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Véronique Devise : « Donner la vie, c’est garder l’espérance d’un monde meilleur »

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Véronique Devise, présidente du Secours catholique.

Marie-Bénédicte Coz - publié le 04/09/23

Assistante de service social de formation, Véronique Devise est aujourd’hui la Présidente du Secours catholique qui vient en aide à plus de 3,3 millions de personnes en France et à l'international. Cette responsabilité est une étape dans un chemin fait de petits choix, jour après jour, qui s’enracine dans le don de la vie à travers la maternité. Aleteia a eu la joie de recueillir son témoignage.

Véronique Devise est à la tête du Secours catholique depuis 2021. Mère et grand-mère, elle a choisi d’orienter sa vie au service des plus démunis, à travers le Secours catholique mais aussi par sa formation d’assistante sociale. Malgré l’ampleur de la tâche, elle parvient à être sur tous les fronts. « Ma foi m’oblige à me dire que là où je suis, je fais ce que je peux avec les forces qui sont les miennes, et que de toute façon, la mission qui est la mienne me dépasse », confie-t-elle à Aleteia.

Aleteia : En 2021, vous nous aviez confié que votre engagement à la Présidence du Secours catholique France, plus qu’une prise de responsabilité, était une réponse à un appel. Ces deux dernières années, quelles joies avez-vous vécues, quelles difficultés avez-vous rencontrées ? 
Véronique Devise : En effet, on m’a appelée, je l’ai vécu comme un appel et un appel, c’est toujours surprenant : on ne s’y attend pas et c’est toujours dérangeant aussi. Donc c’était aussi un défi, d’accepter cette mission. 

La lutte contre la pauvreté est un combat immense, il vous arrive sans doute parfois de sentir la charge trop lourde, comment trouvez-vous la force de continuer ?
Ce n’est pas toujours facile, mais à différents niveaux : ce peut-être dans l’engagement au Secours catholique, ce peut être dans l’équilibre de vie entre la vie de famille et ma vie engagée. Il y a un équilibre à retrouver. Je surmonte les difficultés quand elles apparaissent à plusieurs niveaux. Je m’appuie sur ma famille, sur mon entourage, dans ce qui me lie à la famille, à l’amitié, aux personnes qui m’entourent, et cela me permet justement de traverser certaines épreuves. C’est bien sûr dans ma vie de foi et de prière où quand les difficultés sont nombreuses, quand on se dit comment surmonter cette épreuve, on s’en remet finalement à plus grand que soi et ces épreuves nous obligent à garder beaucoup d’humilité. Ma foi m’oblige à me dire que là où je suis, je fais ce que je peux avec les forces qui sont les miennes, et que de toute façon, la mission qui est la mienne me dépasse. Je me ressource donc à la fois collectivement, avec d’autres, tant au Secours catholique qu’à l’extérieur, et c’est ce qui permet d’avancer, de cheminer, de traverser les épreuves et de garder l’Espérance. Espérance que, malgré les difficultés, il faut tracer le chemin, pour être vraiment dans la mission, au service de l’association et de sa mission auprès des personnes les plus fragiles de notre société.

Le Secours catholique a une parole singulière puisqu’il va se faire proche des personnes les plus vulnérables, mais dans une approche spirituelle.

Finalement, si je suis engagée au Secours catholique depuis plusieurs années, c’est pour sa mission : sa mission auprès des personnes les plus pauvres, les plus vulnérables de notre société. Le Secours catholique a une parole singulière puisqu’il va se faire proche des personnes les plus vulnérables, mais dans une approche spirituelle et je considère que c’est une chance, au Secours catholique et pour moi, parce que mon engagement est lié aussi à cet engagement spirituel. Comme le dit le pape François dans « La joie de l’Évangile », et c’est vraiment une Parole qui me touche beaucoup, « la pire discrimination dont souffrent les pauvres, c’est le manque d’attention spirituelle ». C’est vrai qu’on est parfois très occupé par l’aspect matériel ; l’aspect financier, le concret de la vie du quotidien. Or, c’est le spirituel qui prime et qui donne la force de continuer à se battre pour les personnes en pauvreté. C’est donc une leçon pour nous aussi de trouver notre force dans la spiritualité, dans l’Évangile, dans la Parole de Dieu. 

