ! Au bout d’un moment nous avons arrêté de compatir et nous lui avons dit de se bouger. Nous l’avons sûrement trop couvée, tous les soirs c’était des larmes. Nous avons fini par dire stop, lui dire de sortir, d’aller vers les gens, sécher ses yeux et oser. Il y a tellement d’associations possibles, autant de possibilités de rencontrer des gens. »

‌Valérie a connu de la même façon des débuts difficiles pour son enfant. « Ma fille se plaignait beaucoup au téléphone, elle déprimait un peu. Beaucoup peut-être. J’avais peur qu’elle fasse carrément une dépression mais, en même temps, plus j’essayais de la réconforter, plus elle déprimait. J’ai fini par ne plus répondre à ses commentaires négatifs, et comme je ne voulais pas non plus qu’elle perde pied, j’ai demandé à une bonne amie si elle voulait bien accueillir ma fille de temps en temps les week-ends. Cette amie vivait beaucoup plus près que moi de ma fille, ce qui rendait les trajets possibles. Cela a permis à ma fille de retrouver une ambiance familiale, tout en prenant son autonomie par rapport à nous. »

‌Mikaela a fait de même pour sa deuxième fille : « J’ai appelé une cousine qui vit dans la même ville que là où sera ma fille. Savoir qu’une personne en qui j’ai confiance est là si besoin, peut l’inviter à déjeuner ou donner un coup de pouce en cas de maladie ou de baisse de moral, c’est rassurant. Mon mari me rassure aussi en me disant qu’elle apprendra à prendre sur elle. »

‌Finalement les parents désirent avant tout le bonheur de leur enfant. Les périodes de transition sont plus ou moins difficiles, et la vie continue, le jeune restant dans le cœur de ses parents. Quand l’étudiant revient le sourire aux lèvres avec mille choses à raconter de sa nouvelle vie, les parents peuvent être en paix : ils ont donné les bonnes clés à leur enfant pour faire face aux aléas de la vie et trouver le bonheur.

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Tags:
ÉtudiantsFamille
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