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Gaza : le Saint-Siège tente une médiation…

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Jean-Baptiste Noé - publié le 26/10/23

Assurant de son soutien les populations touchées par l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre dernier, le Saint-Siège est également préoccupé par le sort des populations de Gaza. La diplomatie pontificale a proposé sa médiation pour tenter de trouver une issue au conflit. Son objectif est de créer les conditions d’une paix durable.

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Médiateur, tel est le rôle principal de la diplomatie du Saint-Siège, un rôle qu’il a joué à de nombreuses reprises ces dernières années, notamment pour des libérations d’otages. C’est ce rôle que le Pape souhaite reprendre dans le conflit qui oppose le Hamas et Israël, notamment pour trouver une issue favorable aux personnes prises en otage lors de l’attaque du 7 octobre. Vendredi 13 octobre, le cardinal secrétaire d’État, Pietro Parolin, s’est ainsi rendu à l’ambassade d’Israël près le Saint-Siège pour, selon les termes du communiqué officiel, apporter « solidarité et proximité spirituelle […] et pour exprimer son inquiétude pour les civils d’Israël et de Palestine, en particulier ceux de Gaza ». 

À Gaza, ce sont 2,3 millions d’habitants qui se retrouvent ainsi sous les feux croisés du Hamas et d’Israël, dont 150 familles de chrétiens, héritières des premiers chrétiens présents depuis l’époque du Christ. La médiation proposée vise à la libération des otages détenus par le Hamas. Une négociation difficile tant ceux-ci ont une “valeur marchande” forte.

Le précédent de Gilad Shalit est encore dans toutes les mémoires. Jeune soldat franco-israélien, il avait été enlevé lors d’un raid commando en juin 2006 pour n’être libéré qu’en octobre 2011, en échange de la libération de plus de 1000 prisonniers palestiniens. L’Égypte avait alors joué un rôle majeur dans les négociations, via le bureau du Hamas situé au Caire. 

Des Palestiniens divisés

Le pontificat du pape François a été marqué par deux initiatives diplomatiques majeures dans la question palestinienne. En juin 2014 d’abord, le président d’Israël, Shimon Peres, et le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, étaient reçus à Rome pour une prière en commun avec François, dans les jardins du Vatican.

Un moment unique, qui avait permis un échange à trois, dans un lieu neutre. Puis, en janvier 2017, François avait reçu le même Abbas pour inaugurer l’ambassade palestinienne près le Saint-Siège. Un geste hautement symbolique puisque la Palestine n’est pas reconnue comme État indépendant par l’ONU. 

Mais aujourd’hui, fort de ces deux ambassades liées au Saint-Siège, Israël et l’autorité palestinienne, le Pape dispose de canaux d’échanges et de discussions qui peuvent se révéler fort utiles dans le conflit en cours. À ceci près que la guerre à Gaza concerne le Hamas, opposant de longue date de l’autorité palestinienne, dont l’autorité s’exerce uniquement sur la Cisjordanie. Or le Hamas diverge de Mahmoud Abbas tant sur le plan idéologique que politique. Une médiation avec le Hamas ne pourra donc pas passer par l’Autorité palestinienne, les Palestiniens étant depuis 2007 et la prise de contrôle de Gaza par le Hamas, divisé en deux territoires, deux autorités politiques et deux visions idéologiques divergentes.  

Soutien à toutes les populations civiles

Dans un entretien accordé à Vatican News, le cardinal Parolin a rappelé la position du Saint-Siège qui est de soutenir la population israélienne touchée par l’attaque du 7 octobre, mais aussi la population de Gaza, touchée par les bombardements. Il a ainsi rappelé que le droit à la légitime défense doit rester dans les limites de la proportionnalité : « C’est le droit des agressés de se défendre, mais la légitime défense doit aussi respecter le paramètre de la proportionnalité. » Une référence très nette au déroulement de la guerre juste tel que défini par l’Église dès les premiers temps du christianisme. 

Mais au-delà de cette réponse militaire, c’est la question de l’établissement d’une paix durable qui est posée. Pour cela, le Saint-Siège défend la mise en place de deux États, revendications posées depuis les années 1960 et réaffirmées par le secrétaire d’État : « Il me semble que la plus grande justice possible en Terre Sainte est la solution des deux États, qui permettrait aux Palestiniens et aux Israéliens de vivre côte à côte, dans la paix et la sécurité, répondant ainsi aux aspirations de la plupart d’entre eux. » Une solution que le Saint-Siège a mise en pratique en permettant l’ouverture d’une ambassade palestinienne auprès de lui, mais une solution qui se heurte à la volonté du Hamas d’éradiquer Israël et à la position de certains juifs radicaux qui refusent un État palestinien.

Une question qui est pourtant la condition de la justice, qui elle seule peut permettre une paix durable : « Il est juste que les otages soient rendus immédiatement, même ceux qui sont détenus par le Hamas depuis les conflits passés. […] Il est juste qu’en cas de légitime défense, Israël ne mette pas en danger les civils palestiniens vivant à Gaza. Il est juste, indispensable dirais-je, que dans ce conflit — comme dans tout autre — le droit humanitaire soit pleinement respecté. » Une justice qui trouve pour l’instant l’obstacle des bombes et des fanatismes sur la route de sa réalisation.

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