Pour nourrir cette dimension spirituelle qui est vraiment le moteur de votre engagement, comment vous ressourcez-vous spirituellement ?
Dans la lecture des textes du jour, c’est important, car c’est la Parole vivante, à travers les textes de l’Évangile et les textes de la Bible. Je vais au monastère Sainte Claire, chez les clarisses, régulièrement pour prendre un peu de recul, me retrouver moi-même et me ressourcer. 

Donner la vie, c’est garder la confiance et l’espérance d’un monde meilleur.

Sainte Claire était l’amie de saint François. La règle de sainte Claire rejoint ce que je vous dis sur la place des tout-petits, qui est au cœur de leur vie monastique. La plus humble des sœurs a une place particulière. Mes échanges avec les religieuses rejoignent assez bien ce que je vis au Secours catholique. Ce sont des moments personnels de ressourcement. 

Maman de quatre enfants et de plusieurs petits enfants, voulez-vous partagez avec nous quelles ont été les joies que vous avez connues dans la maternité ?
Avoir un enfant c’est toujours une grande joie, une joie très profonde. Il représente aussi la confiance dans la vie que l’on donne, dans l’avenir aussi. Parce que l’avenir n’est pas toujours simple, on pourrait parfois avoir tendance à voir les difficultés, les dysfonctionnements, les inquiétudes, par rapport à ce que l’on vit aujourd’hui, au sujet de la planète, de l’économie, des changements profonds que nous vivons dans notre société. Donner la vie, c’est garder la confiance et l’espérance d’un monde meilleur. C’est une joie profonde et j’ai retrouvée étonnement cette joie profonde à l’arrivée de mes petits-enfants, je ne pensais pas revivre cette joie à l’aube de mes 60 ans. C’est une autre relation avec nos propres enfants, on a une famille qui s’agrandit avec les conjoints des enfants et c’est vraiment une joie d’accueillir. Nous avons eu quatre enfants, mais aujourd’hui j’ai la joie d’en avoir sept grâce à notre belle-fille et à nos deux gendres. Malgré l’engagement que j’ai pris au Secours catholique, j’ai la joie de vivre des relations singulières avec chacun de mes enfants, leurs conjoints, et les petits enfants notamment. C’est précieux et c’est un véritable lieu de ressourcement. 

C’est une leçon de vie. Les petits enfants me ressourcent beaucoup, dans leur simplicité, dans leur joie de vivre, dans leur accueil sans condition.

Nos enfants sont grands, entre 34 et 25 ans, et c’est un ressourcement de retrouver cette fragilité de l’enfance dans mes petits-enfants, à travers cette confiance qu’ils ont dans l’adulte, dans la relation à l’autre. C’est une leçon de vie. Les petits enfants me ressourcent beaucoup, dans leur simplicité, dans leur joie de vivre, dans leur accueil sans condition. La famille c’est très important pour moi, ça l’est pour le Secours catholique. Je pense que la famille nous aide à rester debout. Je le vois à travers la fragilité de la famille aujourd’hui et notamment au sein des familles, on voit beaucoup de familles monoparentales : on sait que la fragilité de la famille crée beaucoup de pauvreté dans notre société. On a un peu oublié la valeur de la famille dans notre société et pourtant c’est fondamental, pour construire une société juste et fraternelle, mais aussi pour les personnes : quand on a un conjoint, quand on a des enfants autour de soi, quand on peut construire des relations en vérité, c’est une force pour affronter les défis ou les difficultés de la vie. On voit bien, quand la famille se disloque, combien cela prend d’énergie et de temps pour refaire surface. 

Je pense qu’avoir un équilibre familial permet aussi d’être ouvert sur le monde et sensible aux difficultés d’autrui, de demeurer attentif aux épreuves que connaissent des personnes et des pays. On voit les problèmes de la guerre en Ukraine, de l’immigration : si on peut s’investir dans ces combats-là, c’est qu’il faut quelque part avoir soi-même une certaine force une certaine sérénité personnelle, qui nous permettent d’aller vers les autres et de contribuer à ce monde plus juste et plus fraternel. 

Il faut se dire que dans l’homme, il y a du bon et du moins bon. Sachons regarder le bon.

Lorsque j’ai accepté la présidence du Secours catholique du Pas-de-Calais notamment, il m’a fallu énormément d’énergie : ce type d’engagement nécessite un équilibre personnel. Parce que lorsque l’on regarde le monde et que l’on lit les médias, les journaux, on serait plutôt inquiets. Pourtant, il y a vraiment des choses extraordinaires qui ne font pas de bruit et qui font pourtant partie de la vie, qui sont présentes et c’est ce qui donne de la joie et de l’espérance pour l’avenir. Je le vois au sein du Secours catholique, puisque je suis engagée au Secours catholique : il faut se dire que dans l’homme, il y a du beau, du bon et du moins bon. Alors sachons regarder le bon. 

Vous avez toujours été au service des autres tout en construisant cette belle famille, comment avez-vous réussi à articuler les deux ? 
Je pense que l’équilibre de vie se construit à partir de décisions, des petites et des grandes, qui font que la vie prend cette tournure-là. Je m’explique : mon conjoint et moi nous travaillons. À un moment donné, quand les enfants étaient petits, nous souhaitions avoir plusieurs enfants. Nous avons alors fait des choix, sans nous en rendre réellement compte, qui m’ont permis de me libérer et de pouvoir m’occuper des enfants et d’être disponible et attentive à ce qui advient. 

L’Équilibre de vie se construit à partir de décisions, des petites et des grandes, qui font que la vie prend cette tournure-là.

J’ai eu, de fait, une vie professionnelle un peu réduite mais elle m’a ouverte à d’autres réalités : reprise d’un DU en soins palliatifs, puis accompagnement d’un groupe de personnes en longue maladie incurable puis auprès de parents en difficultés éducatives. Ce bénévolat fut un véritable enrichissement personnel. Mon mari et moi, nous avons fait des choix ensemble qui permettaient à chacun de s’épanouir là où il était. Ces petits choix, comme de travailler à temps partiel pour avoir une qualité de vie de famille, ont été importants pour nous car nous étions très pris par notre travail l’un et l’autre. C’est grâce à ces petits choix, posés jour après jour, que nous avons pu prendre ensemble des décisions importantes pour nous, pour notre famille. Il y a toujours des passages difficiles dans la vie, même si on essaie de faire du mieux possible, mais nous avons eu la chance de les affronter ensemble. Dégager du temps pour les enfants, avoir une certaine disponibilité pour eux, pour leurs études, pour des échanges, c’était important. Mais être ouvert sur le monde, la société et les difficultés que peuvent rencontrer d’autres personnes autour de nous, aussi. Il s’agit de voir comment nous, là où l’on est, on peut être attentif à cela et apporter sa contribution.

La vie c’est avancer et accepter de se laisser déranger.

C’est vrai que quand j’ai accepté cette fonction, d’abord la Présidence du Pas-de-Calais puis cette fonction nationale, cela nous a obligés à rééquilibrer notre vie de famille puisque je suis au minimum trois jours voire quatre à l’extérieur du foyer. C’est quelque chose que nous n’avons pas connu, ou quasiment pas. Mon mari partait à l’étranger de temps à autre, mais c’était très ponctuel et donc étonnamment, même à 60 ans, on se réinvente et c’est ça qui est extraordinaire dans l’équilibre qu’on a retrouvé au niveau du couple et de la famille, avec les enfants et petits-enfants. Les fonctions s’inversent : c’est moi qui suis davantage à l’extérieur et depuis que j’ai accepté cette fonction de présidence, mon mari se rend plus disponible pour la famille et les sollicitations qui ne manquent pas de surgir. C’est une joie de voir que rien n’est figé dans le marbre. La vie n’est pas une routine, la vie c’est avancer et accepter de se laisser déranger. 

Avez-vous cherché à transmettre à vos enfants et petits enfants ce désir de servir, cet amour des plus pauvres ? Quels moyens avez-vous utilisés pour éveiller vos enfants à ce qui vous anime dans le service des plus pauvres ?
Avec le recul, parce que finalement je n’ai pas vraiment réfléchi comme cela à l’époque, je pense que si ce que l’on dit n’est pas en cohérence avec ce que l’on vit, les enfants vont regarder ce que l’on vit plutôt que ce que l’on dit. Bien sûr, j’ai parlé de mon engagement avec mes enfants, en famille, mais pas tant que cela, je pense que c’est plus les enfants qui ont vu nos engagements, à mon mari et moi. Nous avons toujours préservé, l’un et l’autre, des temps pour le bien commun, pour la collectivité, pour d’autres et ça, je pense que c’est cela qui a valeur d’exemple pour les enfants. 

Quand les enfants étaient petits, en tant que parents, on est souvent sollicités pour la catéchèse, etc. Jusqu’à ce que la dernière soit en primaire, j’ai toujours pris le temps d’animer un groupe, d’enfants, de jeunes, même au niveau du collège. Je n’avais pas 40.000 engagements, j’en gardais un seul. Si c’était la catéchèse, je ne faisais que cela parce que la transmission de la Foi, en cohérence avec les actes, c’est important pour moi et mes enfants ont pu le voir. Si je devais répondre à la question posée par un étudiant il y a quelques années de savoir ce qui m’a le plus enrichi, je pense que la réponse serait ma vie associative plutôt que ma vie professionnelle. Même si les deux m’ont passionnée. 

Les personnes les plus vulnérables lisent l’Evangile avec leur vie, avec ce qu’ils sont, ce qu’ils ont vécu.

À ce titre, un texte qui parle beaucoup pour moi et le Secours catholique, c’est le bon samaritain : le fait d’être attentif à celui qui passe par hasard et qui est en difficulté. Je ne dis pas qu’on le fait toujours, mais on aime bien le vivre un peu plus encore. On lit dans Saint Matthieu « Ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits. » (Mt 11, 25). Ces mots sont importants dans mon expérience personnelle, dans la découverte de la sagesse des pauvres tant au SCCF que dans l’association « La Pierre d’Angle », où j’ai été engagée six ans (2016-2021). J’ai eu la chance de vivre cette fraternité avec les plus pauvres. Ils ont des paroles lumineuses sur leur compréhension des textes d’évangile : ils le lisent avec leur vie, avec ce qu’ils sont, ce qu’ils ont vécu. Si nous savons les écouter et les comprendre, ils nous apportent une vérité, une sagesse que l’on ne soupçonnait pas et qui vient enrichir notre compréhension des textes. Le pape parle de l’amitié sociale avec les pauvres, avec les personnes les plus fragiles. C’est vraiment ce que j’ai expérimenté dans ces différents lieux.

Vous êtes-vous parfois dit que ce que vous viviez comme maman était un enrichissement dans ce que vous pouviez donner à votre engagement auprès des plus pauvres et des plus démunis ? Si oui, avez-vous un exemple ? 
Donner la vie, accompagner l’enfant à grandir, lui donner confiance, savoir qu’il peut compter sur ses parents mais aussi sur son entourage pour prendre son envol, savoir respecter les différences, surmonter les difficultés quand elles adviennent, autant de valeurs et d’expériences que je souhaite partager avec les personnes les plus démunies, auprès des personnes qui ont eu moins de chance dans la vie, les parents veulent toujours le meilleur pour leurs enfants. Notre société aujourd’hui n’accompagne pas toujours la vie de famille. Or si on accompagnait davantage les couples et les parents dans leurs tâches éducatives, notre société et le monde s’enrichiraient non pas matériellement, mais en humanité et en fraternité. Et le plus important est là, dans cette humanité, que l’on peut retrouver dans une vie de paix, d’amitié, de partage d’amour, qu’on aimerait vivre même si la vie n’est pas un long fleuve tranquille. 

Quel est le début d’une journée idéale pour vous ?
Une journée où il n’y a rien de prévu, où c’est le calme plat, où je peux me retrouver à lire, à pouvoir méditer, à pouvoir réfléchir à mon engagement, à ce que je vis. Aujourd’hui, cela me manque, on est dans l’action en permanence.

Quels saints vous aident quand dans votre quotidien de mère, de grand-mère et d’épouse ?
Marie, la Mère de Jésus et la Mère de tous les hommes, dans ce qu’elle a vécu dans sa vie de mère, dans les épreuves qu’elle a traversées. Saint François d’Assise, dans sa présence aux plus petits et à la Nature. Il a connu une conversion, qu’il a vécue pour les plus petits, pour la création. Teresa de Calcutta, son engagement auprès des plus pauvres en Inde. C’était pour elle une conversion tardive, elle a dû se battre pour vivre ce qu’elle a vécu en Inde ; j’aime son engagement pour les plus exclus, les intouchables, les gens de la rue. 

Pour finir, une citation qui vous inspire ?
Une citation qui me parle dans mon engagement est « soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » de Gandhi. Car j’aime l’idée que la vie est un chemin, elle nous demande d’avancer et d’accepter de quitter nos habitudes, ce sont d’abord nos changements personnels qui sont source d’enrichissement et d’espérance pour nous et pour le monde. Changer c’est aussi de sortir de nos zones de confort, « Allez vers les périphéries », nous dit le pape François : ne pas rester concentrés sur soi parce que l’Église n’a pas de frontières L’ouverture à celui qui est différent, celui qui est exclu, nous révèle l’universalité de l’Église et sa vocation d’accueil inconditionnel.

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